Les yeux sans visage, le premier film d’horreur français, et toujours aussi dur à regarder

Les yeux sans visage, le premier film d’horreur français, et toujours aussi dur à regarder

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© Gaumont

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Par Arthur Cios

Publié le , modifié le

Gore, difficile psychologiquement, et particulièrement marquant : le film de Georges Franju est une leçon de toute part.

Pour ce mois d’Halloween, la rédaction de Konbini vous prépare une série horrifique. Des creepypastas aux films d’horreur méconnus, en passant par des malédictions venues d’ailleurs, un article quotidien vous fera frissonner jusqu’au Jour des morts.

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La même année où sortait À bout de souffle de Godard et Rocco et ses frères de Visconti, mais aussi Psychose du côté du cinéma hollywoodien signé Hitchcock, le premier film d’horreur français, Les Yeux sans visage, voyait le jour. D’aucuns diront que déjà Méliès en faisait à la fin du XIXe siècle. En somme, l’horreur est un terme bâtard qui veut tout et rien dire.

Mais une chose est sûre : le long-métrage de Georges Franju est à part et c’est un très bon film d’Halloween, en plus d’être du grand cinéma de patrimoine.

Des images dures à regarder, 60 ans plus tard

Tendant plus vers le film policier que vers l’angoisse à proprement parler, Les Yeux sans visage est plus précurseur que de nombreux premiers films explorant le genre, avec des moments presque gores (mais sans jamais vouloir l’être). Le rythme n’est pas celui d’un Conjuring alternant visions d’horreur et jump scares, mais le spectacle qui se passe sous nos yeux nous hante longtemps.

On y suit le professeur Génessier, un éminent chirurgien qui a eu un accident avec sa fille, Christiane. Cette dernière en sort défigurée et son père passe son temps à chercher une solution pour rendre son visage à sa fille. L’idée qui lui semble la plus réalisable est d’enlever des jeunes filles qui ressemblent à Christiane et de leur enlever la peau du visage pour ensuite la greffer sur celui de sa fille.

Un massacre masqué dans un film dans la continuité du cinéma d’auteur français, avec un calme plat incroyable. Les quelques séquences terrifiantes le sont par la manière qu’a le cinéaste de filmer de manière chirurgicale ce qu’il se passe, sans user d’artifices, de montages ou de bande-son. On est parfois presque plus proche du documentaire et ça rend le tout mille fois plus effrayant.

Une véritable leçon d’histoire et une petite claque prouvant qu’on n’a parfois pas besoin de beaucoup pour marquer nos rétines.

Les Yeux sans visage est disponible sur FILMO, en VOD, et en Blu-ray/DVD.