Les 10 films qui vont sauver l’été ciné

Les 10 films qui vont sauver l’été ciné

C’est une année faible pour les sorties estivales, avec une cuvée curieusement maigre en mastodontes et en petits films événements. Mais rassurez-vous, il y aura quand même des choses à voir dans les salles obscures pendant les grandes vacances : on a fait le tour pour vous.

À voir aussi sur Konbini

Quelques sorties marquantes en juillet, beaucoup en août, et une liste 100 % garantie sans Tortues Ninja II.

La Tortue rouge – 29 juin

Comment manquer la nouvelle pépite des studios Ghibli ? Alors que l’on pensait la firme de Totoro dans une triste veille prolongée après la retraite de ses vieillissants pères fondateurs, elle revient cette année avec La Tortue rouge, une coproduction franco-japonaise réalisée par l’animateur néerlandais Michaël Dudok de Wit. Remarqué pour ses courts métrages, ce dernier avait été contacté par Ghibli dès 2006 pour une collaboration : dix ans plus tard, on obtient cette jolie fable poétique et muette (aucun dialogue) sur les étapes de la vie d’un homme échoué sur une île déserte.

Supervisée notamment par Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles), La Tortue rouge a été récompensée à Cannes (Prix spécial du jury dans la sélection Un certain regard) et a fait l’ouverture du dernier Festival du film d’animation d’Annecy. Le film sort cette semaine, et c’est un immanquable pour sa narration visuelle immédiate et touchante, dans une atmosphère estivale tout à fait dans le ton.

Independence Day : Resurgence – 20 juillet

Changement d’ambiance avec le nouveau blockbuster de Roland Emmerich, spécialiste du divertissement bas du front, seigneur incontesté du film catastrophe (Le Jour d’après, 2012, White House Down…). Deux décennies tout pile après Independence Day, le voilà qui revient avec une suite qui s’annonce aussi redoutablement premier degré, agrémentée d’effets pyrotechniques sans aucune restriction. Un projet qui n’est guère étonnant quand on jette un œil aux chiffres : globalement assassiné par la critique, le film de 1996 avait rapporté 817 millions de dollars à l’époque pour 95 millions de budget.

À la fin du précédent volet, les États-Un…, pardon, l’humanité sortait victorieuse du conflit avec les aliens. Mais craignant leur retour, elle a développé ses propres armes en s’inspirant des technologies récupérées sur les épaves extraterrestres : le film se déroule ainsi dans un 2016 parallèle plus futuriste que le nôtre (une idée intéressante sur le papier), où les hommes sont effectivement de nouveau attaqués par des envahisseurs avides de vengeance. Cela pourrait faire un fameux plaisir coupable, et on espère :

  • Un panorama infini d’explosions et de scènes de destruction ;
  • Un Jeff Goldblum qui cabotine à fond les ballons ;
  • Assez de drapeaux américains pour emballer l’Empire State Building.

Suicide Squad – 3 août

On vous parle depuis longtemps de Suicide Squad, le film de super-anti-héros déjanté de la Warner : un projet en forme de réhabilitation cool pour les adaptations de comics DC, après un ténébreux Batman v Superman qui, on peut le dire, n’a pas convaincu tout le monde. Sur le papier, il faut dire que le long métrage de David Ayer (Fury, End of Watch) a des atouts dans sa besace, avec son casting cinq étoiles (Will Smith, Jared Leto en Joker, Margot Robbie…), ses choix esthétiques tranchés et sa bande-son éclectique loin de la musique pompière de Hans Zimmer (on t’aime Hans, mais c’est vrai).

Il s’agira donc de ne pas tout gâcher à coups de répliques forcées et de mise en scène faussement rebelle, nos deux grandes craintes autour de ce Suicide Squad qui, on l’espère, nous réservera encore quelques surprises (et caméos) après le passage de son imposante machine promotionnelle.

SOS Fantômes – 10 août

Ce nouveau Ghostbusters est un cas particulier dans les sorties de l’été : depuis la diffusion de sa première bande-annonce (on vous a mis la seconde ci-dessus pour vous épargner un léger crissement de dents), le projet est entouré d’une telle animosité internationale qu’on est paradoxalement devenus très curieux de voir le résultat final. Selon toute vraisemblance, le film de Paul Feig n’arrivera pas à détrôner les originaux avec Bill Murray mais, qui sait, cette relecture de la franchise avec quatre personnages féminins aura peut-être ses propres arguments à faire valoir.

Bon, après on ne va pas se mentir, on a toujours un peu peur. Et le thème principal du film par le groupe Fall Out Boy, révélé le 23 juin, n’aide pas trop.

Jason Bourne – 10 août

Oui, c’est le cinquième épisode de la série. Et son titre est un bel exemple de choix marketing qui cherche à brouiller les repères d’une licence, justement pour cacher que, oui, c’est le cinquième épisode de la série. Pourtant, on est extrêmement motivés pour ce Jason Bourne, et ce pour quelques raisons très simples :

  • Après un Jason Bourne : L’Héritage assez plat, c’est le retour à la réalisation de Paul Greengrass, qui avait signé les deux opus les plus réussis de la série, La Mort dans la peau et La Vengeance dans la peau. La bande-annonce du nouveau film laisse penser que l’on renoue avec son style furieusement dynamique ;
  • Matt Damon reprend le rôle de Jason Bourne et il nous avait clairement manqué. Jeremy Renner faisait un remplaçant très correct en agent “bis” Aaron Cross, mais il n’a pas l’intensité et la présence physique d’un Matt Damon aussi à l’aise au combat à mains nues que dans une conversation cordiale, enchaînant courses-poursuites et fusillades comme s’il avait fait ça toute sa vie.
  • Matt Damon est de surcroît accompagné par une ribambelle d’acteurs prometteurs ou confirmés : Alicia Vikander, Tommy Lee Jones et surtout Vincent Cassel sont au rendez-vous, ce qui promet quelques situations savoureuses.

Avec ces trois ingrédients, Jason Bourne a de quoi se placer comme le film d’action de cet été. On croise les doigts de pied.

Star Trek : Sans limites – 17 août

Troisième opus des nouvelles adaptations ciné de de la série, ce Star Trek : Sans limites pourrait permettre aux versions J. J. Abrams de la licence de prendre enfin leur plein envol après deux opus honorables (surtout le premier) mais plutôt sages dans leur traitement. Star Trek, c’est l’univers de tous les possibles, et quand tu as donné à ton film le sous-titre Sans limites, il a intérêt à faire preuve d’une inventivité débordante.

Réalisé par Justin Lin (à qui l’on doit quelques Fast & Furious – meh – dont le délirant cinquième volet, moins meh), cet épisode pose justement ses ambitions : il lâche l’équipage de l’USS Enterprise dans la nature d’une planète lointaine et inconnue, face à un bad guy interprété par le toujours classe Idris Elba. Le script est écrit par Simon Pegg (encore au casting) et les membres du vaisseau reprennent leur poste : Chris Pine, John Cho, Zachary Quinto… Star Trek : Sans limites est aussi l’un des derniers films dans lesquels on apercevra Anton Yelchin, tristement décédé ce mois-ci.

Toni Erdmann – 17 août

Sensation de la sélection officielle à Cannes, le film de la cinéaste allemande Maren Ade avait réussi l’exploit de dérider un public plus habitué aux drames d’un sérieux implacable qu’aux démonstrations d’humour pince-sans-rire. Personne ne l’avait trop vu venir : c’est l’histoire d’Ines, une femme d’affaires allemande au quotidien parfaitement réglé, qui se rend compte qu’elle n’est pas heureuse dans sa vie… quand elle se retrouve encombrée d’un père balourd qu’elle aurait préféré oublier. Pas très fun donc, a priori : sauf que les répliques font mouche et que le duo principal du film (Sandra Hüller et Peter Simonischek) fait preuve d’une alchimie redoutable.

Nerve – 24 août

Attention, pari risqué. S’il va au bout de son concept, Nerve pourrait offrir quelques commentaires plein de justesse sur notre époque accro aux réseaux sociaux. Adaptation par Henry Joost et Ariel Schulman (qui pourraient trouver là un moyen de s’extraire des films de commande type Paranormal Activity 3 et 4) du roman Addict de Jeanne Ryan, ce long métrage suit la descente aux enfers d’une lycéenne (Emma Roberts) ayant mis le doigt dans l’engrenage du Nerve du titre, un jeu en ligne qui oppose “joueurs” et “voyeurs”, les uns étant rémunérés s’ils effectuent les défis demandés par les seconds.

Évidemment, ce qui ressemble initialement à de l’argent facile se transforme rapidement en une version dégénérée du classique “action ou vérité” et toute la tension de Nerve repose sur sa folie potentielle. À voir.

Instinct de survie (The Shallows) – 24 août

Le synopsis de The Shallows est d’une simplicité enfantine : la surfeuse Nancy (Blake Lively en bikini) décide d’aller prendre les vagues dans une crique isolée où sa mère, récemment décédée, avait l’habitude de se rendre dans sa jeunesse. Manque de bol, elle se fait mordre à la jambe par un requin et s’échoue sur un petit rocher loin de la côte, seule et sans moyens de communication.

Une fille et un requin : le film de Jaume Collet-Serra joue la carte du minimalisme et se concentre donc à 90 % sur Blake Lively et ses tentatives pour survivre. Récemment sorti outre-Atlantique, Instinct de survie est plutôt bien accueilli par la critique américaine et, s’il est à la hauteur de sa réputation, il pourrait bien passer pour un humble successeur spirituel du premier Les Dents de la mer, film de grandes vacances par excellence.

Divines – 31 août

Serait-ce le meilleur pour la fin ? Reçu en triomphe à Cannes – d’où il est reparti avec la Caméra d’or, une distinction réservée aux premiers films particulièrement prometteurs –, Divines épate par son énergie et sa spontanéité dans un univers de projets plus ou moins carrés, lisses et formatés. C’est l’histoire de deux jeunes filles de banlieue parisienne qui veulent se tirer de leur quotidien sans issue, mais ce n’est ni un énième “film de banlieue”, ni un récit initiatique de plus : Divines arrive à imposer ses personnages comme des êtres vivants, vrais, authentiques.

Le long métrage d’Houda Benyamina tente beaucoup de choses et en réussit l’immense majorité : réjouissant, il enchaîne les scènes mémorables dans un joli maelstrom d’inspirations, accumule les idées originales de mise en scène, et on en ressort solidement bousculé. Ne loupez pas Divines, et suivez de loin la carrière de ses actrices principales : on devrait encore entendre parler d’Oulaya Amamra et de Déborah Lukumuena. Une excellente manière de conclure la saison avant la rentrée.