Parmi les présidents américains, aucun n’aura autant marqué la musique que Barack Obama.
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Pendant que certains s’amusent à relever le nombre d’ad-libs présents dans le Culture II de Migos, le magazine Billboard s’est employé à un job un peu plus sérieux : compter le nombre de fois où des artistes ont cité des présidents américains dans leurs chansons.
Sans surprise, c’est Barack Obama qui se place sur la première marche du podium, avec 309 mentions. Il est suivi par son prédécesseur George W. Bush et ses 116 évocations (beaucoup moins élogieuses), et Bill Clinton et ses 105 références.
Notons que parmi les présidents américains de ces 50 dernières années, aucun n’a autant marqué le rap que Barack Obama. Fervent admirateur de ce genre musical, le 44e président américain n’a jamais caché sa proximité avec la culture hip-hop. Durant ses deux mandats, bon nombre de représentants du monde du rap sont d’ailleurs passés par la case Maison-Blanche. Obama est même l’un des meilleurs amis du couple Carter, Jay Z et Beyoncé, c’est dire.
Cette relation d’amour avec le hip-hop est loin d’être à sens unique. Les artistes n’ont pas manqué de saluer à maintes reprises le premier président afro-américain de l’histoire, à la fois pour le symbole qu’il a incarné, mais aussi pour ses actions en faveur de la culture hip-hop et de la justice sociale. Quel meilleur moyen pour un rappeur, pour lui renvoyer la balle, que de placer une ou deux petites lignes sur lui dans ses morceaux ?
Parmi ses plus grands admirateurs, on retiendra Jay Z (“Open Letter”), Kendrick Lamar (“Humble.” et “Hood Politics”), Drake (“Summer Sixteen”), J. Cole (“January 28th”), Frank Ocean (“Raf”) ou encore Joey Bada$$ (“Survival Tactics”). Mais dans ce lot, on pense surtout au morceau “My President” que lui ont dédié Jeezy et Nas en 2008.
Oui, mais…
Néanmoins, sa popularité auprès des rappeurs reste à nuancer. En effet, si beaucoup lui reconnaissent un statut symbolique pour la communauté afro-américaine, beaucoup de MC ont dressé un portrait moins glorieux de l’ancien président.
Des artistes comme The Game lui reproche son silence des vis-à-vis des violences policières à répétition, particulièrement après la mort de Philando Castile. “Pourquoi il faut trois jours à Obama pour répondre ? Parce que le Minnesota est à trois jours de la pelouse de la Maison-Blanche”, rappait-il dans son morceau “Let Me Know”.
Killer Mike, avant de rejoindre l’équipe municipale de la ville d’Atlanta, a aussi déploré qu’Obama soit vite devenu un membre de l’establishment et un porte-parole d’une superpuissance capitaliste et impérialiste. “C’est juste un présentateur qui raconte les mensonges des téléprompteurs”, disait-il sur son morceau “Reagan” en 2012.
Et Trump dans tout ça ? Sans surprise, on peut dire qu’il en a déjà pris pour son grade du côté des musiciens. Selon le classement de Billboard, il a été cité 33 fois dans des chansons, que ce soit au sujet de son passé d’entrepreneur ou de son présent et avenir à l’exécutif. Mais bon, on va pas se mentir, entre Eminem, Snoop Dogg, T.I., YG ou encore ScHoolboy Q, il s’agit plus de scander haut et fort “Fuck Donald Trump” qu’autre chose.