Avant Noël, The North Face m’a invité à courir un trail. Comme c’était un 21 km, j’ai gentiment décliné. Puis, comme c’était sur les Îles Canaries, j’ai gentiment accepté. La “The North Face Transgrancanaria” est un événement qui se déroule du 19 au 23 février avec plusieurs courses : un 126 km, un 82 km, un 47 km, un 12 km, ainsi qu’un semi-marathon, mon nouveau projet. Sauf que le dénivelé positif est de 1 300 mètres. Et le négatif pareil. Il faut donc que je pratique une activité que je déteste : l’entraînement.
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1ère galère : courir à Paris
Pour bien me préparer, je suis coaché par Jon Albon, athlète britannique The North Face. Dans un appel depuis son pays bien gris qu’est l’Angleterre, il me dit de “courir régulièrement en endurance fondamentale et sur de longues distances”. Je dois aussi manger pendant mes sorties, et manger du dénivelé. Super, merci Jon, mais t’es pas ma mère, alors je vais faire comme d’habitude : me démotiver avant chaque entraînement, car à Paris, il pleut, il fait froid, il fait nuit, et ce du 1er novembre au 28 février (merci Hidalgo).

©The North Face Transgrancanaria
Malgré mon manque de courage, je maintiens une à deux sorties par semaine, mais elles sentent le gasoil et la pollution des Grands Boulevards. Si je faisais ça juste pour le fun, je garderais le même rythme et la même timide motivation. Mais ici, je sais que je vais devoir monter de 1 300 mètres pour descendre la même altitude. Alors, il me faut affronter ma pire crainte : le dénivelé.
2ème galère : faire du dénivelé
Et pas en dehors de Paris hein. Je vis plein centre de la capitale, donc le bois de Boulogne et le parc de Saint-Cloud, c’est trop loin, surtout après une journée de taf. Alors, j’ai deux choix : la Tour Eiffel (mdr) ou les marches du Sacré-Cœur. Je pars donc à Montmartre, je monte les marches une fois, j’ai les cuisses en feu, je respire comme un grille-pain et je me dis que prendre le funiculaire serait plus sympa. J’appelle la prod de The North Face, qui me dit qu’il n’y a pas de funiculaire sur la course. Déçu.

©The North Face Transgrancanaria
Alors je refais les marches. Je monte, je descends, et je répète cette boucle. J’ai mal. Je mets une semaine à récupérer de ma première sortie. Mais j’y vais une deuxième fois. Puis une troisième fois. Si mes cuisses, mollets et mon cœur s’habituent à l’effort, mon esprit s’ennuie. Monter et descendre un escalier pendant une heure ou plus, c’est loin d’être ludique, même avec ma playlist “ado fan de Linkin Park“.
Entre cette répétition de marches, la rude météo, les trottoirs pollués et les parcs bondés de Paris, je peine à prendre le virage du running. Je sens que ma motivation prend des congés sans solde alors que j’ai une entreprise à faire tourner et une course à terminer fin février. Surtout qu’apparaît un nouvel obstacle : la nutrition.
3ème galère : la nutrition
Vous vous rappelez quelques paragraphes plus haut quand Jon m’a dit d’apprendre à manger pendant l’effort ? Eh bien pour le coup, je respecte sa voix sacrée. J’apprends à mon corps à faire deux actions à la fois : courir et digérer des barres énergétiques. La première fois, je suis au bord de la gerboulade, mais je m’habitue au fur et à mesure des sorties. Contrairement à ma motivation, mon estomac se renforce. Je fais court là-dessus, mais comme tout se passe bien et que je n’ai pas trouvé de blague sur les gels et boissons, je passe.

Sentez comme je deviens un influenceur running
Réviser la veille de l’examen
Dix jours avant le trail, je pars dans un petit village de montagne avec ma famille. Pendant que certains skient, que d’autres marchent, moi je cours. Dans cette petite bourgade de la Haute-Savoie qu’est Combloux, j’ai certes froid, mais je respire et profite du soleil. Évidemment, le dénivelé m’accueille à bras ouverts, mais cette fois-ci je me jette en son sein. Je cours, je galère, mais j’y trouve du plaisir. À mon retour, je suis épuisé. Entre les rando et les sorties courses, j’ai l’impression d’avoir fait un intense stage de préparation avec bonus globules rouges.
Suite à ma préparation moyennement respectée, Jon me signale qu’il faut privilégier le repos à quelques jours du départ. Ça tombe bien c’est ce que j’avais prévu. À la date où je termine ce papier, je me suis brossé les dents et me cale sous ma couette. Demain c’est ma course. Est-ce que je suis prêt ? Non. Est-ce que je me sens prêt ? Encore moins. Mais je mise sur mon mental et les jolis paysages de l’île Gran Canaria pour prendre du plaisir et terminer la course en un temps convenable.