Deuil, transidentité et violences sexistes : 3 projets puissants à découvrir aux Rencontres d’Arles

Deuil, transidentité et violences sexistes : 3 projets puissants à découvrir aux Rencontres d’Arles

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© Collection Art Gallery of Ontario, Toronto/Grâce aux généreux dons de Martha LA McCain, 2015/Photo : AGO

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Par Lise Lanot

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Chaque année, les Rencontres d’Arles racontent notre monde, nos luttes et nos désirs, à travers un large panorama de la photographie contemporaine.

Depuis ce lundi 3 juillet, les Rencontres de la photographie d’Arles battent leur plein dans le Sud de la France. Le festival expose des dizaines d’artistes venant du monde entier, afin d’offrir un panorama de la photographie contemporaine et des questions qui animent notre monde. En plus des 10 œuvres intimes que nous vous invitions à découvrir récemment, voici trois projets à ne pas louper si vous passez par Arles cet été.

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Patria, d’Oleñka Carrasco

L’artiste Oleñka Carrasco a vécu la mort de son père à distance : lui est décédé au Venezuela, tandis qu’elle vivait en France. Séparée de sa famille par des milliers de kilomètres, la jeune femme s’interroge : comment vivre son deuil quand on est loin, comment vivre la perte d’un être cher et de son pays. Elle part en quête de réponses dans l’art, et tente de se recréer un foyer dans un projet qui mélange photos, objets, archives et poudre de terre natale.

Série Maison prêtée pour un deuil, archives familiales. (© Oleñka Carrasco/Famille Carrasco Terán)

Une femme sur trois, de Nieves Mingueza

Une femme sur trois subira des violences sexistes au cours de sa vie. C’est cette terrible statistique qui a donné lieu au projet du même nom de l’artiste Nieves Mingueza. D’après des images d’archive, l’artiste crame des visages et transforme des salons en scènes de crime afin de donner corps à des violences meurtrières, souvent passées sous silence.

Sans titre, 2021. (© Nieves Mingueza)

Casa Susanna

Casa Susanna, c’est l’histoire d’un immense “réseau clandestin d’hommes travestis”. Sous les perruques, le rouge à lèvres et les petites robes, ce sont des “pères de familles de la classe moyenne blanche” qui posent : des “ingénieurs, pilotes de ligne ou fonctionnaires qui incarnent le rêve américain”. En pleine guerre froide, ces personnes ne peuvent vivre librement. Gardées cachées comme un trésor, 340 de leurs photos se sont retrouvées entre les mains de deux antiquaires en 2004, qui les exposent aujourd’hui.

Anonyme. Photo Shoot, 1964-1969. (© Collection Art Gallery of Ontario, Toronto/Grâce aux généreux dons de Martha LA McCain, 2015/Photo : AGO)

Konbini, partenaire des Rencontres de la photographie d’Arles, qui ont lieu jusqu’au 24 septembre 2023.