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On a suivi Ichon, rappeur en quête de bleu, chez lui à Montreuil

On a suivi Ichon, rappeur en quête de bleu, chez lui à Montreuil

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©Valentin Le Cron

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Par Sophie Laroche

Publié le

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Konbini | Il suffit de le faire, ton premier projet long, sort un peu plus d’un an après ton EP #FDP. Ça a été assez rapide…
Ichon | Oui et non. Vu que je fais de la musique tous les jours, il n’y a presque pas un jour où je n’écris pas un morceau. Tous les jours, je pense à ce que j’écris, j’enregistre et je fais un nouveau morceau. “Rapide”, c’est donc relatif. Pour ma part, je trouve que ça a été long. J’aurais pu le sortir avant. Ce qui a pris du temps, ça a été la façon de mettre en forme le projet, de créer mon label, de trouver un studio dans lequel mixer, dénicher des gens avec qui faire des clips…
Ça a demandé plus de temps que la composition et la production. Sans ça, je pourrais sortir des albums tous les trois ou quatre mois, je pense. Aujourd’hui, toute cette organisation nécessaire est posée et structurée. Il y a le management, le tourneur, mon label, la maison de disques, et donc plus de moyens pour faire les choses. Je pense que ça va aller plus vite pour sortir des projets à l’avenir.

“2016, c’est pour le blé, 2017, c’est le business” (“2017”, 2017)

“Alors je me laisse vivre, c’est la vie, alors je me laisse mourir” (“C’est la vie”, 2014)

La mort semble accompagner tous tes cycles. Déjà dans Cyclique, tu concluais : “Je me laisse mourir”…
Je ne parle pas de la mort de manière tragique. Quand je dis ça, juste avant, je dis : “Je me laisse vivre.” Se laisser mourir, c’est quelque part se laisser vivre. Dans toutes ces phases où je parle de mort, je parle vraiment de vie. Je n’ai pas peur de mourir, j’ai envie de vivre. Je trouve ça beau, en fait. C’est un cycle. Comme une feuille, comme la naissance, c’est toute une vie jusqu’à la mort.
Dans ce projet, on ressent aussi cette vie dont tu parles. Le morceau “Maintenant” est finalement un morceau assez positif ?
Oui, complètement, ça n’a jamais été morbide. Et si j’ai pu avoir ces pensées, c’est pour arriver au bonheur. Je les ai eues bien plus jeune, avant Cyclique. J’avais peur de qui j’étais, de ce que je voulais faire, de comment j’allais avancer, de ce que j’étais vraiment, ou de ce que je voulais être. Je m’interrogeais. Est-ce que j’avais réussi à faire quoi que ce soit ? Et en fait, je me suis rendu compte qu’il suffit de le faire. C’est vraiment ça. T’as envie de faire un truc, tu le fais. Pas la peine de réfléchir.
Maintenant, tu n’as plus peur ?
Depuis #FDP, je n’ai plus peur.

“J’arrêterai pas tant que j’ai pas fini, j’ai plus peur de rien sur ma vie” (“Même pas peur”, 2016)

Dans les clips que tu as sortis pour illustrer ce projet, le bleu est très présent. Est-ce un signe que tu as trouvé le bonheur ?
Ouais, je crois. Du moins, j’ai trouvé la direction du bleu, du bonheur. C’est juste de faire les choses et de ne pas aller chercher plus loin.

“Quand j’étais p’tit, j’traversais déjà l’périphérique, quand j’étais p’tit, j’voulais d’jà niquer Paris, yeah” (“Je ne suis qu’un homme”, 2017)