Coupe du monde 2022 : la police arrête un militant critiquant le traitement de la communauté LGBTQ+ au Qatar

Coupe du monde 2022 : la police arrête un militant critiquant le traitement de la communauté LGBTQ+ au Qatar

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

Il avait déjà manifesté de la sorte en 2018 pour la Coupe du monde en Russie.

Un militant LGBTQ+ britannique a été brièvement interpellé par la police pendant qu’il manifestait mardi au Qatar, alors que le pays organisateur du Mondial 2022 riposte aux critiques sur son bilan en matière de droits humains.

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Peter Tatchell, qui avait été arrêté pour une manifestation similaire à l’occasion du Mondial 2018 en Russie, a raconté dans un communiqué s’être tenu “pendant 35 minutes” devant le Musée national à Doha avec une pancarte portant les mots : “Le Qatar arrête, emprisonne et soumet les LGBT à [des thérapies de] ‘conversion’ #QatarAntiGay”, avant d’être interpellé par les forces de sécurité.

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Le militant âgé 70 ans ajoute être resté “sur un trottoir pendant 49 minutes” entouré de “neuf officiers” qui l’ont interrogé ainsi que la personne qui le filmait et le photographiait avec son téléphone.

Une version contredite par la police qatarie

“La police a pris le téléphone et supprimé toutes les photos et vidéos, mais seulement après qu’elles ont été envoyées à Londres”, a précisé le militant, “en route pour l’aéroport”. Ce récit a été démenti par les autorités qataries, qui ont renouvelé leurs critiques contre la couverture médiatique occidentale à l’approche de la Coupe du monde de foot, qui débute le 20 novembre.

“Un individu debout sur un rond-point a été cordialement invité à se déplacer sur le trottoir, aucune arrestation n’a été effectuée”, a commenté le service de communication du gouvernement, “extrêmement déçu de voir des accusations sans fondement rapportées librement par des médias”. Des témoins ont déclaré avoir vu cinq policiers demander à M. Tatchell de ranger sa banderole. L’un d’eux a dit qu’un officier avait serré la main du militant avant que les policiers ne remontent dans leurs véhicules.

Plus tôt mardi, l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a déploré que le petit État du Golfe soit la cible d’une “campagne sans précédent” de critiques à l’étranger. Des critiques sur l’impact environnemental, les conditions des travailleurs migrants et les restrictions sur l’accueil des femmes venant d’ONG, de députés, mais aussi de l’équipe nationale du Danemark.

Le Qatar pointé du doigt

Ces événements interviennent au lendemain de la publication par l’ONG Human Rights Watch d’un rapport accusant le Qatar d’avoir détenu arbitrairement et maltraité des membres de la communauté LGBTQ+ entre 2019 et 2022, ce que l’émirat a catégoriquement démenti.

L’accueil des personnes LGBTQ+ sera scruté pendant le Mondial-2022, dans cet État musulman conservateur où les relations sexuelles hors mariage et entre personnes du même sexe sont passibles de sept ans de prison. Les organisateurs, pour leur part, ont promis d’accueillir “tous” les visiteurs sans discrimination.