Une start-up vient de battre le record de levée de fonds dans la French Tech

Une start-up vient de battre le record de levée de fonds dans la French Tech

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Elle s’appelle Sorare, elle vend des NFT et elle vient de lever 680 millions de dollars.

La start-up Sorare, qui mise sur la technologie émergente des NFT pour créer un jeu en ligne d’échange de vignettes de joueurs de football, a levé 680 millions de dollars (580 millions d’euros), nouveau record pour le secteur de la tech en France.

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Avec une valorisation de 4,3 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros), la très jeune entreprise parisienne – fondée en 2018 – revendique déjà la première place des licornes françaises (des sociétés non cotées valant plus d’un milliard).

Notre ambition est de créer le premier groupe au monde de divertissement dans l’univers du sport“, a déclaré à l’AFP le cofondateur de l’entreprise, Nicolas Julia.

Ce montant nous permet de nous concentrer sur notre produit jusqu’à une potentielle introduction en Bourse d’ici quelques années“, a-t-il ajouté.

L’opération est menée par le conglomérat japonais Softbank, à la manœuvre dans le précédent record datant de mai 2021, qui avait permis au spécialiste du web ContentSquare de lever 500 millions de dollars.

Le tour de table associe également les fonds Atomico, Bessemer Ventures, Blisce, D1 Capital, Eurazeo, IVP et Liontree, ainsi que les investisseurs historiques (Benchmark, Accel, Partech), selon un communiqué publié mardi. Ces derniers avaient fourni 40 millions d’euros à l’entreprise lors d’une première levée de fonds en mars.

Sorare n’a encore jamais fait de publicité, mais a su s’appuyer sur la renommée de certains de ses investisseurs, notamment les joueurs Gerard Piqué, Rio Ferdinand, Antoine Griezmann, et César Azpilicueta.

Les deux cofondateurs de l’entreprise restent majoritaires, a indiqué Nicolas Julia à l’AFP.

Sorare se positionne au croisement de deux secteurs très stimulants : les objets digitaux à collectionner et les ‘fantasy sports’ (jeux sportifs virtuels, ndlr)“, a expliqué Marcelo Claure, directeur général de SoftBank, cité dans le communiqué.

Blockchain et spéculation

Dans ce jeu, qui utilise la technologie de la blockchain, les utilisateurs peuvent acheter et vendre des images représentant des joueurs dont la valeur dépend des performances lors de matches réels.

Sorare revendique plus de 250 000 joueurs actifs, dont entre 30 000 et 40 000 qui possèdent une carte de joueur sous forme de NFT, c’est-à-dire dont la rareté est garantie.

Les échanges monétaires se font en Ether, une cryptomonnaie. Sur le site, les montants sont pourtant bien indiqués en euros, jusqu’à plusieurs millions pour les cartes les plus chères, des biens virtuels mais très spéculatifs.

Les nouveaux utilisateurs peuvent découvrir le jeu avec des cartes gratuites illimitées.

Grâce à cet investissement, Sorare veut se développer à l’international (la société ouvre actuellement un bureau aux États-Unis), recruter des spécialistes de la croissance de la base utilisateurs, et s’étendre vers de nouveaux sports.

De 30 employés aujourd’hui, elle anticipe de passer à 200 dès l’année prochaine.

Elle doit également nouer de nouveaux partenariats avec les clubs et les ligues (comme elle l’a annoncé récemment avec LaLiga en Espagne), qui récupéreront les royalties sur l’utilisation de leur marque et exigent un revenu minimum garanti.

Konbini techno avec AFP

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