Cette œuvre éprouvante de Banksy est aux enchères et voici son histoire

Cette œuvre éprouvante de Banksy est aux enchères et voici son histoire

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© Banksy

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Par Lise Lanot

Publié le

Une œuvre politique qui pointe du doigt les méfaits de l’armée états-unienne.

Dix ans après sa réalisation dans les rues de New York, une (partie d’une) œuvre de Banksy se retrouve aux enchères – là où finissent la plupart des travaux du célèbre street artiste. C’est une portière de voiture, extraite d’une œuvre appelée Crazy Horse, qui est actuellement mise en vente et devrait partir pour des centaines de milliers de dollars. Âgée d’une décennie, l’œuvre est toujours tristement d’actualité puisqu’elle pointe du doigt les atrocités commises au Moyen-Orient et la façon dont les gouvernements tentent de les cacher.

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Crazy Horse date d’octobre 2013, mois durant lequel Banksy effectuait une résidence à New York. Fidèle à son habitude, le street artiste s’appuyait sur le paysage urbain pour y insérer des œuvres à la portée souvent militante. Durant cette résidence, sa création la plus politique fut sûrement une imposante fresque noire et blanche réalisée sur deux éléments urbains distincts : une voiture noire abandonnée et un mur situé juste derrière la carlingue. Les deux éléments formaient une scène unique au sein de laquelle s’élançaient des chevaux au galop portant des lunettes de vision nocturne et des hommes, regards inquiets tournés vers le ciel.

La fresque réalisée à l’aérosol était accompagnée d’un numéro de téléphone qui redirigeait le public vers un enregistrement audio de 39 minutes, datant de 2007 et publié par Wikileaks en 2010. Il s’agissait de l’enregistrement du raid aérien “Apache”, lancé par l’armée états-unienne sur un quartier de Bagdad en juillet 2007. Les bombardements avaient fait les gros titres notamment parce que les soldats, à bord de leur hélicoptère, avaient tué 18 personnes dont deux enfants et deux reporters de l’agence Reuters. L’agence de presse avait demandé une enquête sur ces meurtres, exigeant notamment les enregistrements vidéo du raid, que l’armée des États-Unis refusait de fournir.

Trois ans après les bombardements, Wikileaks avait partagé les enregistrements sous le titre “Collateral Murder” (“Meurtre collatéral”) grâce à Chelsea Manning. On y entend les tirs lancés depuis l’hélicoptère et les soldats décrire leurs bombardements. L’un d’eux note qu’ils tirent sur des enfants, commentant : “C’est leur faute, c’est eux qui ont emmené des gosses à un combat”, note HypebeastL’engin portait l’indicatif “Crazy Horse 18”, qui a donné son nom à l’œuvre de Banksy, désormais démembrée mais qui continue de faire parler d’elle.