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Pourquoi cette monumentale sculpture d’un poète syrien a-t-elle été érigée à Montreuil ?

Pourquoi cette monumentale sculpture d’un poète syrien a-t-elle été érigée à Montreuil ?

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© Assem Al Bacha/Ville de Montreuil

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Par Lise Lanot

Publié le

La sculpture trônera à Porte de Montreuil "jusqu’à ce qu’elle puisse retourner dans une Syrie libre".

Depuis le 15 mars 2023, le visage du poète et penseur syrien Abû Al-’Al  Al-Ma’arri veille, de ses 3,25 mètres de haut, sur la ville de Montreuil. La statue de bronze a été érigée en hommage à une œuvre identique qui existait en Syrie, à l’entrée du village natal du poète, situé au sud-ouest d’Alep, jusqu’à ce qu’elle soit décapitée au début de la guerre.

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Une dizaine d’années plus tard, en lutte contre la violence, la répression et les horreurs de la guerre, et en l’honneur de ce penseur du XIe siècle qui défendait des “notions de liberté, de religion, de libre arbitre et d’amour”, l’association Najoon, accompagnée de “la diaspora intellectuelle des Syriens en exil (poètes, cinéastes, écrivains, chercheurs)”, a demandé à la ville d’“accueillir une nouvelle statue représentant le poète”.

La sculpture réalisée par Assem Al Bacha trône Porte de Montreuil. (© Ville de Montreuil)

La ville du 93, qui revendique son statut de “ville d’accueil” de personnes réfugiées et exilées, s’est félicitée d’approfondir “sa démarche en accueillant aujourd’hui une œuvre d’art en exil, installée dans l’espace public, en entrée de ville”. “Il s’agit de donner asile à une œuvre symbole de tolérance et de fraternité, de lui offrir, au même titre que d’autres œuvres d’art, une place à part entière au cœur de l’espace public et de la mettre à l’abri dans l’attente de sa réinstallation espérée, en Syrie, quand la liberté sera revenue.”

L’œuvre a été réalisée par Assem Al Bacha, sculpteur syrien-argentin exilé à Grenade. Abû Al-’Al  Al-Ma’arri a été sculpté par l’artiste de façon symbolique, “dans sa vieillesse et sa cécité”. La sculpture a été inaugurée le 15 mars, jour marquant les 12 ans des débuts de la guerre, avant un “buffet syrien” et la projection du film Eau argentée, Syrie autoportrait, documentaire douloureux, réalisé par Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan, relatant les trois premières années de la guerre.