Ce message codé du tueur du Zodiaque vient d’être décrypté par des experts

Ce message codé du tueur du Zodiaque vient d’être décrypté par des experts

photo de profil

Par Lucille Bion

Publié le

50 ans après.

Si au cinéma, le tueur du Zodiaque a inspiré David Fincher, à la ville, ce tueur en série continue de faire fantasmer la société. Ce mystérieux meurtrier qui envoyait des messages codés à la presse a commis au moins cinq meurtres authentifiés entre 1968 et 1969, mais en a revendiqué 37 au total.
Véritable inspiration pour d’autres tueurs en série, le Zodiaque n’a toujours pas été arrêté par la police, qui ignore encore son identité.

Une équipe de passionnés de cryptographie a annoncé vendredi avoir réussi à déchiffrer un des messages codés envoyés il y a plus de 50 ans par le tueur qui avait terrorisé le nord de la Californie à la fin des années 1960. Ce message avait été envoyé en novembre 1969 au quotidien San Francisco Chronicle par le tueur en série présumé. Son code, constitué d’une série de lettres et de symboles énigmatiques sous forme de tableau, tenait en échec les autorités et les enquêteurs amateurs depuis lors. Les passionnés du tueur du Zodiaque espéraient que ce message codé contenait l’identité du criminel.
Selon le trio qui a “cassé” le code, il ne s’agit que de quelques phrases dans lesquelles le tueur se vante, défie les autorités et semble délirer sans réellement éclairer ses motivations ni dévoiler qui il est.“J’espère que vous vous amusez bien à essayer de m’attraper. […] Je n’ai pas peur de la chambre à gaz car elle va m’envoyer au paradis très bientôt parce que j’ai maintenant assez d’esclaves pour travailler pour moi”, dit ainsi le message.
Il aura fallu plusieurs programmes informatiques et des années de travail pour que David Oranchak, un concepteur de sites web américain âgé de 46 ans, puisse décrypter ce code complexe sur lequel il a commencé à travailler en 2006. Il a été aidé par Sam Blake, un mathématicien australien, et Jarl Van Eykcke, logisticien belge, a-t-il expliqué au San Francisco Chronicle, qui a confirmé la découverte auprès du FBI, la police fédérale chargée de l’enquête.

À voir aussi sur Konbini

“J’aime tuer parce que c’est amusant”

Un premier message envoyé à des journaux californiens avait déjà été décodé par un instituteur et son épouse en 1969 : “J’aime tuer parce que c’est amusant”, disait notamment le criminel, faisant là encore référence à des “esclaves” qu’il prétendait réunir pour le servir dans l’au-delà. Mais le code utilisé dans ce premier message était beaucoup plus simple que celui du “message 340”, baptisé ainsi parce qu’il contient 340 caractères (17 colonnes de 20 signes).
“Dans la communauté de décodeurs du Zodiaque, nous pensions tous qu’il y avait une étape supplémentaire après avoir trouvé quelle lettre correspondait à quel symbole, et c’était bien le cas“, a expliqué David Oranchak. Le message 340 se lit en diagonale, en partant du coin supérieur gauche et en décalant à chaque fois d’une case vers le bas et de deux cases vers la droite. Il faut revenir au coin opposé en arrivant en bas de cette diagonale, explique l’expert dans une vidéo mise en ligne sur sa chaîne YouTube. Selon lui, ce système de codage figure notamment dans un manuel de cryptographie de l’armée américaine datant des années 1950 :

Si l’expert a rendu son verdict, les théories commencent à fuser sur la Toile, réfutant ou approuvant ses recherches. De son côté, le FBI est toujours sur le coup avec sa petite équipe basée à San Francisco et n’a pas souhaité commenter ces découvertes. 
Konbini avec AFP