La maire d’Amiens, Brigitte Fouré, a “prié” dans une vidéo la star Madonna de lui “prêter” un tableau de sa collection personnelle, similaire à une œuvre disparue de la ville pendant la Première Guerre mondiale, pour que les habitant·e·s puissent la “revoir”.
À voir aussi sur Konbini
“Madonna, […] j’ai appris que vous aviez acheté un tableau, Diane et Endymion, une œuvre de Jérôme-Martin Langlois, il y a quelques années”, déclare Brigitte Fouré dans cette vidéo diffusée lundi sur sa page Facebook, et repérée par Le Courrier Picard.
“Il est probable” que ce tableau “soit une œuvre prêtée par le musée du Louvre au musée des Beaux-Arts d’Amiens [devenu Musée de Picardie] avant la Première Guerre mondiale, et dont nous avions ensuite perdu la trace”. Soulignant ne “contester en aucune façon l’acquisition légale” de l’œuvre, elle explique vouloir la “montrer” au public en 2028, à l’occasion de la candidature de la ville au titre de “capitale européenne de la culture”.
La maire UDI a précisé à l’AFP avoir été alertée par une enquête du Figaro, publiée le 9 janvier. Selon l’article, ce tableau, vendu 1,3 million de dollars à la chanteuse par Sotheby’s en 1989, avait été reconnu par un conservateur sur une photographie de Paris Match, prise chez elle. Monumental, il représente la déesse Diane dénudée volant vers le berger Endymion, une scène mythologique.
“Je ne suis pas sûre qu’il s’agisse du tableau authentique”, mais qu’il le soit ou pas, “il ressemble énormément à l’œuvre” et “j’aimerais que les Amiénois puissent la revoir”, a expliqué l’élue. L’original était une commande royale, passée en 1817 pour orner le château de Versailles, a détaillé pour l’AFP François Seguin, directeur par intérim du Musée de Picardie.
Partie au musée du Louvre, puis exposée à Amiens dès 1872, l’œuvre sera déclarée manquante après la guerre, poursuit-il, sans pouvoir préciser son sort exact. Le tableau exposé chez Madonna “ressort lui dans les années 1980 sur le marché de l’art parisien”.
Le musée du Louvre, où il est montré en 1988, estimera “qu’il s’agit très certainement d’une copie, sans doute de la main de l’artiste lui-même”. En l’absence de signature, date et cachet, et avec une “différence de format d’environ trois centimètres”, “il est peu vraisemblable” qu’il soit l’original, estime M. Seguin. Mais il reste “le seul témoignage de l’œuvre disparue”.