#1. Boîte noire : 8 septembre
Si Le Chant du loup a plongé les spectateurs dans le monde des sous-marins avec les oreilles de François Civil, place désormais à Pierre Niney en soldat du son qui nous embarque dans celui de l’aviation. Ce long-métrage de Yann Gozlan (Burn Out) suit le personnage de Mathieu Vasseur, un agent du Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA).
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Chargé d’enquêter sur un accident d’avion qui a eu lieu sur un vol Dubai-Paris, il se rend compte, à l’aide des boîtes noires de l’appareil, que les causes du drame sont plus complexes et politiques qu’elles ne le paraissent. Boîte noire se révèle être un thriller soigné et prenant, avec un Pierre Niney convaincant. Assurément le film français le plus attendu de ce mois de septembre.
#2. Serre-moi fort : 8 septembre
C’est le drame le plus fort de cette rentrée 2021, et il est signé Mathieu Amalric, avec une sublime performance de Vicky Krieps, qui porte le film sur ses épaules. L’histoire ? On ne peut pas en dire trop, tant le scénario fait tituber le spectateur au fil des images. On suit Clarisse, une mère de famille qui semble n’être plus présente auprès de son mari et de ses enfants. Le film, présenté au dernier Festival de Cannes, est une adaptation d’une pièce de théâtre, Je reviens de loin de la Française Claudine Galéa.
#3. Dune : 15 septembre
Le blockbuster le plus attendu de la rentrée. De cette fin d’année. De l’année même. Déjà parce qu’il s’agit d’une nouvelle adaptation de la saga culte de Frank Herbert. Et qu’après le raté monumental de David Lynch et l’occasion manquée de Jodorowsky, cela fait des décennies que les fans attendent une bonne version du roman de SF en film.
Mais outre l’objet en lui-même, il y a un alignement des étoiles qui fait saliver. L’équation est parfaite : un réalisateur parmi les plus talentueux de sa génération, Denis Villeneuve (Prisoners, Premier Contact, Blade Runner 2049), un casting absolument dingue (Timothée Chalamet, Oscar Isaac, Zendaya, Rebecca Ferguson, Josh Brolin, Jason Momoa, Javier Bardem, et tellement plus), une photo signée Greig Fraser (qui a notamment fait celle de Rogue One et va faire celle du prochain Batman) et, enfin, une BO signée… Hans Zimmer.
Comment ne pas avoir hâte ?
#4. Blue Bayou : 15 septembre
Que de chemin parcouru pour Justin Chon depuis son rôle d’Eric Yorkie dans Twilight. Passé de pur produit de l’industrie hollywoodienne au cinéma indépendant, l’acteur et réalisateur vient de signer en toute discrétion son quatrième long-métrage, Blue Bayou, dans la lignée de Minari et sous influence The Place Beyond the Pines.
Dans Ms. Purple, sélectionné à Sundance en 2019, il évoquait les difficultés d’intégration d’une famille sud-coréenne disloquée. Dans Blue Bayou, le héros, interprété par Justin Chon lui-même, est pleinement intégré : il est marié à une infirmière américaine, élève sa fille issue d’un premier mariage comme si c’était la sienne et attend son premier enfant. Mais c’est l’extradition d’un pays qu’il considère comme le sien qu’il risque, comme de nombreux Américains dans la vraie vie.
Pour ce film, le réalisateur s’est inspiré d’un vide juridique dans la loi américaine qui condamne les enfants adoptés à l’expulsion dès leur première condamnation par la justice. Dans la moiteur de la Louisiane, Antonio LeBlanc et sa femme Kathy, interprétée par la toujours remarquable Alicia Vikander, vont donc devoir se battre pour maintenir leur famille unie.
#5. Les Intranquilles : 29 septembre
On avait laissé Joachim Lafosse avec le sublime et dépaysant Continuer en 2018. Cette année, le cinéaste était de retour au Festival de Cannes avec une Leïla Bekhti phénoménale et un Damien Bonnard renversant autour d’un sujet sensible : la bipolarité. Traité dans un style quasi documentaire, le film prend le parti de ne pas glamouriser ce trouble psychiatrique comme l’a souvent fait l’industrie.
En ajoutant un enfant dans l’équation du couple, Joachim Lafosse signe un film inquiétant et terriblement haletant. Si Leïla Bekhti y tient son plus beau rôle en épouse aimante mais dépassée, Damien Bonnard joue tout du long avec deux tonalités radicalement opposées mais toujours justes. Tourné dans une maison magnifique où défilent les tableaux du héros, Les Intranquilles abrite un quotidien sombre, en proie à la folie et la dépression. Un portrait oxymorique, magnifique et atroce, d’un couple qui s’étiole.
#6. Julie (en 12 chapitres) : 15 octobre
“Verdens verste menneske” (en norvégien), que l’on pourrait traduire littéralement par “le pire homme du monde”, raconte, comme son nom l’indique, la vie de Julie (en 12 chapitres), avec un prologue et un épilogue. Porté par une Renate Reinsve distinguée du Prix d’interprétation féminin au dernier Festival de Cannes, le film traverse les années pour signer un joli et flamboyant portrait féminin.
Autour de cette héroïne gravitent des hommes, les jobs et les expériences. En passant du rire aux larmes, ce bijou de Joachim Trier réinvente les comédies romantiques. Infidélité, installations, déménagement, souci d’indépendance et frustrations… Julie (en 12 chapitres) est une invitation au voyage qu’est l’amour véritable. Celui qui s’oppose aux contes de fées que nous vend la machine hollywoodienne, aliénant nos esprits conditionnés aux histoires d’amour avec un grand A.
#7. Le Dernier Duel : 15 octobre
Ridley Scott a certes 83 ans, mais il a encore toutes ses dents et est en pleine forme. On ne l’avait pas vu depuis 2017, certes – bien qu’il ait sorti deux films cette année-là, dont un nouvel Alien –, mais il s’apprête à sortir deux films parmi les plus attendus de l’année. S’il faudra attendre un peu pour voir son biopic de Gucci avec Adam Driver, Lady Gaga et Camille Cottin, un autre est prévu pour la rentrée, et il a de quoi vous enchanter.
Un film de costumes et d’époque, tourné près de Narbonne, basé sur le livre d’Eric Jager qui raconte l’histoire du vrai du dernier duel judiciaire qui a opposé Carrouge et Le Gris en 1386. L’histoire d’un soldat, Jean de Carrouges (Matt Damon), dont la femme Marguerite de Thibouville (Jodie Comer) dit avoir été violée par un écuyer (Jacques Le Gris), qui sera résolue par un duel entre les deux hommes. Il faudra également compter sur Ben Affleck. Joli combo.
#8. Illusions perdues : 20 octobre
C’était un vœu pieux mais qui se réalise aujourd’hui. Xavier Giannoli, le réalisateur de Marguerite et L’Apparition, va adapter Illusions perdues d’Honoré de Balzac pour la première fois au cinéma. Roman phare publié au sein de l’immense œuvre balzacienne La Comédie humaine, il suivait les mésaventures de Lucien de Rubempré, aspirant écrivain monté d’Angoulême à Paris pour y trouver la gloire.
(© Roger Arpajou/Curiosa Films/Gaumont)
Pour adapter cette fresque historique et sentimentale du XIXe siècle, le réalisateur a bénéficié d’une jolie enveloppe de près de 19 millions d’euros avec laquelle il s’est offert un casting de choix : la révélation Benjamin Voisin, qui incarnera Lucien de Rubempré, Xavier Dolan, Gérard Depardieu, Vincent Lacoste, Jeanne Balibar et Cécile de France. Ce film de près de 2 h 30 ne s’est pas encore dévoilé dans une bande-annonce et attise donc notre curiosité.
#9. Pleasure : 20 octobre
Si tous ces films sont attendus avec impatience, Pleasure sera définitivement le choc de cette rentrée. Réalisé par la Suédoise Ninja Thyberg, il est au cinéma ce que Hot Girls Wanted était au documentaire et portera (enfin) un regard féminin sur l’industrie pornographique. La réalisatrice et activiste a enquêté de nombreuses années sur le milieu du X et, avec la jeune Sofia Kappel, qui tient ici son premier rôle et certainement la performance de sa vie, elle nous plonge dans les coulisses glaçantes de cette industrie opaque mais aussi plus nuancée qu’on ne le croit.
Pleasure va bien au-delà des apparences et c’est un film à la fois précis, documenté, moderne et engagé, auquel ont accepté de participer de véritables personnalités de l’industrie du porno. Il y a ici une ambitieuse Bella Cherry, qui est là de son fait et veut devenir la prochaine super pornstar, mais il y a surtout les nombreuses zones grises de cette industrie qui vont lui faire perdre raison. Car si le consentement contractuel semble présent en plateau, il n’empêche ni le harcèlement, ni la culpabilisation. Pleasure est un film trash et sans concession, mais jamais gratuit.
#10. Last Night in Soho : 20 octobre
Cela fait des années qu’on vous clame notre amour pour le cinéaste britannique Edgar Wright. Le papa de la trilogie Cornetto (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Le Dernier Pub avant la fin du monde) et de l’excellent Baby Driver est un metteur en scène impressionnant, à la précision implacable et qui n’a, pour l’instant, jamais déçu ses fans. Jamais.
Son nouveau projet, aussi fou que flou, s’apprête à enfin sortir en salles après des mois d’attente et de décalage du fait de la pandémie. Et il est bien évidemment l’une de nos plus grosses attentes de cette rentrée. Il faut dire qu’un thriller sur une jeune femme incarnée par Thomasin McKenzie (Jojo Rabbit) qui voyage dans le temps et rencontre son idole, une chanteuse des années 1960 jouée par Anya Taylor-Joy (The Witch, Le Jeu de la dame), avec un ton bien mystérieux et inquiétant, ça ne peut que nous faire envie.