La compagnie pétrolière ExxonMobil a envoyé un courrier mercredi 22 mars à la Maison-Blanche, exhortant le président des États-Unis à ne pas quitter l’accord de Paris fixé lors de la COP21, afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
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Non, il ne s’agit pas d’une “information” estampillée Le Gorafi : la compagnie pétrolière ExxonMobil donne des leçons d’écologie au président des États-Unis, Donald Trump. Considérée par les écologistes comme un membre du “Carbon Club” (expression qui désigne les groupes de pressions anti-environnementalistes), ExxonMobil fait partie intégrante des lobbys pro-énergies fossiles qui financent allègrement les travaux de chercheurs acquis à la thèse d’un réchauffement naturel du climat.
En 1989, l’un de ses pétroliers, l’Exxon Valdez, s’était échoué au large de l’Alaska déversant près de 40 000 tonnes de pétrole brut sur 2 000 kilomètres de côtes. Cette marée noire, la pire de l’Histoire jusqu’à celle de BP en 2010, a coûté à l’entreprise 3,4 milliards de dollars rien qu’en nettoyage. Par ailleurs, ExxonMobil figurait en 2016 au cinquième rang du top 100 des pires pollueurs atmosphériques aux États-Unis. Et selon l’ONG Center for Responsive Politics (“le Centre pour des politiques réactives”), ses dépenses en lobbying s’élevaient en 2015 à près de 12 millions de dollars (environ 11,2 millions d’euros). Voilà, ça c’était juste pour vous présenter brièvement l’entreprise qui est choquée par la politique environnementale de M. Trump…
Une situation “pathétique” selon Bernie Sanders
Revenons à nos moutons, le 22 mars dernier, Exxon, l’une des plus grandes compagnies pétrolières du monde, se fendait donc d’un courrier à l’intention de David Banks, le conseiller de Donald Trump sur les questions d’énergie et d’environnement, lui demandant de ne pas quitter l’accord de Paris. Rappelant qu’Exxon elle-même “soutient l’accord de Paris comme un cadre efficace pour répondre aux risques du changement climatique” :
“Contrairement au protocole de Kyoto, l’accord de Paris est le premier accord international qui s’attaque au changement climatique en établissant des engagements de réduction d’émissions de la part des économies développées et en développement. C’est primordial car les pays en développement, non-membres de l’OCDE, représentent déjà l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre avec la Chine comme premier émetteur et l’Inde, qui risque de prendre la place des États-Unis comme deuxième émetteur avant la moitié du siècle.”
Voilà pour la leçon environnementale plutôt gênante d’un leader mondial des énergies fossiles au président des États-Unis. Moins d’une semaine auparavant, Donald Trump avait en effet commencé à revenir sur l’engagement de son prédécesseur Barack Obama qui avait signé l’accord de COP21 main dans la main avec la Chine et 175 autres pays . Une situation somme toute assez ubuesque qui n’a pas manqué de faire réagir l’ex-candidat à la primaire du Parti démocrate, Bernie Sanders :
“Il est pathétique de constater que la plus grande compagnie pétrolière du monde comprenne mieux les enjeux du changement climatique que le président des États-Unis.”
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On ne va pas le contredire.