On a classé (objectivement) les 31 singles officiels de Rosalía

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On a classé (objectivement) les 31 singles officiels de Rosalía

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© SME/Sony Music

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Par Flavio Sillitti

Publié le

La Rosalía a 31 ans ! Ça tombe bien, elle a tout pile 31 singles, dont voici un classement aux petits oignons – ou aux cebollas pequeñas, c’est pareil.

Elle est sans équivoque l’une des patronnes de la nouvelle pop, mêlant la tradition flamenco qui l’a bercée aux sonorités de demain qui ne cessent d’impressionner. Autrice-compositrice productrice, icône mode et coqueluche des médias adulée de tout·e bon·ne mélomane qui se respecte, la catalane Rosalía a gagné ses lettres de noblesse en seulement quatre disques qui ont su redéfinir les codes de la pop moderne hispanophone et au-delà.

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À l’occasion de ses 31 bougies, on s’est aperçus sur Wikipédia qu’elle avait tout pile 31 singles officiels au compteur – certain·e·s diront 32, d’autres 30, on vous avoue que 31, ça nous arrangeait bien. Pour rappel, un single est la sortie d’un titre orphelin (qui n’apparaît sur aucun album) ou séparément du reste de l’album, d’où l’absence de plusieurs morceaux iconiques de la chanteuse dans ce classement – et également la raison pour laquelle “CUUUUuuuuuute” n’est pas présent en première position.

#31. “Besos moja2” feat. Wisin y Yandel (2022)

Jamais entendu parler de ce son avant de faire ce classement. Pas forcément mauvais, pas forcément mémorable non plus, ce featuring a quand même le mérite d’avoir enchaîné les certifications (triple platine en Espagne, or au Mexique), et tout ce qui peut ramener des billets mauves à Rosalía nous fait plaisir.

#30. “Milionària” (2019)

En parlant de billets mauves, voilà un titre qui tombe à pic. C’est le premier pincement au cœur du classement. À sa sortie, on avait largement saigné ce petit bonbon, mais force est de constater qu’une fois placé à côté du reste de la discographie de la reina, ce n’est pas le plus qualitatif. Il passe quand même toujours bien pour les journées shopping au-dessus de nos moyens.

#29. “Highest in the Room (Remix)” feat. Travis Scott (2019)

Certainement le featuring sur lequel Rosalía s’oublie le plus, phagocytée par l’univers de Travis Scott. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais on aurait espéré une collaboration davantage à double sens, comme c’est le cas sur “TKN”, leur autre featuring, largement mieux placé dans ce classement.

#28. “Lo vas a olvidar” feat. Billie Eilish (2021)

Alors oui, vous allez nous dire : what the fuck? Et on se dit la même chose : Rosalía et Billie Eilish réunies pour un featuring inédit à l’occasion de la saison 2 de la série Euphoria, avec un clip qui met à l’honneur les manucures surdimensionnées, et on classe ça en 28e position ? Eh bien justement, on a le sentiment que la hype autour du featuring l’emporte sur le morceau en lui-même, qui est joli mais dont on attendait davantage au vu du calibre des deux superstars.

#28. “LLYLM” (2023)

“Lie Like You Love Me” est issu de sa collaboration avec Coca-Cola et sent quand même un peu la commande marketing, d’où notamment la présence de l’anglais plus qu’ailleurs sur sa discographie. C’est aussi davantage mainstream et facile que ce qu’elle nous avait habitué·e·s à entendre, et c’est peut-être ce qui lui fait perdre un peu d’intérêt. N’empêche, on vit quand même pour ce bridge où les aigus de la chanteuse se posent sur une douce ligne de guitare électrique. Régalade.

#26. “Antes de morirme” feat. C. Tangana (2016)

Avant la saga Rauw/Rosalía, il faut savoir que la chanteuse catalane partageait une romance avec un autre artiste hispanophone, à savoir le Madrilène C. Tangana, aussi connu sous le nom du gars qui nous a offert le meilleur Tiny Desk de l’Histoire aux yeux de l’auteur de ces lignes. Leur romance n’a peut-être duré que deux ans, entre 2016 et 2018, mais ce featuring, lui, traverse les années.

#25. “Aute Cuture” (2019)

Vrai ou faux : en 2019, Rosalía invente le nail art avec le clip de “Aute Cuture”. Quatre ans après, le morceau continue de tourner en boucle dans nos playlists.

#24. “Juro Que” (2020)

Bel hommage à la culture flamenco. Et puis rien que pour la présence dans le clip d’Omar Ayuso (acteur de la série Elite) : on a vraiment chaud. Genre vraiment.

#23. “El Pañuelo” feat. Romeo Santos (2022)

Vous connaissez tous et toutes le banger “Obsesión” du groupe dominicain Aventura ? Sachez que Rosalía a retrouvé le leader du groupe, Romeo Santos, pour lui proposer un featuring tout aussi efficace que le monument des années 2000. C’est normal que nos hanches bougent toutes seules comme ça ? Y a pas à être aussi iconique, wesh.

#22. “Bagdad” (2018)

Un sample de Justin Timberlake en espagnol ? Sí.

#21. “Chicken Teriyaki” (2022)

Alors OK, on peut regretter le fait qu’elle vende son âme au diable avec un morceau de deux minutes seulement accompagné d’une chorégraphie taillée pour les formats TikTok, mais quand même : proposer un titre aussi cool à partir de sa passion pour le poulet laqué ? Du génie.

#20. “Barefoot in the Park” feat. James Blake (2019)

Aucun doute, ce morceau vous veut du bien, les poésies des deux artistes se conjuguent à merveille et le maestro britannique James Blake lui a bien rendu la pareille quelques années plus tard sur le morceau “Diablo” de l’album Motomami. Et puis qui d’autre que Rosalía peut dire “Je me suis assise en studio avec James Blake et je l’ai fait chanter en espagnol” ? Vraiment trop une reine.

#19. “KLK” feat. Arca (2020)

On ne parle pas assez de la rencontre entre Rosalía et Arca, pionnière d’une étonnante musique électro-futuriste qui ne semble connaître aucune limite. Assurément l’un des singles les plus subversifs de la discographie de Rosalía, et quelle frappe !

#18. “BESO” feat. Rauw Alejandro (2023)

Bon, leur séparation est encore trop fraîche pour vous en parler sans craquer, mais tout ce qu’on peut vous dire, c’est que leur EP collaboratif et le clip de “BESO” avec la demande en mariage, c’était beaucoup trop de love pour nos petits cœurs de beurre.

#17. “TKN” feat. Travis Scott (2020)

Ah bah voilà ! Contrairement à “Highest in the Room”, cette collaboration met vraiment à profit les visions de Travis Scott et Rosalía, sources d’un banger dont l’efficacité continue d’échauffer toutes nos soirées muy caliente. Et encore une fois, qui d’autre peut dire “Je me suis assise en studio avec Travis Scott et je l’ai fait chanter en espagnol” ? Pffff, Rosalía, t’es la best.

#16. “Aunque es de noche” (2017)

Ça s’est un peu perdu avec les années, mais les débuts de la discographie de Rosalía étaient vraiment empreints du flamenco traditionnel qui a bercé la chanteuse catalane. Ce morceau est la preuve de la marque indélébile que ça a laissée sur elle. C’est beau, c’est fort.

#15. “Pienso en tu mirá” (2018)

L’album El mal querer de Rosalía, sorti en 2018, est celui où s’opère pour la première fois le savant mélange entre le flamenco traditionnel et les structures pop dans l’air du temps. Et en ce sens, “Pienso en tu mirá” est le parfait exemple de l’introduction d’une tradition dans des univers plus populaires et modernes, notamment grâce à ces claquements de mains traditionnels, appelés “palmas”, qui nous font vrombir à chaque écoute.

#14. “Yo x ti, tu x mi” feat. Ozuna (2019)

Le morceau sert un peu de porte d’entrée à Rosalía sur la scène mainstream de l’époque, propulsée par le succès d’Ozuna. Depuis, les choses ont bien changé, c’est plutôt Ozuna qui aurait besoin d’apparaître sur un morceau de Rosalía pour l’exposition, mais leur collaboration de 2019 n’a en tout cas pas pris une seule ride. Alchimie.

#13. “Tuya” (2023)

Choix controversé mais totalement assumé. Sur ce single dont le clip rend hommage à la culture nippone proche de la chanteuse catalane, Rosalía déclare son amour à une autre femme, et les fans s’accordent pour dire qu’elle s’adresse en réalité à Hunter Schafer, star de la série Euphoria, avec qui elle aurait brièvement partagé une idylle. Et même si ces rumeurs de romance suffisent pour nous pousser à le classer si haut, c’est surtout l’énergie techno gabber de la fin du morceau qui nous réjouit, et qui annonce un virage intéressant pour la suite.

#12. “Despechá” (2022)

Officiellement le tube de tous les prochains étés de nos vies.

#11. “Catalina” (2016)

Indémodable. Dans ce son à l’énergie intemporelle, Rosalía fusionne les paroles de deux classiques du registre flamenco, à savoir “La Catalina” de Manuel Vallejo et “El testamento gitano” de Miguel de Molina, et démontre déjà à l’époque qu’elle a tout pour faire perdurer le genre et lui faire traverser les frontières. La naissance d’une étoile, sans équivoque.

#10. “La noche de anoche” feat. Bad Bunny (2021)

Il fallait bien que la royauté hispanophone se rencontre un jour, et leur fusion a largement dépassé les attentes. Leur featuring est un juste mélange de ce qui fonctionne dans leurs univers respectifs, et il offre un titre rempli de sensualité, de désir et d’amour impossible sur fond de tout ce que le reggaeton peut faire de bien à nos oreilles.

#9. “La Fama” feat. The Weeknd (2021)

Autre collaboration emblématique de la chanteuse, et un de ses grands succès internationaux, en tandem avec la sensation The Weeknd, alias l’artiste le plus populaire du monde. On sent l’influence d'”Obsesión”, dont on vous parlait plus haut, avec une production qui a tout pour traverser sans mal les années. Et, une dernière fois, qui d’autre peut dire “Je me suis assise en studio avec The Weeknd et je l’ai fait chanter en espagnol” ? QUI ?!

#8. “Linda” feat. Tokischa (2021)

En fin de compte, Rosalía a beau faire des feats avec les artistes les plus connus de la planète, c’est quand elle allie ses forces à celles d’une autre patronne badass que ça fait le plus d’étincelles. Et ce n’est pas ce bonbon, partagé avec l’exubérante sensation reggaeton dominicaine Tokischa, qui dira le contraire.

#7. “A palé” (2019)

Quintessence de la rencontre entre le traditionnel et la modernité, on repense au clip au moins une fois par semaine pour rester en bonne santé.

#6. “De aquí no sales” (2018)

On a tendance à l’oublier à force de featurings mainstream et de tubes TikTok, mais Rosalía est avant tout un prodige de l’expérimentation. Et cette pépite issue de l’album El mal querer est là pour nous le rappeler, avec ses sons de motos déjà annonciateurs de la mue Motomami qui se préparait. Un incontournable, qui trouve toujours une place de choix dans les tournées actuelles de la chanteuse.

#5. “Di mi nombre” (2018)

Attention : écouter ce son vous condamne à entendre les “Alí, alí, alí” en boucle dans votre tête jusqu’à la fin de vos jours. Mais promis, ça en vaut largement la peine.

#4. “Con Altura” feat. J Balvin & El Guincho (2019)

L’un des premiers énormes tubes internationaux de Rosalía, qui n’a rien perdu de son efficacité depuis et qui nous fait languir d’une nouvelle rencontre entre la chanteuse et J Balvin. Son clip dans un avion est rapidement devenu notre clip dans un avion préféré, derrière le clip dans un avion de “Toxic” de Britney Spears – et ça, c’est pas rien, on adore les clips dans un avion.

#3. “De plata” (2017)

Il faut vraiment voir et entendre ce son réinterprété en live pour comprendre son importance. Chialade assurée et preuve de toute la force d’un tel objet dans sa discographie. Rosalía pose sur une boucle de guitare électrique aussi agressive que dramatique toute la tradition vocale empruntée à la séguedille, chant folklorique castillan, à la complexité et à la poésie absolument captivantes. On ne comprend rien à ce qu’elle dit mais on pleure quand même.

#2. “Saoko” (2022)

Ouvrir son album là-dessus, c’est pas du jeu. “Saoko” cristallise tout le génie artistique de Rosalía, résumé en un seul mot : l’audace. Celle de mêler reggaeton, cyberpunk et free jazz dans un seul et même morceau pour en faire une pépite cohérente et digeste, avec une production digne de l’orfèvrerie. Sans aucun doute l’un des grands morceaux des années 2020.

#1. “Malamente” (2018)

Pour beaucoup de fans, “Malamente” a été la porte d’entrée vers l’univers si particulier de Rosalía. Issu de l’emblématique disque El mal querer sorti en 2018, le morceau réinvente quelque chose en faisait se tutoyer flamenco, pop et esthétique urbaine pour un rendu galvanisant et sans précédent. Rassemblant autant les “palmas” (claquements de mains) que les sonorités expérimentales qui vont transcender son œuvre par la suite, c’est peut-être la véritable pierre angulaire de sa discographie.