Lil Nas X nous plonge entre ses doutes et ses rêves dans son nouvel album Montero

Lil Nas X nous plonge entre ses doutes et ses rêves dans son nouvel album Montero

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Par Samuel Delwasse

Publié le

Un album qui a tenu toutes ses promesses et qui installera à coup sûr Nas dans le classement Billboard.

Ce vendredi, Lil Nas X a publié son premier album, Montero. Deux ans après le succès fou qu’a connu le chanteur américain avec son fantastique tube “Old Town Road”, suivi d’un court EP, l’artiste a pris le temps de construire un projet solide et efficace. Ces deux années de travail lui ont permis de dévoiler toute la richesse de son univers, à travers les différentes palettes artistiques qu’il maîtrise et la justesse de ses textes et des émotions qu’il parvient à transmettre.

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Quelques mois après la polémique qu’il avait suscitée avec la sortie controversée du clip de “Montero (Call me by your name)”, le jeune homme d’Atlanta a su revenir à l’essentiel et confirmer les (lourdes) attentes qui se formaient autour de lui avec un album de qualité. 15 titres pour près de 40 minutes d’écoute et un ensemble aussi homogène que varié qui risque à coup sûr de figurer dans de nombreux tops à la fin de l’année. 

Une mosaïque d’influences musicales

“L’album va frapper comme en 1982”, déclare-t-il sur “Dolla Sign Slime”, en référence à l’année de sortie du légendaire Thriller de Michael Jackson, dans un featuring avec Megan Thee Stallion. C’est symbolique de la richesse de l’album de Lil Nas X. À la croisée du rap, de la pop, du rock, l’artiste est parvenu à créer un univers musical complet et unique. Rendant hommage à ses pairs avec la présence d’Elton John et la reine Miley Cyrus sur le projet, Nas est allé au bout de ses envies. Et ça fait plaisir.

Majoritairement produit par le duo Take a Daytrip, l’album touchera à coup sûr un public très large par la diversité musicale qui est proposée. Et c’est ce qui plaira sûrement à ses fans. Des passages rappés sur “Industry Baby”, “Scoop”, ou “Dolla Sign Slime” à des morceaux beaucoup plus pop comme “Thats what I want” ou “Dont want it”, chacun y trouvera son compte.

Nas est même parti chercher des influences rock sur ce disque, avec “Lost in the Citadel” et “Void”, dont les groupes de batterie et la production sont signés John Cunningham, connu notamment pour avoir énormément travaillé avec XXXTentation, sur des titres comme “SAD!”, “Moonlight” ou encore “bad vibes forever”.

Lil Nas X à cœur ouvert

Fidèle à son personnage, à la manière de se mettre en scène dans ses clips, Lil Nas X nous en apprend beaucoup sur lui dans ce disque. Se confiant énormément sur ses doutes, ses addictions aux drogues, ses espoirs et ambitions amoureuses, il paraît le plus sincère possible et transforme cet album en réel exutoire qui l’aide à sortir de ses angoisses.

“Je ne peux pas retourner à la maison, je ne peux pas la regarder dans les yeux”, “Tales of Dominica”

À travers les thèmes abordés, il semble que son mal-être profond vienne essentiellement de son enfance. Lil Nas X se confie sur sa relation avec ses parents, sur leur divorce, sur les difficultés qu’il a connues avec sa mère qui était addict. Il parle encore aujourd’hui de la peur qu’il aurait de retourner chez lui et de la voir dans cet état. Entre nostalgie, espoir et angoisse, ses souvenirs tourmentent ses nuits et ont fait de lui un addict à son tour.

Il s’exprime également sur les difficultés qu’il a eues à s’accepter : son homosexualité, le fait d’être noir, de se sentir différent. “Sun goes down” est un morceau poignant où Nas lève le voile sur les pensées suicidaires qui apparaissent quand la nuit tombe, et de la solitude qui le ronge.

Si l’album reste pour autant profondément positif et source d’espoir dans une perpétuelle recherche de bonheur, Lil Nas X demeure transparent et garde comme fil conducteur le besoin de lutter pour devenir une meilleure personne de jour en jour, malgré le succès grandissant et les trahisons qu’il a pu connaître. Comme il le dit sur “One of me”, il ne sera certainement pas un one-hit-man qui disparaîtra après “Old Town Road”.