Une enquête sur des soupçons de violences policières après l’interpellation d’un Malien sans papiers dans la capitale a été confiée le 17 septembre à l’IGPN, la police des polices, a indiqué lundi le parquet de Paris, confirmant une information de Mediapart.
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Cette enquête a été ouverte le 17 septembre, soit le jour même des faits, pour “violences par personnes dépositaires de l’autorité publique”, selon le parquet. D’après Mediapart, Seriba, 30 ans, sans-papiers malien, fêtait son anniversaire avec ses amis dans la cour de son immeuble quand il a été interpellé dans la nuit.
D’après la préfecture de police, il a été interpellé vers 3 h 30 du matin “en état d’ébriété par un équipage du 18e arrondissement intervenant pour des perturbateurs devant un immeuble”. Sur des images de vidéosurveillance dévoilées par Mediapart, on voit le face-à-face tendu entre Seriba et un policier avant qu’il ne soit amené au sol et menotté.
D’après des témoignages recueillis par le site d’information, un coup de Taser a été donné par un policier. Une source policière a affirmé à l’AFP qu’il était drogué au protoxyde d’azote (un gaz hilarant), et que le Taser avait été utilisé à “deux reprises sur lui”.
45 jours d’ITT
Seriba a déclaré à Mediapart qu’une fois embarqué dans un véhicule de police puis au commissariat, il avait reçu plusieurs coups de Taser “au niveau des testicules” et avait été frappé, ce qui a conduit à son hospitalisation.
Selon un rapport médical dévoilé par le site d’information en ligne et consulté par l’AFP, Seriba, examiné par un médecin de l’Unité médico-judiciaire (UMJ), déclare “avoir été victime de violences par des fonctionnaires de police lors de son interpellation”, avoir “été plaqué au sol puis dans le véhicule de police, il a été roué de coups de poing au niveau de la face, du thorax”.
Le médecin lui a accordé 45 jours d’interruption totale de travail (ITT), évoquant une “probable fracture du radius”, un “choc psychologique important”, un “traumatisme crânien” et des “lésions au niveau des parties génitales compatibles avec des traces de Taser”.
Seriba a déposé plainte à l’IGPN le 6 octobre. “Il s’agit là encore d’une affaire de violence policière à caractère raciste particulièrement inquiétante. Elle s’inscrit dans un racisme systémique de l’institution policière. La préfecture de police de Paris, l’IGPN ainsi que de nombreux policiers ont tenté d’éviter sa révélation”, a dénoncé son avocat, Maître Arié Alimi.
Konbini news avec AFP