D’après France 3, “les élèves ont arraché et volé la caméra” d’un journaliste.
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Ces images, mises en ligne par France 3 Occitanie, ont été tournées lors de la mobilisation des lycéens à Toulouse, qui s’est poursuivie jeudi 6 décembre. Des blocages d’établissements et une manifestation ponctuée de violences, au cours de laquelle onze personnes ont été blessées, dont huit policiers, deux lycéens et un proviseur, ont eu lieu, a indiqué la préfecture de la Haute-Garonne.
Cette dernière a fait état de “jets de projectiles à l’encontre des forces de l’ordre, incendies de poubelles, dégradations de mobiliers urbains et incendies aux abords des établissements scolaires”. Deux policiers ont été blessés, notamment par un jet de projectile, et deux personnes ont été interpellées pour des violences, a-t-elle souligné.
Plusieurs centaines de lycéens ont manifesté dans l’après-midi dans un quartier sur la rive gauche de la Garonne, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont allumé des feux de palettes à proximité d’un pont d’accès vers le centre historique de la ville mais ont été délogés par des tirs de grenades lacrymogènes qui ont provoqué des mouvements de panique parmi les manifestants parfois très jeunes.
De très nombreux magasins ont baissé leurs rideaux et rangé leurs poubelles dans le quartier Saint-Cyprien, où des jeunes ont tenté d’ériger des barricades avec des barrières qui protègent le marché où devait se dérouler une fête des commerçants dans la soirée. La police a procédé à des interpellations.
Un journaliste de France 3 a par ailleurs été “bousculé”. “L’un de nos journalistes sur place a été malmené, des élèves lui ont arraché et volé sa caméra”, a précisé la chaîne sur son site.
Manon Haussy, de la Dépêche du Midi, était sur place. Contactée par Konbini news, elle explique avoir “été chahutée par quelques casseurs sans dommage à l’arrivée”. Mais la journaliste était présente lorsque ses confrères de France 3 ont été, dit-elle, “coursés”. Elle rapporte aussi qu’une caméra a été “explosée”.
Des “débordements inacceptables”
Le ministre de la Culture Franck Riester a apporté dans un tweet son “soutien total aux journalistes attaqués à Toulouse. Aucune indulgence pour ceux qui les menacent, les pourchassent, les caillassent. Aucune excuse pour ceux qui les empêchent d’informer, d’exercer leur métier”.
Au total, la manifestation à Toulouse a réuni quelque 300 personnes et “environ 1 830 lycéens” se sont mobilisés sur l’ensemble du département avec une vingtaine d’établissements concernés, selon un communiqué conjoint de la préfecture et de l’Académie de Toulouse.
“Aujourd’hui encore certains lycéens sont venus dans les rues de Toulouse avec un seul but : troubler l’ordre public en brûlant et cassant. Ces débordements sont inacceptables et doivent cesser, tout comme les violences commises contre les journalistes, à qui j’apporte mon soutien”, a indiqué sur Twitter le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.
Aujourd'hui encore certains lycéens sont venus dans les rues de #Toulouse avec 1 seul but : troubler l'ordre public en brûlant et cassant. Ces débordements sont inacceptables et doivent cesser, tout comme les violences commises contre les journalistes, à qui j’apporte mon soutien
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) 6 décembre 2018
De son côté, la présidente PS de la Région Occitanie, Carole Delga, a souligné que “les actes de violence et les dégradations qui se sont produits jeudi, notamment à l’égard de la presse, sont inadmissibles”. “J’appelle à la retenue, à la prudence et à la responsabilité collective”, a-t-elle insisté sur Twitter.
Des étudiants de l’université Jean-Jaurès dans le quartier du Mirail ont ensuite rejoint la manifestation des lycéens. Les transports en commun ont été une nouvelle fois perturbés jeudi, avec l’interruption totale ou partielle de certaines lignes de métro, de bus et de tramways, selon le service des transports publics de la ville, Tisséo.
Il s’agit de la quatrième journée consécutive de manifestations lycéennes à Toulouse. Comme dans de nombreuses villes françaises, les lycéens contestataires appellent à l’abandon de plusieurs réformes de l’Éducation nationale, dans la foulée du mouvement des “gilets jaunes”.
Konbini avec AFP