Par hasard, un historien a retrouvé la piste de cette mystérieuse pochette de Led Zeppelin

Par hasard, un historien a retrouvé la piste de cette mystérieuse pochette de Led Zeppelin

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© Koh Hasebe/Shinko Music/Getty Images

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Par Lise Lanot

Publié le

L’historien Brian Edwards est parvenu à remonter aux origines d’une pochette à l’histoire jusque-là inconnue.

Le 8 novembre 1971, il y a 52 ans quasiment jour pour jour, sortait Led Zeppelin IV, quatrième album studio du groupe britannique, immense succès commercial et critique, régulièrement cité parmi les meilleurs albums de tous les temps. La pochette présente une photo encadrée et accrochée sur un mur décrépit : l’image en question montre un paysan chapeauté, portant sur son dos un imposant tas de branches. Devenue emblématique, la couverture de l’opus avait été transformée en timbre – en même temps que neuf autres pochettes d’albums de groupes britanniques – par la Royal Mail en 2010.

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Malgré sa renommée, le mystère planait au-dessus du portrait, que certain·e·s estimaient être une peinture, tandis que d’autres y voyaient une photo. Le voile s’est levé sur l’incertitude en mars dernier, lorsqu’un historien britannique s’est frotté les yeux à plusieurs reprises face à une image, trouvée sur le site de la maison d’enchères Duke’s, qui lui semblait familière. Le portrait faisait partie d’un album photo “rempli de paysages et de maisons” datant de l’époque victorienne, relate le New York Times.

Pochette de Led Zeppelin IV. (© Atlantic)

Après un coup de fil passé à son épouse pour s’assurer qu’il “n’était pas devenu fou” et qu’il avait bien devant les yeux la même image ornant un de ses albums fétiches, Brian Edwards a pris les choses en mains. Persuadé d’être face à un morceau d’histoire(s) britannique(s), il a convaincu le musée de Wiltshire (avec qui il avait collaboré dans le passé) d’acheter l’album photo pour un peu moins de 500 euros.

Une enquête sur 130 ans

Est ensuite arrivé le temps de l’investigation. La première page de l’album indique qu’il s’agit de “réminiscences d’une visite à Shaftesbury”, une petite ville du sud de la Grande-Bretagne, et d’un “cadeau à Tatie de la part d’Ernest” datant de 1892. Ces menues informations ont permis à l’historien de retrouver la piste du photographe, un certain Ernest Howard Farmer. L’homme qui pose en plein travail s’appellerait quant à lui Lot Long, et il aurait été âgé de 69 ans en 1892, a élucidé Brian Edwards.

L’intérieur de l’album photo retrouvé par Brian Edwards à la maison d’enchères Duke’s. (© Musée Wiltshire)

Quant à savoir comment la photo se serait retrouvée entre les mains du groupe de rock, il semblerait que Robert Plant et Jimmy Page soient tombés sur une version colorisée de l’image dans un magasin d’antiquités de Pangbourne, “un village situé à 80 kilomètres à l’ouest de Londres”. Selon Brian Edwards, Ernest Howard Farmer aurait enseigné la photographie, dont la colorisation d’images en noir et blanc, et ce serait un de ces exemples qui se serait retrouvé entre les mains de Plant et Page.

L’album photo sera très bientôt exposé au musée d’Histoire de Wiltshire. L’objet représente un véritable pont entre l’époque victorienne et les années 1970 en Grande-Bretagne ainsi qu’une jolie histoire, remplie d’heureux hasards.