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Cabal, une vision des enfers génialement monstrueuse et plus queer que jamais

Cabal, une vision des enfers génialement monstrueuse et plus queer que jamais

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(© 20th Century Fox)

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Par Arthur Cios

Publié le , modifié le

Avec des personnages aux allures incroyables, et un David Cronenberg en grand vilain tortionnaire.

Pour ce mois d’Halloween, la rédaction de Konbini vous prépare une série horrifique. Des creepypastas aux films d’horreur méconnus, en passant par des malédictions venues d’ailleurs, un article quotidien vous fera frissonner jusqu’au Jour des morts.

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L’érotisme et l’horreur ont souvent (très souvent) fait bon ménage. Rien que dans notre sélection d’Halloween, tout au long du mois d’octobre, nous vous avons cité Les Prédateurs, Thirst, ou Trouble Every Day — pour ne citer qu’eux. On n’est pas toujours sur de la sexualité pure, plus sur de la sensualité glauque, sur une vision queer d’un élément horrifique, ou autre.

Et dans le registre, le maître reste, demeure et sera pour toujours Clive Barker. Si l’on connaît autant le bonhomme pour ses écrits de genre que pour ses propres adaptations sur grand écran, Hellraiser et Candyman en tête, une œuvre reste (injustement) plus obscure : Cabal. Pas la plus sexuelle de ses œuvres. Quoi que…

Des monstres en veux-tu en voilà

La connexion peut paraître un peu capillotractée, mais le lien entre Hellraiser, et ses Cénobites (des démons venus des enfers aimant la torture et le BDSM, en gros), et Cabal est bel et bien là. Ici, on suit Aaron, un homme tourmenté par des cauchemars et des visions de monstres jonchés sous le cimetière de sa ville, et qui sera le parfait bouc émissaire pour le serial killer du coin qui n’est autre que le docteur de ce pauvre Aaron, Philip K. Decker.

Ce dernier est incarné par David Cronenberg, immense figure de l’horreur, de la mutilation, des corps abîmés et déformés. Choisir le réalisateur culte pour jouer ce personnage de tortionnaire au masque terrifiant, lui qui n’a que très peu joué pour les autres, est évidemment très lourd de sens.

Ce dernier est d’ailleurs le seul monstre non déformé de nature, car bien que son masque soit terrible, les autres personnages sont bien plus imposants et impressionnants. En terme de maquillage, de prothèse, et d’effets spéciaux, vous serez servis par une pléthore de personnages tous plus dingues les uns que les autres.

Mais derrière la façade de ce film de confrontation entre le monde de l’ombre et la civilisation qui veut la peau de ce dernier se cache un énorme sous-texte. C’est en ça que si on ne peut pas réellement parler d’érotisme ici, il s’agit quand bien même d’un brûlot sur la communauté LGBT.

Outre l’imagerie cuir et queer présenté tout du long avec ce monde caché que seuls certains personnages peuvent (et veulent) explorer, et qui ont peur de sortir à la lumière du jour, c’est même sur les thèmes : sur la relation entre Aaron et son médecin non consommée, sur le monde de l’activisme politique en sous-marin, sur l’allégorie de l’intolérance et la peur de la différence.

Il y a tant à dire, et tant qui a été dit, sur ce film boudé à sa sortie, devenu culte pour une petite frange de cinéphile. Et qui est une parfaite découverte pour une soirée d’Halloween — enfin, le director’s cut, et non la version cinéma qui, amputé de près d’une heure par la Fox, n’est qu’un slasher de série B certes propre pour Halloween, mais où le propos se fait bien plus timide.

Si vous avez aimé, vous aimerez : tous les autres films de Clive Barker. Tout simplement.

Cabal est disponible en Blu-ray/DVD.