D’EELV à LFI en passant par la Fête de l’Huma, le rappeur Médine devient la superstar de la gauche

D’EELV à LFI en passant par la Fête de l’Huma, le rappeur Médine devient la superstar de la gauche

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Photo by LOU BENOIST / AFP

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Par Konbini avec AFP

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Il devrait discuter avec les cadres de LFI de militantisme et de musique, d’engagement contre la réforme des retraites, ou encore du combat contre l’extrême droite.

C’est le rappeur que la gauche s’arrache : Médine se rendra dans la Drôme fin août pour participer aux AmFis, l’université d’été de La France Insoumise, juste après son passage au Havre aux journées d’été des écologistes et avant la Fête de l’Huma en septembre.

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À Valence, l’artiste de 40 ans doit échanger le 26 août avec la cheffe de file des Insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, sur des sujets tels que les rapports entre le militantisme et la musique, l’engagement contre la réforme des retraites, ou encore le combat contre l’extrême droite, ont annoncé des cadres de La France Insoumise à l’AFP.

Engagé contre l’extrême droite, les violences policières et le racisme, Médine fera figure de tête d’affiche lors de ces deux événements politiques de la rentrée à gauche, avant de se rendre un mois plus tard à la grand-messe annuelle du Parti communiste, la Fête de l’Huma, cette fois-ci uniquement pour chanter.

Fin juillet, l’annonce de la venue de Médine au raout estival d’EELV avait déclenché un flot de critiques de l’extrême droite et d’une partie de la droite. Cible des élus et des militants du Rassemblement national avec lesquels il ferraille sur les réseaux sociaux, Médine est régulièrement accusé par ces derniers d’être un “islamiste”. Régulièrement, des élus RN s’opposent à la tenue des concerts de Médine dans leur ville ou leur circonscription, tandis que le rappeur considère comme un “honneur” d’être la cible de l’extrême droite.

Mais l’artiste est aussi taxé d’homophobie et d’antisémitisme à la lumière de certaines interviews, chansons, ou prises de position passées. Sur internet, plusieurs photos le montrent, il y a une dizaine d’années, en train de reprendre la “quenelle”, geste antisémite popularisé par l’humoriste Dieudonné, condamné pour antisémitisme. À l’annonce de sa venue aux journées d’été des écologistes, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) s’est d’ailleurs indignée des “ambiguïtés trop récurrentes” d’EELV sur l’antisémitisme.

Les accusations de communautarisme contre le rappeur sont également nourries par les paroles de l’un de ses titres, “Don’t Laïk”, dans lequel il chante “Crucifions les laïcards comme à Golgotha”. En 2018, le patron du PS, Olivier Faure, avait alors dénoncé “un texte insupportable pour la République laïque”.

“Force de la culture”

Celui qui a grandi au Havre s’est toujours défendu d’être antisémite ou d’avoir des liens avec l’islamisme, sans pour autant revenir sur ses gestes ou ses déclarations les plus polémiques.

“Dans ses textes, il dit parfois des choses écolos, d’autres pas écolos”, a estimé la numéro deux d’EELV et organisatrice de l’université d’été, Léa Balage El-Mariky, “mais il s’est beaucoup exprimé après la mort de Nahel sur le racisme dans la police : on a ça en commun, même si on ne le fait vraiment pas de la même manière”.

Au cours d’un rendez-vous public intitulé “Le canapé” dans l’après-midi du 24 août, Médine échangera sur le thème “La force de la culture face à la culture de la force” avec la cheffe d’EELV, Marine Tondelier, qui considère avoir “beaucoup de combats communs” avec le rappeur.

Dans l’une de ses dernières interviews, dans la revue anticapitaliste “Ballast” datée du 15 juillet, l’artiste s’oppose à toute forme de discrimination, appelant de ses vœux “la justice sociale”, le combat contre “l’extrême droite” et la fin des “mécanismes d’oppression qui frappent à la fois les populations LGBT, les racisés, les féministes”.