Après de longs mois de frustration et de privation de culture, la programmation de La Villette va réchauffer les cœurs et réveiller les esprits embrumés. Comme à son habitude, le maître mot sera éclectisme. Ainsi, du théâtre, de la danse, du cirque, de la magie, des expositions et des festivals jalonneront la saison 2021-2022, dévoilée aujourd’hui, jeudi 17 juin. Entre jeunes talents, têtes d’affiche et nouvelles créations, voici donc ce que La Villette nous réserve dès cet été.
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En septembre, l’institution recevra la très confirmée Adèle Haenel. L’actrice s’était faite discrète depuis la douche froide des Césars 2020 et elle a récemment annoncé mettre en pause sa carrière sur grand écran. “Ce n’est pas un choix de carrière, c’est un choix de vie”, avait-elle déclaré dans un long entretien avec le Financial Time. Mais elle n’abandonne pas le jeu pour autant et retrouvera les planches sur la scène de La Villette sous la direction de Gisèle Vienne dans L’Étang, pour une expérience intense et radicale en duo. Aux côtés de Ruth Vega Fernandez, la muse de Céline Sciamma portera l’histoire d’un garçon qui se sent mal aimé par sa mère et qui va simuler un suicide pour confirmer l’amour maternel.
Toujours côté théâtre, un grand nom des planches, le metteur en scène belge Ivo Van Hove, viendra présenter sa nouvelle création, Age of Rage, par la troupe de l’Internationaal Theater Amsterdam en novembre prochain sous la Grande Halle. Il mettra en abyme des tragédies du théâtre classique comme Iphigénie, Les Troyennes ou Hécube, pour interroger la mécanique du pouvoir.
De l’autre côté du spectre artistique, on retrouvera un ovni qui a déjà performé sur la scène de La Villette. En 1924, Paris accueillait les Jeux olympiques d’été. Cent ans plus tard, la capitale a été désignée ville hôte des prochains jeux d’été de 2024 et La Villette, “Live Site” officiel. Ce lieu s’est donc naturellement imposé à Frédéric Ferrer, auteur, acteur, metteur en scène et géographe, pour célébrer l’anniversaire de cette date symbolique.
À cette occasion, il a décidé de décortiquer l’olympisme avec et tout ce qu’il convoque dans de drôles de conférences-spectacles décalées, Olympicorama, proposées sous forme de représentation unique dans une course de fond qui l’emmènera jusqu’aux JO de 2024. En saison 4, il auscultera le fleuret, le sabre et l’épée, le tennis de table, l’haltérophilie et le quatre de couple sans barreur. Tout un programme.
Dansez maintenant
Côté danse, de grands noms viendront enrichir la programmation tout au long de l’année. Avant Noël, l’immense chorégraphe belge Anne Teresa de Keersmaeker présentera Drumming Live, son ballet emblématique chorégraphié en 1998 et qui dynamisera la Grande Halle au rythme des bongos, des marimbas et des xylophones.
La Villette fera la part belle à la danse contemporaine avec la chorégraphe canadienne Crystal Pite, qui viendra proposer au public parisien Revisor, sa nouvelle création aux côtés de l’acteur Jonathon Young, mais aussi Angelin Preljocaj, Philippe Decouflé ou encore le Ballet national de Marseille qui, après avoir fait trembler le théâtre du Châtelet au son des platines de Rone, interprétera Xylographie de la chorégraphe portugaise Tânia Carvalho.
Terrain d’expression privilégié de la culture urbaine depuis des années, La Villette accueillera également la figure du hip-hop hexagonal Mourad Merzouki à deux reprises au cours de l’année. En novembre, il posera une première fois ses bagages dans la Grande Halle pour la neuvième édition de son festival Kalypso. Il reviendra un mois plus tard, en décembre, pour présenter sa nouvelle création, Zéphyr, qui embarquera les spectateurs dans une nouvelle aventure chorégraphique en direction du Vendée Globe.
Les jeunes talents auront également voix au chapitre avec le programme des résidences initiatives d’artistes, soutien à la création et à la diffusion qui accueille les créateurs dans différentes disciplines en résidence entre ses murs. Côté théâtre, Julie Berès s’attaquera à un sujet très contemporain, la virilité et la masculinité, qu’elle interrogera dans Tendresse, une performance entre théâtre et danse. De son côté, Tommy Milliot viendra nous présenter sa Médée, et la compagnie Rode Boom nous offrira un instant de magie à donner le vertige.
Enfin, côté danse, Linda Hayford débarquera avec sa pièce Recovering, et Marion Motin, la chorégraphe qui a fait danser Christine and the Queen, Dua Lipa, Stromae et Juliette Binoche, s’emparera de la scène de La Villette pour son Grand Sot dans le grand bain. En utilisant la métaphore d’une compétition de natation, prétexte pour interroger les thématiques des relations de pouvoir et le leadership.
Pour la reprise de la culture, La Villette voit les choses en grand.