Jeunesse sonique : Kaviar Special nous raconte son adolescence en chansons

Jeunesse sonique : Kaviar Special nous raconte son adolescence en chansons

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Par Théo Chapuis

Publié le

1. Sans mentir, c’est quoi le premier disque que tu as acheté ?

Adrien, bassiste : C’est un best-of des Red Hot Chili Peppers, ça c’est le premier que j’ai acheté parce que je venais d’avoir une chaîne hi-fi. Mais le vrai premier CD qui m’a appartenu c’est le single de Shaggy “It Wasn’t Me”, un copain me l’a offert pour mes 10 ans. De la bombe. Je l’écoutais en boucle. Tous les jours.

Vincent, chanteur-guitariste : C’était Nuttea, l’album Un signe du temps, acheté au Leclerc près de chez moi, et je devais avoir 10 ans… Pourquoi ?Elle te rend din-ling-din-ling-dingue quand elle a son poom poom shoooooort”

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2. Le truc que tes parents écoutaient, que tu trouvais horrible et que tu adores aujourd’hui ?

Jérémy, batteur : Quand on a eu notre premier ordinateur familial en 2004-2005, mon père n’arrêtait pas de traîner sur YouTube et de mettre du vieux hard rock à fond dans l’appartement. En le voyant gueuler “Antisocial, tu perds ton sang froid !!!”, je me disais qu’il avait vraiment mauvais goût et je retournais écouter mon album de Linkin Park dans ma chambre. Mais ça, c’était avant.

Adrien : L’album Melody Nelson de Gainsbourg. Sa voix m’insupportait, j’avais l’impression qu’il me chuchotait à 5 centimètres de l’oreille, je détestais. Et puis, vers l’âge de 16 ans, j’ai réécouté l’album et je l’ai trouvé incroyable. Le son de cet album est fou.

3. De quelle chanson de ta première boum te souviens-tu le mieux ?

Adrien : Je me rappelle d’une boum en colo, vers la fin du collège, c’était parmi les toutes premières soirées où on commençait à boire et on avait réussi à faire entrer de l’alcool. Le genre de soirée avec des banderoles au mur et des lumières vert, jaune, rouge qui clignotent. C’était un slow, il y avait des petits couples qui dansaient et qui se bécotaient.
Avec un pote, on a débarqué complètement cramés et on a mis notre CD de Sum 41 dans le lecteur, “The Hell Song” précisément. Tout le monde s’est arrêté de danser sauf nous qui sautions partout, je me suis pris les pieds dans une chaise et je me suis ramassé bien minablement par terre. Le staff nous a grillés pour l’alcool, coup de fil aux parents, fin de la colo pour les teenagers débiles.

Vincent : Je me souviens de deux chansons : “Pierpoljak” ,de Pierpoljak, pour la boum de mon école primaire, parce que ça doit être la première fois que je dansais en public et “U Got It Bad” d’Usher lors de ma première vrai boum, en 4e, dans le garage de ma copine de l’époque, parce que c’était mon premier slow.
Jérémy : J’ai jamais fait de boum. Monde de merde.

4. La toute première chanson que tu as appris à jouer en entier ?

Vincent : C’était “Stairway to Heaven”, j’ai mis trois jours à apprendre toutes les parties sur le logiciel Guitar Pro, ça m’a pris trois jours entiers, non-stop. Je la jouais pas parfaitement à l’époque, mais quand j’ai aligné les 8 minutes de la chanson, c’est là que j’ai réalisé que je ne lâcherai pas la guitare.

Jérémy : “Havana Affair” des Ramones. Ça doit être le morceau le plus simple du monde mais ça va vite, bordel.

5. Le titre que tout le monde écoutait, mais que tu détestais ?

Adrien : Maroon 5, “This Love”. Aujourd’hui encore je la trouve insupportable. Je pense que c’est la voix du mec qui coince. C’est le genre de morceau qui cartonnait partout en plus, donc il me suivait partout où j’allais : dans les soirées, dans les magasins, sur toutes les radios…

Jérémy : Au collège , tout le monde écoutait du rap français, genre Booba ou Rohff. Je me demande encore ce qu’on peut aimer là-dedans…

6. La meilleure chanson pour se consoler après une rupture ?

Léo, guitariste-chanteur : La meilleure j’en sais rien mais perso ça a été “Hey” des Pixies. Ça parle d’être enchaîné à quelqu’un un peu malgré toi, de ne pas pouvoir se passer d’une meuf, bien qu’il y ait “un démon” entre elle et toi… À ce moment-là, je vivais ce truc super fort avec cette fille, on arrêtait pas de se larguer, d’en chier et de se remettre ensemble.

Jérémy : En seconde, j’ai fait l’erreur de mettre la BO de Requiem for a Dream sur mon mp3 une semaine avant de me faire larguer. C’était pas joli.

7. La chanson la plus honteuse que tu écoutais en secret ?

Léo : “Pense à moi comme je t’aime” de Francis Lalanne, parce que j’aime bien l’instru et cette histoire de mort programmée sur “son grand ordinateur”, ça faisait SF (j’en lisais beaucoup). Mais c’était pas vraiment secret parce que je l’ai découverte sur une compil’ que m’avait filée un pote. C’est aussi lui qui m’a filé mon premier magazine porno – la belle époque quand j’y repense…

Vincent : “My Immortal” d’Evanescence. No comment.
Jérémy : J’ai toujours écouté de la bonne musique – après il se peut qu’un jour, par inadvertance, un morceau ou deux de David Guetta se soient retrouvés dans mon iPod. Mais rien ne le prouve !

8. La chanson de ta première fois ?

Adrien : Ouais, celle-là. Elle se passe d’explications.

Jérémy : Ma première fois, c’était sur Bérurier noir. Autant dire tout de suite que c’était aussi la dernière fois.

9. Premier road trip avec tes potes. C’était quoi votre hymne ?

Adrien : C’est “Going Up the Country” de Canned Heat. On est tombés par hasard sur un petit festival paumé en plein milieu de l’Angleterre où un mec passait des disques, et ce morceau nous a tous rendu fous. Il n’a pas arrêté de tourner dans la caisse pendant le reste du voyage. Un bel hymne de hippie.

Léo: “A Horse With No Name” d’America, on écoutait ça à balle. Ça parle d’être dehors sous la pluie quand il fait chaud, d’un mec qui galère dans un putain de désert, bref ça sent un peu l’aventure – et les mélodies sont trop stylées.

10. Le disque que tu écoutais ces années-là et auquel tu resteras fidèle toute ta vie ?

Adrien : Ziggy Stardust de Bowie : Depuis tout petit jusqu’à aujourd’hui, je l’ai écouté à tous les âges et je l’aime toujours autant, voire de plus en plus. Cet album a quand même côtoyé Sniper, Linkin Park, Blink 182 et Eminem dans mon étagère à CD, et il est encore là. Autrement, je dirais Manau, Panique celtique. C’est le patrimoine régional.

Léo : Trompe le monde des Pixies. J’ai emprunté le CD à un pote parce qu’une autre m’en avait parlé. Je l’ai mis dans la chaîne hi-fi et, là, j’ai pas compris ce qui se passait : j’avais l’impression d’écouter un message extraterrestre, c’était fou. J’ai rien compris. Par la suite, je l’ai tellement et tellement écouté que j’ai des tonnes de souvenirs greffés à cet album, en plus des trucs que j’imaginais avec ces paroles complètement bizarres. Ce truc réveille toujours une tonne d’émotions à chaque fois que je l’écoute.
Vincent : La Compagnie créole, un de leurs best-of, on l’a joué à chaque Noël dans ma famille, il restera toujours près de moi, quoi qu’il arrive. Je pourrais à l’avenir être dans une période death metal, jazz expérimental ou fusion funk rockab’, je l’aurais toujours avec moi.
Jérémy : Le premier album des Ramones. J’ai accroché dès la première écoute et ça a défini en grande partie ma façon de jouer de la batterie : vite et fort.
Ces grands enfants de Kaviar Special seront en concert le 7 mai au Point éphémère à Paris. Suivez le groupe sur Facebook et Bandcamp.