Mais qu’est-ce qu’il s’est passé au Tate Modern hier ?!

Mais qu’est-ce qu’il s’est passé au Tate Modern hier ?!

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© Massimo Virgilio/Unsplash

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le , modifié le

Un sit-in a eu lieu hier dans le musée londonien.

Après le Guggenheim de New York, c’est au tour du Tate Modern de Londres d’être investi pour un sit-in en soutien à la cause palestinienne. Autour de 15 heures, au cœur du Turbine Hall, le musée d’art moderne et contemporain a vu des dizaines de travailleur·se·s du monde de l’art et de la culture se réunir pour appeler à un cessez-le-feu permanent à Gaza, alors que la trêve humanitaire a été prolongée et que des victimes ont été libérées par le Hamas et l’État d’Israël.

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Hyperallergic rapporte que le sit-in a aussi été organisé afin de pousser l’institution à rejoindre le mouvement BDS (“Boycott, Désinvestissement, Sanctions”, qui invite à un boycott académique et culturel de l’État d’Israël) et à dénoncer le sort des institutions culturelles palestiniennes face à la colonisation et les bombardements israéliens. Lors de cette manifestation militante, les participant·e·s ont lu des poèmes, se sont livré·e·s à des déclarations et des performances musicales et ont déroulé, depuis les étages, des banderoles et des drapeaux palestiniens. Enfin, les manifestant·e·s ont déploré la censure des artistes et travailleur·se·s culturel·le·s qui sévit lorsqu’un quelconque soutien à la Palestine est affiché. C’est le cas de Melissa Barrera, actrice qui a été virée de la franchise Scream, ou de Susan Sarandon, lâchée par son agence, parce qu’elles ont dénoncé les bombardements de l’armée israélienne en Palestine.

“Les espaces publics doivent être exempts d’intimidation, de harcèlement et de persécution professionnelle en raison d’opinions politiques en faveur de la vie et de la libération des Palestinien·ne·s. […] Les artistes et les travailleur·se·s culturel·le·s n’existent pas dans le vide et refusent d’être complices de la position du gouvernement britannique. […] Nous nous rassemblons pour pleurer les vies perdues des artistes palestinien·ne·s, la destruction des organisations culturelles à Gaza, les bombardements d’écoles et de lieux d’enseignement. […] Nous nous réunissons pour affirmer que la destruction culturelle et la réduction au silence sont des outils de génocide”, disait le communiqué de presse du sit-in. Les organisateur·rice·s n’ont rapporté aucune arrestation, mais un artiste présent sur place a déclaré avoir vu des forces de l’ordre appréhender et arrêter des militant·e·s.

Après avoir honoré la mémoire de Sami Qariqa, Halima Al-Kahlout et Heba Zagout, des artistes palestinien·ne·s tué·e·s par les bombardements de l’État d’Israël, et celle des artistes déplacé·e·s à cause de la colonisation (comme Maisara Baroud, Sohail Salem et Basel El-Maquousi), les activistes ont pointé du doigt les liens du Tate Modern avec le milliardaire Len Blavatnik, donateur états-unien d’origine ukrainienne qui a promis d’aider à financer une extension du musée. Ce dernier est connu pour ses bonnes relations avec le Kremlin et le soutien économique qu’il apporte à l’armée israélienne, notamment via des dons pour des associations de militaires comme les Friends of Israel Defense Forces.