Les sportifs et sportives en Iran s’engagent de plus en plus dans le mouvement de contestation qui agite le pays depuis plus d’un mois. Ce mercredi, plusieurs athlètes dont des footballeurs, en collaboration avec le cabinet d’avocats espagnol Ruiz-Huerta & Crespo, ont écrit une lettre à l’attention de la FIFA et de son président Gianni Infantino pour réclamer l’exclusion de l’équipe nationale de la Coupe du monde 2022 au Qatar et la suspension de la Fédération iranienne de football, eu égard à la situation des femmes dans le pays.
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Pour étayer ses propos, le groupe de sportif·ve·s à l’origine de cette lettre s’appuie sur des points de règlement de la FIFA. En premier lieu, l’ingérence du gouvernement sur la Fédération, une “violation de l’article 19 des statuts de la FIFA”. “Si les femmes ne sont pas autorisées dans les stades à travers le pays, et que la Fédération iranienne ne fait que suivre les ordres du gouvernement, alors il ne s’agit pas d’une organisation indépendante et sans influence”, précise le communiqué.
Si cela ne convainc pas l’instance de suspendre la Fédération et d’exclure la sélection du Mondial, les athlètes et le consortium d’avocats ont d’autres arguments à faire valoir. “Interdire aux femmes de se rendre dans des stades et ainsi participer à la Coupe du monde enfreint les articles 3 et 4 de la FIFA”, précisent-ils, avant de rappeler que “l’article 16 stipule que la FIFA a l’autorité pour prendre ces mesures drastiques”. “Le conseil de la FIFA peut et doit immédiatement arrêter l’Iran”, concluent-ils.
“Un sacrifice” nécessaire
Dix jours après la naissance du mouvement de contestation consécutif à la mort de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation pour “port de vêtements inappropriés” par la police des mœurs, les footballeurs iraniens avaient publiquement apporté leur soutien à la cause et dénoncé la répression des autorités.
Sardar Azmoun, joueur vedette de l’équipe nationale, était allé contre le règlement de sa Fédération en brisant le silence imposé aux internationaux. “Il n’était plus possible pour moi de garder le silence. S’ils veulent me virer de l’équipe, c’est un sacrifice pour un brin de cheveux d’une femme iranienne”, écrivait sur Instagram le joueur du Bayer Leverkusen.