La musique, c’est à l’âge de 14 ans que Selug commence à la pratiquer. Depuis, il a su imposer sa patte et sa précocité dans un rap aux nouveaux contours et inspirations. Récemment sous le feu des projecteurs suite à son freestyle Règlement qui a divisé le public, le jeune artiste vient de remplir la Maroquinerie, qu’il va tenter d’enflammer le 19 décembre prochain, et nous, on va vous parler du début de sa carrière, guidée aveuglément par une passion salvatrice.
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Entre Toulouse et Limoges
Venant de Limoges, c’est en se rendant souvent à Toulouse pour rejoindre ses potes rappeurs que Selug va démarrer le rap. Et cela à l’âge de 14 ans, tout juste sorti de ses années collège. Ça donne le ton. Ses premières sorties musicales sont propulsées sur SoundCloud et il débarque sur les plateformes en janvier 2022 avec son premier projet Honnêtement. Entre-temps, il fait la connaissance du beatmaker qui ne le quittera plus : $enar.
C’est un producteur créatif et bourré de talent, et cette association entre les deux artistes a fait passer un cap à Selug, créant une vision commune à deux cerveaux qui ne peut qu’être bénéfique pour leurs carrières respectives, qui ne semblent faire qu’une à présent. Plus d’idées, plus de folie, plus de cohérence… Au final, plus de tout. Preuve de cette alchimie, les nombreux S/O de Selug à $enar dans ses morceaux, comme dans “Léon” :
“Selug $enar, liés comme Mr. Robot et Elliot Alderson”
Un retour à l’aube, éternel et honnête
Après Honnêtement, projet comprenant huit titres dont deux featurings avec Samir Flynn, artiste gagnant du Buzz Booster avec qui nous avons pu discuter en juillet dernier, Selug et $enar ont véritablement commencé à faire parler d’eux avec Éternel retour. Sorti en novembre 2022, cet EP aussi inspiré qu’inspirant contient des morceaux qui ont réussi à s’épandre sur la map pour trouver leur public. On pense par exemple à “Base solide”, “Léon” en featuring avec Luther ou encore le lamentablement beau et mélodique “Dans 1 zion”.
Le projet est à l’image de Selug : sombre, introspectif, parfois pesant et quasiment toujours plein de doutes et d’amertume. Certains sujets mis en avant sont ultra-personnels, déchirant la fine couche qui restait entre l’artiste et son auditoire :
“Mon daron habite un quartier pavillonnaire, pendant que ma daronne pleure et j’appelle ça rire au nez” (“Passionné”)
De son enfance à la relation avec sa famille et son père absent, Selug se livre. Il rappe aussi sa vision de la musique, son échappatoire, sa passion, brûlante, mais aussi la fumette ou encore son entourage. Son talent est précoce mais c’est aussi ses réflexions qui le sont, ainsi que la manière de les mettre en texte. Principalement désabusé du monde qui l’entoure, c’est avec la même vision, la même passion et la même hargne que son profil artiste sur Spotify, Deezer, Apple Music ou ce que vous voulez a été gratifié d’une nouvelle ligne : son dernier EP Le jour se lève, composé de quatre titres, dont on vous glisse juste en dessous le clip du single éponyme accompagnant sa sortie.
Comment ne pas parler de sa première apparition dans le célèbre format freestyle du média Grünt ?
Une apparition plus que remarquée qui a mis (cette fois) tout le monde d’accord. C’est dans le Grünt #57, paru en avril 2023 et consacré à Wallace Cleaver (en feat sur le dernier EP de Selug), que le jeune espoir s’est plus que démarqué, montrant, que dis-je, éclaboussant de talent et d’habileté le hangar servant de décor pour ce 57e freestyle. Alors oui, Selug sait manier l’auto-tune et les mélodies, mais ses bases de rap pures sont également solides, insolentes.
Avant 2024, on devrait normalement revoir Selug et son fidèle acolyte $enar dans un nouveau projet venant s’ajouter à une jeune discographie déjà bien prometteuse.
