La folle histoire de ce chef-d’œuvre du XVIIe siècle oublié, volé et rendu dans un taxi

La folle histoire de ce chef-d’œuvre du XVIIe siècle oublié, volé et rendu dans un taxi

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© Bartolome Esteban Murillo/Salomon Arts Gallery

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Par Lise Lanot

Publié le

L’œuvre, estimée entre 500 000 et 1 million de dollars, aurait tapé dans l’œil d’une conductrice de taxi.

En décembre 2023, les galeristes new-yorkais·es Rodrigo et Gigi Salomon apportaient une toile signée du peintre Bartolomé Esteban Murillo chez un·e client·e. La peinture datant des années 1670 n’a cependant jamais atteint son hôtel, puisque le taxi qui l’y emmenait se serait carapaté dès la sortie de ses passager·ère·s. Pendant une semaine, les galeristes n’ont plus eu de nouvelles de leur Madone à l’enfant, estimée entre 500 0000 et 1 million d’euros, rapporte Artnet. Malgré leurs appels répétés à la société de VTC, les galeristes ont déclaré n’avoir reçu aucune aide de sa part.

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Après avoir porté plainte et parlé à des agents du FBI”, la conductrice du taxi a fini par contacter le couple et leur rapporter la toile, intacte et toujours protégée. L’œuvre a pu être retournée à son acheteuse initiale, qui l’a envoyée en Espagne afin de la faire authentifier. Cette version rapidement volée n’est pas la seule Madone à l’enfant réalisée par Bartolomé Esteban Murillo. L’artiste espagnol a peint ce célèbre motif religieux, récurrent dans l’histoire de l’art, à plusieurs reprises, travaillant minutieusement la représentation de l’intimité et les détails naturalistes de ses œuvres, “comme une réponse à la présence du public”, explicite le Met.

La toile des Salomon montre Jésus et la Vierge les yeux dans les yeux, les bras de Marie enserrant avec beaucoup de douceur son enfant. Contrairement à beaucoup de représentations du Christ enfant, les personnages représentés ne sont pas entourés d’auréoles ou de halos lumineux. On retrouve cependant bien les tissus rouges et bleus de la Vierge et le voile habituel qui recouvre sa tête. Plongés dans le noir, la mère et son bébé semblent à l’abri des remous du monde extérieur – tout à leur embrassade, ils n’ont sans doute même pas été tourmenté·e·s par leur vol.