Après ma préparation chaotique dans l’enfer des rues de Paris, me voilà sur la ligne de départ du 21 km de la The North Face Transgrancanaria. Est-ce que je compte gagner ? Certainement pas. Est-ce que je pense finir la course ? J’aimerais bien. Est-ce qu’il fait beau ? Oui, ciel dégagé, grand soleil, 25 °C, merci Évelyne Dhéliat. Je suis chargé à bloc, dans mes poches j’ai des gels, des électrolytes, de l’uranium raffiné et de l’eau. Suite à mon stage en montagne, j’ai dans mes veines plus de globules rouges que le commun des mortels. C’est bien simple, j’ai l’impression d’être dopé.
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La course est lancée et je décide de partir dans les derniers afin de m’imposer un rythme lent. La première partie de la course est une longue ascension de 12 kilomètres. Je passe en mode Frodon de la Comté et marche sans m’arrêter jusqu’au sommet du col. Le panorama est magnifique mais pas que, puisque je remarque que tous les gens qui courent sont beaux. En fait, dès qu’on enfile une tenue de trail running, on devient physiquement attirant. Tout élément extérieur me séduit, et l’ascension se passe sans problème.

©The North Face
Au ravitaillement, ma tendre moitié m’accueille et me prend en photo comme si j’étais une toile du Louvre. Je mange une banane, signe quelques autographes et repars. La descente est plus difficile et me demande une grande vigilance. Sur quelques instables cailloux, je vois ma cheville partir à l’opposé de l’endroit où je lui demande d’être. Malgré la fatigue, je ne me blesse pas et franchis la ligne d’arrivée. Je pensais faire plus de 5 h, voire ne pas terminer du tout. Je termine en 4 h 01.
Je n’ai pas du tout presque gagné mon premier mini-ultra-trail, mais je suis heureux de l’avoir terminé en un temps surprenant. Maintenant, je suis en droit de vous donner 5 conseils pour réussir une course que vous ne pensez pas finir :
Conseil n°1 : courir à son rythme
J’ai une maladie rare qui consiste à vouloir doubler tous les gens devant moi, quitte à me cramer sur la première moitié de la course. Alors j’ai respecté les conseils de Jon Albon et Elsey Davis, athlètes The North Face : je suis parti doucement et j’ai couru en endurance fondamentale pendant 4 h. Même après la première heure et la montée d’endorphine, je suis resté discipliné. Ne pas forcer a été la clé de ma réussite.

Conseil n°2 : manger et s’hydrater comme il faut
Je ne pensais pas qu’il était si important de gérer son estomac lors d’une course, mais préparer mon corps à digérer fut un “game changer” pour finir ce semi. Manger des gels et boire régulièrement m’ont permis de n’avoir aucune baisse de régime et même de me sentir bien après la ligne d’arrivée. Pour le soleil de 27 °C thermostat 6 en pleine tête pendant 4 h, j’ai ajouté une couche de crème solaire. Pensez-y, ça peut sauver.
Conseil n°3 : apprendre à doubler les coureurs avec des bâtons
Wesh c’est qui eux ? Et vas-y que ça t’écrase le pied, que ça prend toute la place et que ça met des coudes dans le visage. Dans les chemins étroits, il est quasi impossible de doubler une personne qui utilise des bâtons. Le seul moyen que j’ai trouvé, c’est de courir sur les murs et de défaire leurs lacets.
Conseil n°4 : avoir la personne qu’on aime le plus à ses côtés
Là c’est l’instant mignon. Ma course se joue 70 % au mental et savoir que l’amour de ma vie m’attend aux kilomètres 12 et 21 est un véritable moteur pour moi. J’ai envie de la rendre fière. Si vos proches vous encouragent, vous soutiennent et vous tendent un quartier d’orange, vous vous sentirez pousser des ailes, surtout pour le dernier kilomètre et la dernière ligne droite.

Conseil n°5 : ne faire qu’un avec la nature
La vérité, c’est qu’à la base, le running ne m’intéresse que très peu. J’ai du mal à me motiver et toute sortie sur goudron me donne envie de ne faire qu’un avec mon canapé. Mais dans ces montagnes de l’île Gran Canaria, malgré l’effort et la difficulté du parcours, je me suis senti apaisé par l’environnement. Nourrissez-vous de gels et d’eau, mais aussi du panorama, de l’horizon, du sol et des arbres vous entourant. Pas littéralement hein, ne vous mettez pas à bouffer de la terre.
Au-delà de la performance et du chronomètre, cette course m’a donné envie de continuer le trail. Elle est là ma victoire.
Article rédigé dans le cadre d’un voyage presse avec The North Face et l’agence Zmirov.