Après un braquage “horrible”, cette foire d’art tente de se rebâtir

Après un braquage “horrible”, cette foire d’art tente de se rebâtir

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© Jessica Pamp/Unsplash

"C’était une expérience horrible. Le pire, c’est les répercussions que cela a eu sur beaucoup de gens." Le braquage a été surnommé "Peaky Blinders".

Des chefs-d’œuvre rassemblés, protégés par un dispositif de sécurité renforcé : une prestigieuse foire d’art et d’antiquités victime d’un audacieux braquage l’année dernière a rouvert ses portes aux Pays-Bas. Jusqu’au 19 mars 2023, le public pourra contempler et acheter tableaux de maîtres, pierres précieuses et antiquités à la The European Fine Art Foundation (TEFAF) de Maastricht.

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Mais après que le Covid-19 a forcé la foire à être organisée en ligne en 2021, l’événement a fait la une des journaux l’année dernière lorsque des voleurs ont brisé la vitrine d’un joaillier avant de s’enfuir avec un butin valant des millions d’euros.

Le braquage en plein jour, dont les images ont choqué le grand public, a durement touché l’organisation de la TEFAF, a raconté son responsable des expositions, Will Korner, soulignant que la foire voulait mettre l’incident derrière elle.

“C’était une expérience horrible” et “le pire, c’est les répercussions que cela a eu sur beaucoup de gens”, a-t-il déclaré à l’AFP. Le braquage a été surnommé “Peaky Blinders” parce que les voleurs portaient des gavroches similaires à celles de la bande criminelle britannique éponyme. Le butin comprenait un diamant jaune de 114 carats d’une valeur de 27 millions d’euros.

Sécurité

La police néerlandaise a déclaré qu’elle était sur les traces d’un groupe criminel basé dans les Balkans, présumé responsable. Les forces de l’ordre ont également dit avoir récupéré un objet volé, mais le diamant est toujours porté disparu.

“Nous avons travaillé sur ce qu’il fallait faire pour 2023”, a déclaré M. Korner, évoquant les portiques de sécurité à l’entrée de la foire.“Il y a beaucoup d’autres mesures dont je ne parlerai pas pour des raisons évidentes”, ajoute-t-il.

Même si le joaillier londonien Symbolic & Chase, cible du vol de l’année dernière, n’est pas revenu, les exposant·e·s ont déclaré se sentir en sécurité. “Nous avons tous ces portiques. C’est comme entrer dans un aéroport, donc cela prend du temps, mais nous en sommes tous heureux”, a déclaré Paul van Rosmalen, un exposant néerlandais. “TEFAF est la foire d’art la plus sûre au monde, j’en suis sûr”, renchérit Milo Dickinson, un exposant britannique.

“Incroyable”

Les équipes de la foire ont souligné qu’elles voulaient mettre le vol derrière elles et que le public se concentre sur l’art exposé. La TEFAF est souvent comparée à un “super musée”. “Cette année, nous avons certainement le sentiment que nous avons retrouvé le rythme”, a souligné M. Korner.

À la vente, on retrouve des œuvres anciennes comme celles du maître baroque flamand Anthony van Dyck, mais aussi la première carte imprimée d’Amsterdam datant d’environ 1544 et de l’art chinois ancien et sud-coréen moderne.

Des bijoux sont également en vente, notamment une bague Trombino ornée d’une émeraude de 10,4 carats et de diamants conçue par Bulgari. Une autre œuvre disponible est la peinture du pointilliste français Paul Signac datant de 1924, montrant le port néerlandais de Rotterdam. Prix demandé : 3,8 millions d’euros.

La TEFAF, également réputée pour ses décorations florales surprenantes, est cependant plus qu’une simple mise en vente d’œuvres d’art, insistent les exposant·e·s. Dans une coïncidence remarquable, les revendeurs Dickinson, basés à Londres, ont découvert qu’une Tazza en argent – un type de gobelet du XVIIe siècle représenté dans un tableau de 1648 du maître néerlandais Willem Claesz Heda en leur possession – était également exposée, à un autre stand. “Une découverte incroyable”, selon Milo Dickinson.