Comment Jacob Elordi, star d’Euphoria et The Kissing Booth, devient le nouveau it boy du cinéma indé

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Comment Jacob Elordi, star d’Euphoria et The Kissing Booth, devient le nouveau it boy du cinéma indé

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© Gabriel Bouys / AFP

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Par Flavio Sillitti

Publié le , modifié le

Un rôle chez Sofia Coppola, un rôle chez Paul Schrader, un déjeuner avec Luca Guadagnino : et si Jacob Elordi était la prochaine pépite du cinéma d’auteur ?

S’il y a bien une chose sur laquelle on n’aurait pas parié, c’est l’arrivée de Jacob Elordi dans les sphères cinématographiques les plus respectées. Il faut dire que depuis ses débuts dans la comédie romantique adolescente The Kissing Booth sur Netflix en 2018, l’acteur australien de 26 ans a fait du chemin.

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Véritable coqueluche des médias, tant pour sa sympathie contagieuse que pour son goût affûté pour les sacs à main, la révélation de la série Euphoria s’apprête à séduire le monde du cinéma indépendant avec des rôles dans les prochaines sorties de Sofia Coppola, Paul Schrader, Emerald Fennell, et même peut-être Luca Guadagnino. Retour sur trois personnages et trois phases du nouveau grand chouchou des “petits” studios.

Noah Flynn dans The Kissing Booth

En réalité, le premier crédit cinéma de Jacob Elordi est dans Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar, le cinquième et dernier volet de la saga. Un premier “rôle” de figuration qui lui fera rencontrer les studios hollywoodiens et qui aurait pu annoncer la suite des événements pour le jeune Australien : des films grand budget à l’esprit mainstream et dans lesquels son jeu d’acteur importerait moins que son beau sourire. Pas l’idéal.

En soi, cette prophétie s’est confirmée avec son rôle de Noah Flynn dans The Kissing Booth. Non pas que la trilogie de films en question soit fondamentalement inintéressante, mais elle est plutôt cinématographiquement oubliable, avec une partition pour Elordi qui se révèle limitante quand on sait aujourd’hui de quoi il est capable. Pas de véritable étincelle donc, jusqu’à ce qu’arrive la bombe Euphoria.

Nate Jacobs dans Euphoria

C’est certainement le rôle de sa vie. Lorsque débarque la série Euphoria de Sam Levinson en 2019, le monde sériephile se confronte à un objet inédit, qui traite de sujets forts comme l’abus de substances ou la dépression, le tout avec le langage de la Gen Z et l’esthétique du cinéma d’auteur. L’un dans l’autre, la production HBO est rapidement devenue l’un des shows les plus populaires de ces dernières années, et le rôle pérenne de Jacob Elordi y est pour quelque chose.

Dans la peau de Nate Jacobs, antagoniste principal de la série, Jacob Elordi donne corps à un personnage toxique, détestable et touchant, archétype du mâle alpha et dommage collatéral d’un idéal masculin illusoire et destructeur. Si le rôle est finement écrit, la performance de l’acteur, à la fois crue, poignante (et sexy, il faut l’admettre), est probablement ce qui lui vaut toute l’attention qu’il reçoit aujourd’hui.

Elvis Presley dans Priscilla

Dévoilé en Sélection Officielle de la Mostra de Venise de 2023, le film Priscilla de Sofia Coppola est le premier “grand” rôle de Jacob Elordi. Pas facile de camper le mythique Elvis Presley au cinéma pour son premier “vrai” long-métrage, encore moins quand Austin Butler a relevé le défi avec brio l’année d’avant, dans le biopic de Baz Luhrmann.

Mais Elordi s’en sort finalement comme un chef et convainc dans une partition qui n’est ni facile ni confortable. Portant à l’écran la toxicité et la violence d’une légende intouchable, le tout sous la vision si précise et propre de Sofia Coppola, l’acteur assume et sublime son rôle de second couteau, permettant à Cailee Spaeny de briller comme il se doit dans le rôle à la fois fort et délicat de Priscilla Presley, qui lui a valu le prix de la meilleure actrice à Venise cette année.

Priscilla est une seconde révélation estampillée A24 pour Jacob Elordi et ne serait que le début des aventures du jeune acteur dans le vaste monde du cinéma indépendant, loin des blockbusters soporifiques auxquels semblaient le destiner ses premiers rôles.

Parmi les projets les plus excitants annoncés, on retrouve un rôle dans le prochain film d’Emerald Fennell (réalisatrice oscarisée pour Promising Young Woman), un rôle aux côtés de Richard Gere dans ce qui pourrait être le dernier long-métrage de Paul Schrader, ou encore (potentiellement) une adaptation en série d’un roman de Bret Easton Ellis réalisée par Luca Guadagnino (Call Me by Your Name). Elordi et le réalisateur italien ont récemment été aperçus en plein lunch sous le soleil vénitien, confirmant à demi-mot la nouvelle.

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Quoi qu’il en soit, l’avenir s’annonce radieux (et indé) pour Jacob Elordi, qui va devoir s’habituer aux tapis rouges des Berlinale, Mostra ou Sundancepour notre plus grand plaisir. On vous laisse avec la liste alléchante des films indé dans lesquels Jacob Elordi apparaîtra dans les prochains mois et années.

Lorsque l’adolescente Priscilla a rencontré Elvis Presley, l’homme qui était une superstar météorique du rock’n’roll est devenu quelqu’un de tout à fait inattendu dans ses moments intimes : un béguin excitant, un allié dans la solitude.

  • Saltburn d’Emerald Fennell (sortie le 24 novembre 2023)

Un étudiant de l’université d’Oxford se retrouve entraîné dans le monde d’un charmant et aristocratique camarade de classe, qui l’invite dans la vaste propriété de sa famille excentrique pour un été qui ne sera jamais oublié.

  • Parallel de Tom Green

Un monde dans lequel des versions parallèles de notre réalité sont accessibles, bien qu’inconnues pour la plupart, mais qu’il est illégal de visiter.

  • The Narrow Road to the Deep North de Justin Kurzel et Shaun Grant (série)

Adaptation du roman du même nom de Richard Flanagan, racontant l’histoire d’un médecin australien hanté par les souvenirs d’une histoire d’amour avec la femme de son oncle et de ses expériences ultérieures en tant que prisonnier de guerre en Extrême-Orient pendant la construction du chemin de fer de Birmanie. Des décennies plus tard, il constate que sa célébrité grandissante est en contradiction avec ses sentiments d’échec et de culpabilité.

  • The Shards de Luca Guadagnino et Bret Easton Ellis (série)

Adaptation du roman du même nom de Bret Easton Ellis, racontant la fin de l’innocence et le passage périlleux de l’adolescence à l’âge adulte, le tout dans un Los Angeles fictif et vibrant, en 1981, alors qu’un tueur en série commence à s’attaquer à des adolescents dans toute la ville.

  • Oh, Canada de Paul Schrader

Adaptation du roman Foregone de Russell Banks, qui raconte l’histoire d’un célèbre documentariste du nom de Leonard Fife, au seuil de la mort, qui accepte une interview filmée que veut réaliser l’un de ses disciples, Malcolm.

  • He Went That Way de Jeffrey Darling

Un voyage fait de tensions et de liens curieux entre deux et parfois trois personnages particuliers qui suivent chacun leur propre chemin.

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  • The Sweet East de Sean Price Williams

Un voyage picaresque à travers les villes et les forêts de la côte est des États-Unis entrepris par Lillian, une lycéenne de Caroline du Sud, qui s’offre un premier aperçu du vaste monde lors d’un voyage de classe à Washington, D.C.
Présenté en avant-première à la Quinzaine des cinéastes à Cannes en 2023.

  • On Swift Horses de Daniel Minahan

Muriel et son mari Lee, sur le point de commencer une nouvelle vie brillante, sont bouleversés par l’arrivée du frère de Lee. Muriel se lance dans une vie secrète, pariant sur des chevaux de course et découvrant un amour qu’elle n’aurait jamais cru possible.

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