Le CSA met en demeure Europe 1 après une chronique abjecte sur l’affaire Théo

Le CSA met en demeure Europe 1 après une chronique abjecte sur l’affaire Théo

Pour l’institution, Europe 1 s’est rendue coupable d’“atteinte à la dignité” de Théo L., victime d’un viol présumé en février dernier.

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Rappelez-vous : le 2 février dernier, Théo L. est violemment interpellé par une brigade de police à Aulnay-sous-Bois. L’un des policiers lui aurait alors inséré une matraque dans l’anus, entraînant une déchirure anale de 10 centimètres et 60 jours d’ITT. L’affaire a ému la France entière et a jeté une lumière crue sur les pratiques des forces de l’ordre. C’est donc en toute logique que l’imitateur phare d’Europe 1, Nicolas Canteloup, s’était fendu d’une Revue de presque sur le sujet. Sauf que ça a dérapé sévère.

À tel point que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a mis en demeure la chaîne, l’accusant d’avoir “tourné en dérision le viol dont [Théo L.] aurait été victime”. Pas de sanction immédiate donc, mais un sévère avertissement pour une séquence qui, il faut bien l’avouer, n’a rien à faire sur les ondes d’une grande radio généraliste.

Adoptant la voix François Hollande, l’imitateur annonce :

“J’ai rendu possible le mariage gay […]. Si Théo, après réflexion, se découvre des sentiments pour le policier qui a introduit la matraque, ils pourront grâce à moi s’épouser.”

Pour le CSA, ça ne passe pas. L’institution considère en effet que “le fait de moquer la victime nommément désignée d’un viol présumé, gravement blessée à cette occasion et toujours hospitalisée au moment de la diffusion de la séquence, traduisait une complaisance dans l’évocation de la souffrance humaine constitutive d’une atteinte à la dignité de la personne humaine”.

Malaise général

Bien qu’épargné par les foudres du CSA, le reste de la chronique n’était pas non plus passé inaperçu, de nombreux observateurs la pointant du doigt pour ses relents homophobes. Toujours avec la voix de François Hollande :

“Je tiens maintenant à m’adresser à la population gay de ce pays. Une population qui me tient particulièrement à cœur car c’est moi qui ai fait le mariage gay. […] Je voulais leur dire ceci : ‘Amis gays : ce n’est pas la peine non plus de chercher un deux-pièces sur Aulnay centre. La police ne recommencera plus. C’était un accident, pas une pratique courante sur Aulnay-sous-Bois.'”

On touche des niveaux de malaise rarement atteints, et les auteurs de ce “sketch” s’en sont très vite rendu compte. Face à la vague de réactions outrées, l’imitateur avait tenu à présenter ses plus plates excuses :