Didier Raoult pourrait être dans le viseur de la justice. Mercredi 3 juin, Le Canard enchaîné révèle les “tracas judiciaire” du professeur marseillais. La “star” autoproclamée “des maladies infectieuses” aurait fait l’objet d’un signalement par l’un de ses confrères. Le médecin, dont “le nom n’a pas été divulgué”, accuse le directeur général de l’IHU de Marseille, d’avoir enfreint la loi Jardé qui encadre les essais thérapeutiques.
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En vertu de ce texte de 2012, il faut avoir recueilli “le consentement libre, éclairé et le cas échéant, écrit” du patient sur lequel on pratique ledit essai clinique. Les contrevenants s’exposent à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, rappelle le journal satirique.
Vers une enquête préliminaire ?
Les équipes du professeur Raoult auraient présenté leur fameuse étude sur l’hydroxychloroquine comme une simple “recherche observationnelle”. Or, “l’utilisation du terme ‘observationnel’ indique, d’un point de vue juridique, qu’il n’y a pas nécessairement eu d’accord formel de la part des patients”, précise Europe 1.
On l’aura compris, on accuse Didier Raoult d’avoir administré le désormais célèbre médicament à ses patients, sans leur accord explicite. En avril dernier, un médecin envoie donc un signalement au parquet de Marseille, qui décide de prendre l’avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Selon son directeur, Dominique Martin,“les modalités d’information des patients et de traçabilité de la motivation de la prescription ne sont pas conformes aux exigences légales”. Depuis, l’Agence nationale du médicament a saisi l’Ordre des médecins.
Qu’en dit le principal intéressé ? Didier Raoult semble serein. Interrogé par Le Canard enchaîné, il a assuré avoir “respecté l’ensemble de la légalité”, comme il avait déjà pu l’affirmer à l’ANSM. Il n’a pas commenté l’incident sur Twitter ce mercredi 3 juin, où il s’est toutefois félicité de la rectification publiée par la revue The Lancet, au sujet d’une étude discréditant la chloroquine.
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La balle est désormais dans le camp de la justice, qui décidera d’ouvrir une enquête préliminaire ou non.