À défaut d’y planter son drapeau, l’artiste bretonne Ornélie envoie une sculpture sur la Lune

À défaut d’y planter son drapeau, l’artiste bretonne Ornélie envoie une sculpture sur la Lune

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© Nasa ; Ornélie ; Wikipedia Commons

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Par Lise Lanot

Publié le

De quoi donner un avant-goût de l’art terrestre à nos amis interstellaires.

Le drapeau breton est partout sur Terre et il sera bientôt (métaphoriquement) sur la Lune, grâce à la dessinatrice d’animation et sculptrice Ornélie qui a été sélectionnée pour y envoyer une de ses œuvres. Tout a commencé l’année dernière, lorsqu’elle a “participé à un prestigieux concours d’art figuratif contemporain, organisé par l’Art Renewal Center (ARC), un organisme culturel américain”, nous rapporte l’artiste. “Il y a eu 220 travaux sélectionnés pour le Lunar Codex Project, parmi 5 500 participations au départ… Vu le niveau de cette compétition, je dois dire que c’est une sacrée reconnaissance !”, s’enthousiasme-t-elle.

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En tout, Ornélie fait partie des 30 000 artistes, auteur·rice·s, musicien·ne·s et cinéastes, originaires de près de 160 pays, qui ont accepté d’offrir à leurs œuvres ce voyage interplanétaire nommé le Lunar Codex et pensé par le physicien Samuel Peralta. C’est l’image de sa sculpture Underwater qui sera envoyée dans l’espace, détaille-t-elle : “J’ai choisi [cette œuvre], car elle me semblait être ma pièce la plus aboutie. En effet, il a fallu un long travail de recherche pour obtenir ce résultat. C’était un vrai défi technique, et l’effet fonctionne parfaitement : les gens se demandent comment j’ai fait pour immerger cette demoiselle !”

Underwater. (© Ornélie)

À mi-chemin entre sa formation d’animatrice à l’école des Gobelins et sa passion pour la sculpture en autodidacte, l’artiste réalise des personnages sous cloche aux “poses, morphologie, caractère, identité et histoire” diverses afin de “laisser libre cours à [son] propre imaginaire”. Inspirée par l’esthétique “cabinet de curiosités”, “des choses anciennes, sombres et étranges, des époques gothiques et victoriennes”, elle mélange les influences, “allant de la peinture préraphaélite et romantique, en passant par l’art nouveau et le surréalisme, et d’autres plus contemporaines comme la BD et l’illustration, et le cinéma”.

Des projets de longue date

Les milliers de travaux sélectionnés dans le cadre du Lunar Codex sont envoyés en orbite sous forme de nano-fichiers à l’intérieur de quatre capsules, dont les dates de voyage diffèrent. La première capsule, rassemblée sous le nom de “Collection Orion”, a déjà parcouru son chemin stellaire en accompagnant le programme Artemis I, lancé par la Nasa le 16 novembre 2022 et rentré sur notre sol terrestre 25 jours, 10 heures et 53 minutes plus tard. L’œuvre d’Ornélie devrait être envoyée sur la Lune en novembre 2024.

Samuel Peralta n’est pas le premier humain à rêver d’envoyer de l’art sur la Lune. En 1969, Andy Warhol, Robert Rauschenberg, Forrest Myers et John Chamberlain envoyaient chacun une œuvre sur la Lune, au moment du lancement d’Apollo 12, côté Nasa. L’Agence spatiale européenne n’a bien sûr pas voulu demeurer sur le côté de cette course à l’espace artistique et a collaboré avec la Moon Gallery Foundation qui a envoyé son projet de mini-galerie d’art à bord de la Station spatiale internationale l’année dernière.

Flowerbust, Beautiful Bizarre. (© Ornélie)

Odonata. (© Ornélie)

Iridescence. (© Ornélie)

Ghost Bride. (© Ornélie)

Vous pouvez retrouver le travail d’Ornélie sur son site et sur son compte Instagram. Elle exposera ses œuvres (également mises à la vente) lors du salon de sculptures Terre & Flamme, à Rennes, du 29 octobre au 1er novembre 2023.