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On vous résume l’affaire des Facebook Files en cinq émojis

On vous résume l’affaire des Facebook Files en cinq émojis

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© Anthony Quintano / Konbini techno

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Par Nina Iseni

Publié le

On commence par un émoji femme, pour représenter la lanceuse d’alerte Frances Haugen.

Depuis deux semaines, toute la presse parle des Facebook Files, un scandale de grande ampleur qui touche le géant des réseaux sociaux. On a décidé de tout vous résumer en cinq émojis.

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La lanceuse d’alerte 
Frances Haugen

Sans la lanceuse d’alerte Frances Haugen, les Facebook Files n’auraient sûrement jamais vu le jour. Haugen intègre Facebook en tant que cheffe de produit en 2019. Là-bas, elle décide de rejoindre l’équipe d’intégrité civique (“civic integrity”), qui s’occupe de vérifier les contenus partagés sur la plateforme par certain·e·s utilisateur·rice·s, notamment lors d’élections présidentielles.

En mai 2021, Haugen quitte Facebook. Avant son départ, elle en profite pour récupérer bon nombre de documents confidentiels portant sur les systèmes de sécurité et de modération. Des documents qu’elle mettra à disposition du Wall Street Journal, qui les divulguera à son tour, entamant la longue marche des Facebook Files.

D’abord anonyme, France Haugen décide début octobre de révéler son identité au grand jour lors d’un entretien accordé à la chaîne américaine CBS. Lors de cette interview, elle parle de nombreux “conflits d’intérêts entre ce qui était bon pour le public et ce qui arrangeait Facebook”. Elle accuse le géant numérique d’avoir choisi le “profit au lieu de la sécurité”.

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Les effets toxiques
d’Instagram

L’une des révélations principales des Facebook Files porte sur les effets toxiques qu’ont les réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes utilisateurs et utilisatrices, et plus particulièrement Instagram, application détenue par Facebook. Interpellé à de nombreuses reprises sur cette problématique, Facebook n’a eu cesse de nier les effets négatifs de son application, ou les a du moins minimisés, notamment devant le Congrès américain.

Mark Zuckerberg était parfaitement au courant du danger d’Instagram, et ce depuis longtemps. Selon les documents, une équipe de chercheur·se·s travaillait depuis 2018 sur les effets d’Instagram sur les jeunes internautes. Le résultat de ces recherches : un rapport accablant estimant que plus de 30 % des utilisateur·rice·s, et plus particulièrement des adolescentes, avaient une image négative de leur corps à cause de l’application. Les résultats de cette enquête interne menée par Facebook n’ont jamais été divulgués au grand public.

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L’émoji énervé 
superstar

On le sait, Facebook est loin d’être un havre de paix et les trolls en tout genre en font très souvent leur terrain de jeu favori. Seulement voilà, selon certains des documents confidentiels, à partir de 2018, Facebook a décidé de donner plus de poids aux émojis “énervés” : autrement dit, quand un post recevait ce type d’émoji, il avait plus de chances d’arriver dans le fil d’autres utilisateurs.

Sans surprise, ce nouveau système n’a fait que renforcer la haine en ligne, en mettant notamment en avant des articles de désinformation. Selon les documents, les équipes de Facebook ont prévenu Mark Zuckerberg en 2019 des effets néfastes de ce nouvel algorithme. Mais, encore une fois, rien n’a été fait.

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Des pays
laissés-pour-compte

Les Facebook Files révèlent aussi que l’entreprise n’a pas su contenir les déferlements de contenus haineux dans des dizaines de pays. À travers des failles de modération et une sécurité insuffisante, la plateforme a exacerbé à de nombreuses reprises certains conflits intercommunautaires. L’exemple le plus parlant est sans doute celui de l’Inde, où l’application WhatsApp (détenue par Facebook) a été inondée de propagande anti-musulmane.

Selon le Wall Street Journal, “les appels à la violence se sont particulièrement propagés”, notamment lors d’un épisode d’affrontements entre hindous et musulmans en 2020. Ce déséquilibre dans les différents systèmes de modération à l’international a également été observé dans plusieurs pays arabophones, puisque peu de moyens ont été mis par l’entreprise dans la reconnaissance de certains dialectes.

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Le problème des
comptes VIP

Les équipes de Facebook ont toujours clamé haut et fort qu’elles mettaient les utilisateur·rice·s sur un pied d’égalité. Dans les faits, ce n’est pas le cas. Grâce au programme Cross-Check (ou XCheck), censé vérifier et contrôler la qualité de certains comptes dits “high-profile” (ou VIP), il s’avère que bon nombre de ces profils ont été exemptés de certaines règles de base concernant la modération.

Ces comptes VIP auraient bénéficié de ce qu’on pourrait appeler des “passe-droits”. Un favoritisme appliqué à plusieurs milliers de comptes d’hommes et de femmes politiques et de célébrités, dont Neymar, Donald Trump et Elizabeth Warren. Cette faille leur a par exemple permis de partager de fausses informations en toute impunité. Certain·e·s employé·e·s de Facebook ont exprimé leur désaccord face à ce traitement de faveur, mais ont été ignoré·e·s par l’entreprise.

Nous avons évoqué les révélations qui semblaient les plus parlantes, mais il y en a beaucoup d’autres. D’autres scandales pourraient encore survenir dans les prochaines semaines.

Pour nous écrire : hellokonbinitechno@konbini.com