Les communautés Twitch fracturées ? Oui, mais pas comme vous le pensez

Les communautés Twitch fracturées ? Oui, mais pas comme vous le pensez

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Par Pierre Bazin

Publié le , modifié le

Vive les cartographies.

L’année 2022 a été très importante pour la communauté du Twitch francophone. Entre les records d’audience à plus d’un million, l’organisation d’événements exceptionnels comme le GP Explorer de Squeezie ou le Eleven All Stars d’Amine, les streamers ont redoublé d’ingéniosité pour rassembler des communautés toujours plus larges.

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Pourtant, il y a quelques mois, des streamers comme le Joueur du Grenier parlaient déjà de “fractures” entre les différentes communautés de streamers. Des populations de viewers qui ne se croiseraient plus, tout comme les streamers qui seraient presque sectaires à toujours jouer et animer leurs lives avec les mêmes personnes.

Qu’en est-il vraiment ? Eh bien, on en sait un peu plus aujourd’hui grâce au remarquable travail de Nicolas Bch alias Datalgo sur Twitter. Data Analyst de profession, il nous offre depuis quelque temps de superbes cartographies des flux de mouvement sur Internet, en particulier Twitch. Ce début d’année a été l’occasion de sortir un bilan pour le Twitch français en 2022.

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Le travail est assez impressionnant puisqu’il agglomère les différents “nœuds” qu’ont créés les streamers et par lesquels les viewers passent, de chaîne Twitch en chaîne Twitch. Une des plus grandes évolutions cette année est évidemment l’explosion de Aminematue, devenu le plus gros streamer en termes de visiteurs uniques. Avec plus d’un million de spectateurs en direct en novembre dernier, le match de football France-Espagne qu’il a organisé a évidemment permis de rassembler le plus grand nombre.

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Mais les “anciens” comme Gotaga ou Squeezie ne sont pas en reste. Toujours très centraux, ils fédèrent des communautés très étendues. Sur la droite, on retrouve “la communauté du lundi élargie” avec Antoine Daniel, le JDG, Baghera Jones, Mynthos, Horty, etc.

La “fracture” annoncée ne semble pas tellement se concrétiser sur cette cartographie, ils ne sont pas très loin du centre et ZeratoR reste un pont majeur du Twitch français, que ce soit avec le Z Event ou des ponctuelles participations aux “streams du lundi”.

Certains événements uniques ont marqué l’année. Nicolas Bch parle par exemple de la mise à l’écart de Sardoche, après une lourde polémique fin octobre dernier. Ce dernier s’est éloigné des autres streamers pour se rapprocher d’un cœur de cible plus gaming sur son jeu phare League of Legends.

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En réalité, ce qu’on observe le plus en termes de réelles séparations reste assez classique et inhérent à Twitch : les jeux joués. En effet, les grandes “familles” restent très centrées autour de jeux (symbolisés par des couleurs) comme Call of Duty, FIFA, League of Legends, World of Warcraft, etc.

C’est presque un “plafond de verre” et même si Twitch souhaite proposer plus que du gaming, le jeu vidéo reste une constante qui sépare encore énormément toutes les communautés. Si quelques événements majeurs (GP Explorer, Z Event, Pixel War, Eleven All Stars) ont pu rassembler de très larges audiences hétéroclites, ce n’est pas la même chose que le Twitch du quotidien qui représente de très larges audiences. Au départ, les viewers se dirigent probablement d’abord vers les jeux qu’ils apprécient puis affinent leurs choix en allant voir des streamers dont ils apprécient le contenu.