Gérard Depardieu visé par une troisième enquête pour agression sexuelle

Gérard Depardieu visé par une troisième enquête pour agression sexuelle

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Par Konbini avec AFP

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Une nouvelle plainte vient d’être déposée pour agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes.

Gérard Depardieu est de nouveau dans le viseur de la justice. Alors que les dénonciations de violences sexuelles se multiplient dans le septième art, l’acteur, accusé par une décoratrice de l’avoir agressée sexuellement lors d’un tournage en 2021, fait l’objet d’une troisième enquête.

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Amélie, aujourd’hui âgée de 53 ans, travaillait dans l’équipe du film Les Volets verts, réalisé par Jean Becker, en 2021. Sa plainte, déposée le 23 février pour agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes, a abouti à l’ouverture d’une enquête préliminaire. Ces investigations ont été confiées au 3e district de la police judiciaire parisienne, a indiqué le parquet de Paris, confirmant une information de Mediapart.

Engager un “agresseur”

Les faits remontent à septembre 2021 et se seraient déroulés dans un hôtel particulier de la rue Mozart, dans le 16e arrondissement de Paris. Selon son récit à Mediapart, lors d’une conversation, Gérard Depardieu aurait soudainement hurlé qu’il voulait un “ventilateur” car il ne pouvait “même plus bander” avec cette chaleur, puis il aurait assuré pouvoir “faire jouir les femmes sans les toucher”. Une heure plus tard, raconte-t-elle à Mediapart, il l’aurait soudainement “attrapée avec brutalité” alors qu’elle quittait le plateau.

L’acteur l’aurait alors “bloquée en refermant ses jambes sur [elle] comme un crabe”, puis lui aurait “pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu’à [ses] seins”, assure-t-elle. Il aurait également tenu des “propos obscènes” tels que “viens toucher mon gros parasol, je vais te le fourrer dans la chatte”, affirme Amélie.

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Les gardes du corps de Depardieu l’ont ensuite “emmené”, s’est-elle souvenue. “Il hurlait et riait tout seul. Il m’a lancé : ‘On se reverra, ma chérie !’“. Cette scène “de quelques instants […] résonne encore”, confie la femme, qui a ensuite cessé de travailler pendant “deux ans”.

Lors de ce tournage, “du matin au soir, on avait le droit à ses salaceries”, a témoigné l’actrice Anouk Grinberg, dans un entretien à l’AFP diffusé mardi. “Quand des producteurs de film engagent Depardieu sur un film, ils savent qu’ils engagent un agresseur”, a-t-elle affirmé.

“J’ai toujours entendu [Gérard Depardieu] avoir des propos sexuels, graveleux” mais son comportement a “très, très gravement empiré, avec la permission du métier qui le paie pour ça et qui couvre ses délits”, a-t-elle dénoncé.

Déflagration

C’est la troisième enquête visant Gérard Depardieu en France, une vingtaine de femmes ayant témoigné dans la presse ou devant la justice. Charlotte Arnould, aujourd’hui âgée de 28 ans, a été la première à porter plainte. En 2020, le géant du cinéma français a été mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur la jeune comédienne.

Une enquête est également en cours à Paris après la plainte en janvier d’une ancienne assistante de tournage, qui l’accuse d’agression sexuelle en 2014. La comédienne Hélène Darras avait elle aussi porté plainte en septembre contre Gérard Depardieu pour agression sexuelle lors d’un tournage en 2007, mais celle-ci a été classée par le parquet de Paris pour prescription.

En Espagne, Gérard Depardieu est également visé par une plainte de la journaliste et écrivaine Ruth Baza, qui l’accuse de l’avoir violée en 1995. “Jamais au grand jamais je n’ai abusé d’une femme”, avait de son côté assuré l’acteur dans une lettre ouverte publiée dans Le Figaro le 1er octobre.

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Ces nouvelles investigations débutent alors que le monde du cinéma connaît une déflagration, ébranlé par une succession d’accusations de violences sexuelles, de la part d’actrices mais aussi d’acteurs. Après Gérard Depardieu, les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon sont visés par une enquête à Paris, accusés par l’actrice Judith Godrèche de l’avoir violée.

Cette dernière est devenue la figure de proue de la lutte contre les violences sexuelles dans le septième art, s’inscrivant dans le sillage des actrices Adèle Haenel ou encore Charlotte Arnould, qui dénoncent depuis plusieurs années des violences sexuelles. Côté acteurs, le comédien Aurélien Wiik a lancé le 22 février le mouvement #MeTooGarçons.