L’État Islamique pourrait se financer grâce aux NFT

L’État Islamique pourrait se financer grâce aux NFT

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Par Konbini

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Une nouvelle stratégie qui inquiète les autorités.

Tout aurait commencé par une carte numérique félicitant les militants islamistes suite à une explosion mortelle survenue dans une mosquée du Nord de Kaboul visant les Talibans, le 17 août dernier. Elle représenterait le premier NFT — “jeton non fongible” en anglais, sorte de certificat numérique de propriété — créé et partagé par un proterroriste, rapporte un ancien membre des services de renseignement américains au Wall Street Journal.

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Une porte ouverte à d’éventuelles innovations de la part de l’État Islamique et d’autres groupes terroristes dans la cryptomonnaie pour diffuser leur idéologie et se financer. Le NFT, intitulé IS-NEWS #01, porte l’emblème de l’État islamique. Il a été créé par un sympathisant du groupe, apparemment en guise de test.

Pour l’instant, ce NFT figurerait sur un site de vente de NFT comme Rarible, et indique ne pas être en vente. Souci majeur : il est quasiment indétectable par le Département de la Justice des États-Unis et d’autres institutions juridiques sur Internet.

“C’est aussi résistant à la censure que l’on peut imaginer”, a confié Mario Cosby, un ancien analyste des renseignements et spécialiste de la question de la blockchain. “Personne ne peut vraiment faire grand-chose pour supprimer ce NFT.” Car les transactions ne requièrent pas le passage par une autorité centrale, et peuvent être faites anonymement.

Si de nombreuses plateformes suppriment des liens vers des NFT offensants, limitant grandement leur diffusion sur les réseaux sociaux, le partage des détails du NFT sur la blockchain suffit à optimiser sa visibilité.

L’État islamique a perdu la quasi-totalité du territoire déclaré en Irak et en Syrie fin 2017, ce qui a impacté sa source première de revenu. Les autorités occidentales ont aussi fait fermer leurs collectes de fonds et autres sites de propagande ; idem du côté des réseaux sociaux, qui se coordonnent de plus en plus avec des législateur·rice·s pour censurer des publications violant leur code de conduite.

Selon Mario Cosby, deux autres NFT ont été créés par le même utilisateur le même jour, le 26 août dernier. L’un, “Chemist.”, représente une personne en tenue de laboratoire et de masque à gaz, entouré par des béchers et des fusils d’assaut. Selon la légende, il s’agirait d’un combattant de l’État Islamique, apprenant à ses étudiant·e·s à faire des explosifs. L’autre, “Cigarettes Or Miswak”, sanctionne l’utilisation des cigarettes, recommandant de les remplacer par un siwak ou un cure-dent. Aucun des deux n’est toujours disponible à la vente. Leur présence et leur caractère indétectable inquiètent cependant grandement les responsables de la sécurité nationale américaine.

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