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Plongée dans la carrière magistrale de la saisissante Amy Adams

Plongée dans la carrière magistrale de la saisissante Amy Adams

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Par Lucille Bion

Publié le

L'actrice est capable de parler aux aliens comme de sauver Superman.

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Complexe et marginale

Contrairement à l’idée reçue que les actrices ont du souci à se faire à l’approche de leurs 40 ans, Amy Adams révèle délicatement, au prix du paradoxe, toute la puissance de son jeu et ses différentes palettes d’émotions, s’amusant des clichés inlassablement véhiculés par l’industrie :

“Honnêtement, en vieillissant, je sens que les rôles qu’on me propose sont plus intéressants, ce qui est vraiment plus excitant. Parce que tout le monde te disait : ‘Oh, les 40 ans arrivent…’ mais moi je me disais : ‘Oh, 40 ans c’est génial !’ C’est le meilleur moment.”

“Maman, pourquoi est-ce que tu interprètes toujours des ‘femmes de’ ou des ‘petites copines de’ ?”

Quand elle ne joue pas les journalistes affûtées du Daily Planet aux côtés de Clark Kent, Amy Adams continue sa course aux Oscars avec, notamment, sa métamorphose pour Vice, le film politique d’Adam McKay sorti en 2019. Vieillie par des prothèses et deux à quatre heures de maquillage par jour, elle retrouve Christian Bale, lui aussi magistralement transformé en Dick Cheney. Si elle incarnera son épouse Lynne Cheney, elle se glissera surtout dans la peau d’une femme de l’ombre ambitieuse, comme elle l’explique à Télérama :

“Je ne savais rien d’elle. Je l’ai immédiatement googlisée. C’était impressionnant de découvrir son parcours universitaire : elle est notamment spécialiste de littérature britannique du XIXe siècle. Elle a consacré une partie de sa carrière à promouvoir les lettres et la culture. Elle est devenue une référence en matière d’éducation. J’ai pris conscience qu’elle était beaucoup plus que juste ‘madame Cheney’.
Quand j’ai dit à ma fille Aviana, 9 ans, que j’allais jouer ‘la femme de Dick Cheney’, elle m’a posé une question maline : ‘Maman, pourquoi interprètes-tu toujours des ‘femmes de’ ou des ‘petites copines de’ ?’ J’ai pris conscience que je devais changer de point de vue et présenter les choses autrement : j’allais jouer Lynne Cheney, une femme publique qui a son propre parcours. C’est devenu un défi très exaltant.”

La même année, elle quitte le grand écran pour la mini-série Sharp Objects sur HBO. Pendant huit épisodes, Amy Adams se reconvertit en journaliste torturée, rentrée au bercail pour élucider le meurtre de deux adolescentes.
Aidée par la caméra de Jean-Marc Vallée, la comédienne nous plonge dans un Missouri suffocant, où gravitent autour d’elle des générations de femmes radicalement opposées, aspirant donc, malgré elles, à se détruire. Sous la forme d’un thriller, on assiste à l’auto-mutilation d’un portrait de famille. Une thématique que l’on retrouvera dans le drame Une ode américaine, le panache et l’intensité en moins.