Comment One Piece a détruit mon couple (Zoro et Chopper, je vous déteste)

Comment One Piece a détruit mon couple (Zoro et Chopper, je vous déteste)

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Par François Faribeault

Publié le

Deux ans de relation réduits en poussière à cause de Tony-Tony Chopper.

Je suis un grand fan de One Piece. Entre les scans, les épisodes et la parution française, je vis clairement les meilleures années de ma vie aux côtés de la plus grande œuvre de tous les temps, et de loin. Non content de vivre cette expérience, j’ai décidé de faire découvrir Luffy, Zoro et toute la clique à ma petite amie (pour moi, ça avait plus d’importance que la rencontre avec mes parents). Pour une expérience commune, j’ai choisi comme support l’anime. Ainsi pensais-je ressentir une certaine fierté, revivre mes moments préférés tout en les partageant avec ma douce moitié. Hélas, 300 épisodes et un arc Enies Lobby tout juste terminé après, je me rends compte que je ne maîtrise plus rien. One Piece a anéanti mon couple.

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N.B. : pour le bien de tous, cet article ne spoile pas plus loin que l’arc Post-Enies Lobby.

Elle ne fait que pleurer

Déjà, tout ce qui est enfant qui galère, flash-back d’un Mugiwara ou scène stylée avec Luffy qui ordonne à Robin de lui dire qu’elle veut vivre, c’est la grosse chialade. Évidemment, moi aussi je pleure, et ensemble nous vidons des boîtes de mouchoirs. One Piece a exacerbé notre sensibilité et on se met à pleurer pour rien. On ne sait pas quoi manger pour le dîner, on pleure. Plus de gel douche pour se laver le corps, on pleure. Le carrelage est trop froid, on pleure.

Mais pour ma copine, c’est encore un niveau au-dessus. Tony-Tony Chopper l’a rendue complètement maboule. À chaque fois qu’il apparaît à l’écran, et je dis bien À CHAQUE FOIS, elle le trouve trop adorable et lâche une larmichette tellement elle ne peut supporter la présence de ce petit Tanuki trop mignon. Au début, c’est marrant. À la fin, je n’en peux plus.

Je suis méga-relou

Comme je connais déjà l’œuvre, j’ai envie qu’elle vive les mêmes émotions que j’ai vécues par le passé, avec en petit bonus le guide de la piraterie que je suis. Du coup, je me permets au calme de parfois mettre en pause l’épisode afin de lui expliquer le lore de One Piece, alors qu’il sera dévoilé juste après. Je tente aussi de la hyper, en lui lâchant des “attention, là, tu vas kiffer” ou “retiens bien ce personnage-là”. Oui, je suis devenu ce genre de personne qui parle en même temps que l’épisode, et personnellement, j’ai envie de me mettre des tartines.

Mais je ne m’arrête pas là, sinon c’est trop facile. Je passe aussi mon temps à regarder les réactions de ma copine lors des scènes importantes. Si elle ne réagit pas comme je le souhaite, ça part en explication de l’importance que Shelly a pour Tonjit sur cette île où la vie est bien plus difficile qu’on ne le croit. Pour en terminer avec sa patience, je me permets aussi de glisser des “ah ouais, dans le manga, c’est pas comme ça”. Au début, elle trouve ça intéressant. À la fin, elle n’en peut plus.

Toujours les mêmes soirées

Nos soirées ont drastiquement changé. Avant, nos activités allaient du petit film sous la couette au week-end en couple, en passant par des sorties au restaurant, des sessions de yoga et de salle de sport, ou des soirées à deux à boire du vin en refaisant non pas le monde, mais juste notre salle de bains.

Maintenant, ce n’est plus la même. Maintenant, on mange des pâtes devant One Piece et puis c’est tout. On rentre du taf, on se fait vite fait à manger et on s’étale dans le canapé devant Crunchyroll. Si un collègue me demande ce que j’ai fait de mon week-end, je n’ose pas lui dire que j’ai comaté avec ma meuf devant One Piece. Pour enrober le mensonge de crème anglaise, je dis que j’ai éveillé mon esprit à une œuvre culturelle et artistique millénaire.

Une vie sociale inexistante

Dehors, le monde a aussi changé. Nos meilleurs amis sont devenus Luffy, Sanji, Nami et Nico Robin. Nous ne voyons plus nos autres amis, les vrais, qui vivent dans la réalité. Pourtant, ce n’est pas faute d’être invités. C’est juste que les Mugiwara sont arrivés à Water Seven et doivent trouver un charpentier pour réparer le Vogue Merry, d’autant plus que Kaku a l’air gentil et j’espère que ce sera lui qui sera recruté et pas ce bâtard de Franky. Donc voilà, vous comprenez, ça va nous prendre la soirée entière, et tout. Mais promis, dès qu’on termine Marine Ford et qu’on passe l’ellipse, on pense à vous écrire un message “Dispo ?”, en espérant que vous ne nous aurez pas oubliés et que vos enfants n’auront pas trop grandi d’ici là.

Tout nous ramène à One Piece

Tout notre quotidien nous rappelle One Piece. On imite nos personnages préférés et on achète une tonne de fruits en espérant tomber sur celui qui nous donnera les capacités du lave-vaisselle. Au-delà du couple, nous ne sommes plus que des fantômes, des drogués de One Piece. On achète des champignons, on se souvient de la scène où Chopper apporte l’amiudake au Docteur Hiluluk et on s’effondre dans le Monoprix. Si ma copine oublie son chapeau, j’attends qu’elle se charcute l’épaule avec un couteau pour lui filer le mien. Et si je dois lui faire une promesse, je le fais en pleurant allongé dans une barque, un sabre à la main. Relou.

Je n’ai pas parlé de l’intimité, mais vous vous doutez bien qu’elle dort au fond de la mer aux côtés du Vogue Merry. Elle ne désire que Roronoa Zoro et je ne désire que Nico Robin. Nous ne partageons plus rien en commun sinon One Piece. Nous n’existons que pour One Piece. Il nous reste plus de 700 épisodes à couvrir. Après l’arc Wano, il ne restera plus rien de nous.