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Matt Damon estime, à juste titre, que la fin des DVD tue le cinéma

Matt Damon estime, à juste titre, que la fin des DVD tue le cinéma

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(© BAC Films)

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Par Paul Bled

Publié le

Et sa réflexion tient franchement la route.

Récemment convié sur Hot Ones, célèbre émission sur YouTube à base de poulet, de piment et de stars, Matt Damon a révélé entre deux wings bien épicées son questionnement quant à l’avenir du support physique et de son impact sur l’industrie tel qu’on la connaît aujourd’hui.

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La nouvelle ne date pas d’hier, l’industrie du DVD et du Blu-Ray est sérieusement mise à mal par la floraison des plateformes de streaming et SVOD comme Netflix, Amazon Prime Video et bien d’autres — impliquant un changement de consommation des produits filmiques. C’est sans parler de la disparition progressive des lecteurs de disques sur les consoles et de l’incrustation au sein même des télévisions de l’accès auxdites plateformes.

Cela a un impact concret sur les revenus, et donc la production de films.

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L’acteur déclare à ce propos :

“Les DVD représentaient une part non négligeable de notre business, de nos revenus. Aujourd’hui, les technologies ont rendu ce support obsolète. Avant, nous pouvions nous permettre de ne pas récupérer l’ensemble de recettes d’un film sur la sortie en salle, parce que nous savions que le DVD allait sortir dans les six mois et que nous allions continuer à faire de l’argent avec ce support. C’était comme une deuxième sortie au cinéma.

Maintenant que les DVD ont en quelque sorte disparu, on ne peut plus vraiment faire les mêmes films.”

Il n’hésite pas à donner un exemple très concret pour illustrer son propos :

“Par exemple j’ai fait ce film qui s’appelle ‘Ma vie avec Liberace’ [de Steven Soderbergh, ndlr]. Quand je suis allé discuter avec les exécutifs du studio, ces derniers m’ont expliqué que le budget serait d’environ 25 millions de dollars et qu’ils devraient sortir 25 millions supplémentaires pour les frais publicitaires. Ça nous ramène à 50 millions de dollars.

Or, il faut reverser la moitié de ce qui est récolté aux exploitants. Donc, concrètement, il faut que le film rapporte 100 millions de dollars pour qu’on commence à faire des bénéfices. Alors l’idée même de récolter 100 millions de dollars avec cette histoire d’amour entre deux hommes, avec des personnes que j’adore, est devenue un pari très difficile à relever. Mais ça ne l’aurait pas été dans les années 1990. À l’époque, on pouvait faire ce genre de films.”

Le comédien est bien connu pour son rôle dans Les Infiltrés de Martin Scorsese, sans oublier son implication dans la saga Jason Bourne tout comme son investissement sur les Ocean’s. Mais ce dont parle ici Matt Damon porte plus sur les films indépendants, comme ses collaborations avec Gus Van Sant auquel nous devons l’iconique Will Hunting mais aussi Gerry, que Carlotta vient justement de ressortir en salles.

Reste à savoir si la funeste prédiction de Matt Damon se vérifiera dans la durée.