Pourquoi Thierry Mugler est (et a toujours été) le créateur préféré des “bad bitches”

Pourquoi Thierry Mugler est (et a toujours été) le créateur préféré des “bad bitches”

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Photo by ARNAL-GARCIA/Gamma-Rapho via Getty Images

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Par Coumbis Hope Lowie

Publié le

On vous donne 4 raisons qui font que Mugler fera toujours partie des 5 marques préférées de vos célébrités favorites.

Et de vos journalistes préférés aussi, dont on espère vraiment faire partie.

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Thierry Mugler était une bad bitch passionnée qui a créé son propre univers

Être une bad bitch n’a pas de genre ni d’orientation sexuelle. Mais si vous êtes un homme, il vous fait un certain bagou pour mériter le titre de bad bitch. Sinon, c’est trop facile. Vous auriez droit à un meilleur salaire pour poste et expérience équivalents ET aussi au bad bitch ? La nature n’est pas si cruelle. Alors, selon nous, très peu d’hommes méritent de rentrer dans ce walk of fame.

Si on nous pose la question, là tout de suite, sans vraiment nous laisser le temps de réfléchir, on vous dirait qu’on y met Prince, Snoop Dogg, Freddy Mercury, Azzedine Alaïa, Barack Obama (d’une certaine manière et loin de la géopolitique) et peut-être Will Smith. Mais pour revenir à Thierry Mugler, on ne vous apprend rien en soulignant que, tout comme la choucroute, il est né à Strasbourg. Et on ne comprend toujours pas pourquoi il n’y a pas des statues de lui dans toute la ville. Parce qu’on pense que c’est une (des seules) bonne raison d’être fier de voter Miss Alsace.

Et à l’opposé de la choucroute, Mugler a toujours pris le plus grand soin de son apparence. Comme n’importe quelle bad bitch. Et, bien sûr, ça ne veut pas dire qu’il faille ressembler à ceci ou cela ou avoir un ventre comme elle et un fessier comme lui. Votre tour de taille n’a aucune importance. Il s’agit de faire de son corps un temple où vous avez toujours le dernier mot et où vous vous sentez toujours (pour la plupart du temps) bien.

Et c’est à partir de 2003 que Mugler a commencé sa transformation physique. À cette époque, il met un peu la mode de côté et il redevient Manfred. Il commence le bodybuilding et les chirurgies qui lui donneront ce visage et cette apparence si surprenants. Si beaucoup détestent, lui, il s’en amuse. Tout son physique montre le chemin qu’il a parcouru. Tel un spartiate, il voulait devenir un guerrier et son propre super-héros. Y a-t-il plus bad bitch que ça ?

Thierry Mugler avait sa propre idée du beau et du sexy

On pense que vous savez à quel point c’est dur de ne pas se conformer aux idées reçues et de camper sur ses positions quand tout le monde vous dit que c’est super nul, super vulgaire ou simplement pas dans l’air du temps. Mais pour Mugler – comme beaucoup de personnes qui ont changé notre perception du monde – oser est une seconde nature. Et il osait aller dans le super sexy. Genre dans le sexuel. Genre dans la version hardcore du film préféré des lectrices de Harlequin, Fifty Shades of Grey.

Imaginez-vous 30 ans en arrière, quand les slut walks n’avaient pas encore lieu et que les ex-strip-teaseuses ne pouvaient pas devenir des stars du rap. Imaginez-vous à un défilé de mode, en pleine fashion week parisienne, où les plus grands top models déambulent avec en tout et pour tout que des cache-tétons ou des tenues de bondage très très révélatrices. C’était ça Thierry Mugler. De la fantaisie et du fantasme. C’était l’excentricité assumée des dragshows – d’ailleurs, il est l’un des premiers créateurs à faire fi du genre dans le choix de ses mannequins – quand le reste de la planète fashion ne vantait encore que le glamour du minimalisme.

Son but a toujours été de créer ce qui n’existait pas. Alors il s’inspirait de films de vampires, des rêves, des cauchemars… et même des papillons et autres petits moustiques. On vous conseille d’ailleurs d’aller admirer Les Insectes, sa collection de 1997. Elle nous montre bien sa passion pour les femmes qui osent sortir des carcans et que le sexy n’est pas forcément là où on l’attend. Il peut porter une carapace, des yeux de mouches, des ailes…

Thierry Mugler n’a jamais eu peur d’aimer les stars

Le luxe et la mode ont souvent eu du mal avec la célébrité, parce qu’elle fait vite de vous quelqu’un de mainstream. Et le mainstream est l’inverse de l’exclusivité si chérie dans l’univers fashion. Il faut que ça soit rare, que ça reste mystérieux et un peu inaccessible. Alors oui, les créateurs de mode se sont toujours entourés de muses qui incarnaient leur femme (ou homme) idéale, mais très peu se sont mélangés au commun des mortels, à savoir les stars qui faisaient souvent la couverture des magazines people. Mais Mugler n’était pas ce genre d’élitiste. Et les stars qu’il aimait par-dessus tout étaient celles de la chanson.

La musique et la mode sont deux des choses les plus influentes du monde. C’est donc normal qu’elles aillent de pair. Mais ce n’est pas toujours aussi simple. Par exemple, il a fallu – et il faut encore du temps – pour que le monde de la haute couture ouvre ses portes à certains styles musicaux. Comme le rap. Ce que beaucoup de gens trouvent dommage puisque la mode s’inspire du monde et inspire le monde. Et le monde, pour l’instant, il écoute du rap. Qu’il soit hardcore, alternatif ou cloudy.

Mais on s’éloigne de notre sujet. Ce qu’on voulait vous dire c’est que Manfred Thierry Mugler a créé des tenues de scènes sensationnelles pour les plus grandes stars de la planète. Et ce depuis belle lurette. Mylène Farmer, Diana Ross, David Bowie, Beyoncé, George Michael… toutes leurs pièces de tournées signées Mugler ont les éloges des critiques. Et pour cause.

Thierry Mugler a sans doute créé le parfum le plus iconique du monde

On ne pouvait pas terminer cet article sans en parler. Ce serait comme terminer un dîner de Noël sur une touche sucrée. Un sacrilège. Et en tant que Belges, on ne comprend pas toujours pourquoi le fromage est servi en fin de repas. Mais ça, c’est une autre histoire.

Parlons ange (et démon) ! En 1992, après pas mal d’essais, Thierry Mugler crée Angel. Et avec sa toute première fragrance, il va bousculer l’univers de la parfumerie.

Angel est sa madeleine de Proust et est remplie des odeurs de son enfance : mandarine, caramel, chocolat, vanille… Ce parfum sucré devient vite l’une des odeurs préférées des femmes et du monde entier. Le succès est tel qu’il va ouvrir la voie à tout un tas des nouvelles fragrances. Parce que si les parfumeurs misaient en priorité sur les senteurs plus sages de fleurs, après Angel, ils osent enfin le très sucré et la gourmandise.

Et que serait Angel sans son flacon légendaire qu’on a rarement réussi à faire tenir debout ? La bouteille est une étoile asymétrique à cinq branches que Thierry Mugler voulait plus écologique et économique. Donc, il a insisté pour qu’elle soit rechargeable, de telle sorte à ce qu’on puisse la garder à vie. Si ça, c’est pas un move de bad bitch eco-friendly, on ne sait pas c’est quoi.