Pourquoi Tarantino a failli ne jamais réaliser Inglourious Basterds

Pourquoi Tarantino a failli ne jamais réaliser Inglourious Basterds

Un problème de casting aurait pu tout faire capoter.

Lorsque Inglourious Basterds sort au cinéma en 2009, le dernier plan du film laisse entendre que Tarantino a réalisé son œuvre la plus aboutie, à l’image de Brad Pitt qui scalpe une dernière fois l’ennemi en lâchant un “Je crois que celui-là, c’est mon chef-d’œuvre”. Pourtant, ce film aurait pu ne jamais voir le jour.

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C’est ce que le cinéaste a expliqué au micro de Lawrence Bender, dans le podcast The Moment. En cause ? Quentin Tarantino se mettait trop de pression sur le rôle de Landa, le redoutable officier nazi joué par Christoph Waltz : “Je pensais vraiment avoir créé un personnage injouable”, répétait-il inlassablement, après que Leonardo DiCaprio a par exemple raté l’audition, comme le rapporte GQ.

Si la petite équipe composée de Michael Fassbender, Mélanie Laurent, Diane Kruger ou encore Brad Pitt et Eli Roth était prête à déclamer ses répliques, il manquait la pièce maîtresse du puzzle pour se glisser dans la peau du méchant. Ce personnage, outre son charisme, devait parler parfaitement anglais, français et allemand pour les besoins du film.

Face à ce casting casse-tête et l’échéance de la production, Quentin Tarantino se voyait jeter l’éponge plutôt que de réécrire son rôle clé, comme il l’a confié à son hôte, en revenant sur la situation :

“Écoutez les gars, nous ne trouvons pas d’acteur et je ne suis pas si sûr que nous allons le trouver. Je ne veux pas faire le film si nous n’avons pas le parfait Landa. […] Je pense que Landa était plus un chef-d’œuvre que le film lui-même ! Ne pas faire le film plutôt que de choisir un Landa qui n’est pas le bon ? Bien sûr que oui. Je préparais la mort émotionnelle du film. J’ai jusqu’à jeudi pour m’engager à couper court au projet et ne plus me faire de nœuds au cerveau.”

C’est donc in extremis qu’un certain Christoph Waltz s’est présenté devant Quentin Tarantino et l’a ébloui par sa maîtrise des diverses langues. Le Germano-Autrichien, qui n’était pas encore connu à l’échelle internationale, parlait couramment anglais et français, comme on peut le voir dans cet extrait :

Pour ce rôle de SS, le comédien accède à une renommée mondiale et se voit distingué du Prix d’interprétation masculine à Cannes puis d’un Golden Globe, d’un Screen Actors Guild Award, d’un Critic’s Choice Award, d’un BAFTA et, enfin, de l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle. La nouvelle révélation du cinéma retrouvera son cinéaste trois ans plus tard pour un Django Unchained tout aussi apprécié, qui lui vaudra là encore un Golden Globe, un BAFTA et l’Oscar du Meilleur second rôle.