Le défilé Vuitton ? Un show de Rosalía

Le défilé Vuitton ? Un show de Rosalía

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(© Emmanuel Dunand / AFP)

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Par Konbini

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Après l’Accor Arena, Rosalía a enflammé la Fashion Week parisienne.

La superstar de la pop Rosalía a enflammé jeudi à Paris le défilé Louis Vuitton dans un décor d’appartement d’enfant bariolé, volant la vedette à la collection masculine faite par les studios, faute de successeur à Virgil Abloh, décédé fin 2021.

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Tel un fantôme, en doudoune et pantalon oversize, elle s’est baladée dans les pièces avant de monter sur le toit d’une voiture – allusion à son album Motomami – et de commencer sa performance. L’artiste espagnole se faufilait au milieu de mannequins défilant de façon chaotique dans cette installation, chantant, dansant ou sautant sur un lit.

Le décor du show, dans la cour carrée du Louvre, évoquait l’appartement d’un enfant noir, qui est apparu dans une vidéo au début du spectacle. Un garçon qui rêve de voyager et de créer. Louis Vuitton est orphelin de son directeur artistique des collections masculines, l’Américain Virgil Abloh, l’un des rares stylistes noirs dans le luxe, décédé en novembre 2021 et qui n’a toujours pas été remplacé. Les mannequins passent et griffonnent sur les murs de la scène, tandis que Rosalía alterne des fragments de Motomami.

Collectif

Dans cet esprit multidisciplinaire, qui était cher à Virgil Abloh, Louis Vuitton a confié cette saison la collection à un collectif de créatifs. Les cinéastes Michel et Olivier Gondry, le styliste Ibrahim Kamara, récemment nommé à la tête des collections d’Off-White, ou le fondateur de la marque KidSuper, Colm Dillane en ont fait partie. Pour la troisième fois depuis son décès, plusieurs personnes impliquées dans la préparation de ce spectacle sont sorties saluer le public à la fin du défilé.

Comme la mise en scène du show, la collection était très riche : des costumes décontractés dans toutes les nuances de gris ou bordeaux, des imprimés en dots (points) élaborés en collaboration avec l’artiste japonaise Yayoi Kusama, des bombers, des tenues scintillantes…

Aux pieds, on trouvait des baskets à grosse semelle futuriste et, sur la tête, des couvre-chefs hybrides entre casquette et cagoule, des chapeaux et foulards ou des casques d’aviateur.

Virgil Abloh célébré

Ce sont les studios qui conçoivent les collections Louis Vuitton homme après le décès de Virgil Abloh, designer noir engagé qui a insufflé un vent de streetwear à la maison historique française du groupe LVMH.

“Virgil Abloh a donné un coup de projecteur très fort sur l’univers Vuitton homme streetwear, jeune, afro-américain, dans son approche culturelle”, disait à l’AFP en décembre Arnaud Cadart, gérant de portefeuille chez la société de gestion Flornoy Ferri.

“Les studios sont très staffés, ils fonctionnent dans cet esprit de Virgil Abloh. […] Vuitton peut se permettre de continuer sur cette voie le temps qu’il n’y a pas un challenger qui les bouscule”.

“Ils n’ont pas besoin urgemment de quelqu’un” pour le remplacer, soutient Benjamin Simmenauer, professeur à l’Institut français de la mode. “On n’a pas oublié Virgil Abloh, on continue de le célébrer, ce qui est rare dans le monde de la mode où tout va extrêmement vite”, conclut-il.