Le site DumDum lance le label “DumDum Records”

Le site DumDum lance le label “DumDum Records”

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Par Théo Chapuis

Publié le

Le site DumDum devient également label avec DumDum Records. Son équipe souhaite mettre la prescription musicale à l’honneur avec des compilations digitales thématiques. Une chouette initiative qu’on vous présente ici.
L’industrie musicale est en train de crever à petit feu. Ça ne date pas d’hier, ce n’est un secret pour personne et franchement, faut-il vraiment le regretter ? On ne sait pas. Mais peu importe, le webzine musical DumDum ne l’enterre pas trop vite et veut se ménager lui aussi une place au panthéon des producteurs de talents indépendants.
Le webzine français lançait le 15 janvier son propre label, DumDum Records. Mais attention : forts d’un goût certain pour l’artisanat, conscients de l’offre et du marché contemporains, les mecs derrière cette initiative 100% digitale promettent un label à nul autre pareil, à base de compilations exclusives, au contenu trié sur le volet. Ah bon ? Ben oui.
Pour en savoir davantage, on a interrogé Nico Prat, journaliste musical pour Roadie, Tsugi, Rockyrama… et DumDum également :

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L’idée remonte au début du site, il y a trois ans environ. Anthony Mansuy, qui est à l’initiative du projet, avait en tête un site web, qui parlerait de musique, mais également de notre époque et de ce que la pop, dans tout ce que cela englobe, raconte sur notre monde. Mais il parlait déjà de ces compilations.
Il a fallu aborder chaque chose en son temps. Récolter les fonds, monter une équipe passionnée, et tout un tas de considérations techniques.

“Les gens sont prêts à payer pour ça”

S’ensuit un processus long et compliqué, fait de décarcasseries en tout genre, de récolte de fonds, de recherche de personnel, d’annonces ratées… mais DumDum Records finit par voir le jour le 15 janvier. Nico Prat vous en explique le fonctionnement :

L’idée est simple : un abonnement mensuel [de 8€, ndlr] en échange de compilations thématisées et hebdomadaires. Et nous sommes ravis de voir que cela intéresse les gens, qu’il y a une demande pour des découvertes de qualité, et plus encore, que les gens sont prêts à payer pour ça. Car nous rémunérons les artistes sélectionnés.

Eh oui, le petit label qui voit déjà un peu grand reverse la moitié des fonds récoltés aux musiciens. Pour sa première semaine, l’équipe a dû rémunérer des artistes bien lointains : pour inaugurer DumDum Records, la première compil’ à sortir est dédiée à la scène indé en Chine. Et c’est du tout bon.
Ci-dessous, deux titres à l’écoute :

Des retours “extrêmement positifs”

Adrien Toffolet est l’un des fondateurs de DumDum. Digger de musique invétéré et “dingue de la Chine”, c’est naturellement que le choix s’est porté sur la scène de ce pays – qui passe complètement sous le radar chez nous. L’équipe de DDR ne s’interdit rien et veut aller “là où il se passe de belles choses”, en promettant de prendre ce recul nécessaire à la digestion musicale, un truc qui se perdrait selon le journaliste :

C’est un peu la course en ce moment, c’est à celui qui mettra le premier en avant le groupe du petit cousin de machin, qui n’a pour le moment que la moitié d’un refrain et répète dans le garage de Mamie dans la Drôme. Les gens ont tellement peur de passer à côté du futur gros truc qu’ils ne font plus de sélection, ils s’enflamment pour un rien.

Après une poignée de groupes chinois “réellement bons” dans leur première compilation, DumDum lâche une compil’ spéciale riot girls dès la deuxième semaine. Mais après ? “Sans vouloir trop dévoiler la suite, il y aura du made in France, des invités également, comme Mac DeMarco… Et des inédits en pagaille.”
Ci-dessous, deux titres à l’écoute de la deuxième compil’ DumDum, consacrée aux groupes de filles :

Résumons : une compilation sélectionnée par les découvreurs de talent de DumDum une fois par semaine (“pour instaurer un rendez-vous”) contre 8€ par mois, tout en distribuant 50% du prix de vente aux artistes ? On adhère, ouaip. Et nous ne sommes pas les seuls, Nico Prat jugeant les premiers retours “extrêmement positifs” :

Le travail paye, et les gens sont à l’écoute. Nous devons d’ailleurs remercier les lecteurs pour leur patience : nous avons mis du temps, mais j’espère qu’ils pensent que ça valait le coup. Je ne vais donner aucun chiffre, en revanche : sache juste qu’ils sont supérieurs à nos espérances et nos prévisions.

Prescription musicale is not dead

De bonnes nouvelles pour DumDum, mais aussi de bonnes nouvelles pour tout le monde. Vous êtes quelques-uns à avoir autre chose à foutre que claquer vos thunes dans l’album de Kendji Girac – et à faire confiance à une équipe de passionnés de musique pour vous surprendre une fois par semaine.
Et au fait, si elles sont sous format digital, y’a-t-il une chance pour qu’un jour DumDum Records édite quoi que ce soit au format physique ? “Chaque chose en son temps”, élude alors Nico Prat…
Les compils DumDum Records sont accessibles par ici, après une rapide inscription au site.