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Covid-19 : plus de 300 boîtes de nuit françaises ont mis la clé sous la porte

Covid-19 : plus de 300 boîtes de nuit françaises ont mis la clé sous la porte

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Par Guillaume Narduzzi

Publié le

Une catastrophe pour le secteur.

Alors que les événements culturels de plus de 5 000 personnes vont pouvoir avoir lieu à partir du 15 août prochain, aucune date de réouverture n’est encore prévue pour les boîtes de nuit. Le secteur est particulièrement touché par la crise sanitaire due au Covid-19 depuis plusieurs mois, à tel point que plus de 300 établissements n’ont pas eu d’autre choix que de déposer le bilan, selon Patrick Malvaës, le président du syndicat national du secteur.

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Une situation “assez dramatique”, a-t-il expliqué au micro de France Bleu. “Nous avons 1 600 établissements qui embauchent 25 000 personnes et qui sont actuellement à l’arrêt complet. Nous avons plus de 300 établissements qui ont déjà déposé le bilan, 37 sont actés. Donc ça fait à peu près 7 000 à 8 000 personnes qui vont être sur le carreau si on ne fait rien”, poursuit-il.

Dans ce contexte critique, les patrons de discothèques ont réclamé un “plan de sauvetage” au gouvernement, qui leur a proposé des aides financières le 24 juillet dernier. Les loyers, factures d’électricité et d’eau ainsi que les autres frais seront pris en charge à hauteur de 15 000 euros par mois maximum, et ce pendant trois mois. Une amélioration notable par rapport aux 5 000 euros mensuels initialement prévus par le gouvernement grâce aux dispositifs d’aides aux entreprises menacées de faillite.

Les boîtes de nuit pourront également bénéficier du PGE saison (prêt garanti par l’État), l’une des mesures annoncées dans le plan de soutien au secteur touristique. Cela offrira la possibilité d’emprunter en fonction du chiffre d’affaires des trois meilleurs mois de 2019, et non de celui de toute l’année 2020.

“Ce PGE est essentiel pour sauver les discothèques saisonnières, a estimé Patrick Malvaës. Les deux tiers du chiffre d’affaires sont censés se réaliser en ce moment, entre mai et septembre inclus. Les discothèques qui n’ont pas travaillé depuis l’été dernier et qui attendaient cet été pour faire un peu de trésorerie sont obligées d’attendre l’année prochaine , c’est-à-dire presque deux années sans recettes pratiquement. Dans n’importe quelle entreprise, c’est impossible.”

Cependant, cette nouvelle aide de l’État ne garantit en rien l’avenir des boîtes de nuit. “La réouverture, ce n’est pas un objectif prioritaire en ce moment, explique Patrick Malvaës. Déjà parce que la saison est passée et parce que notre pays fait face à une crise sanitaire sans précédent. Les discothèques en sont parfaitement conscientes et elles assument cette situation, qui est particulièrement pénible. L’angoisse, c’est qu’on ne sait pas quand on va redémarrer donc il nous fait ces aides, pour emprunter. Mais emprunter pour quoi ? Pour quoi faire demain ? Nous ne savons pas”, développe-t-il.

D’autant plus que les initiatives se multiplient un peu partout, au grand dam des établissements de nuit qui sont laissés sur le carreau :

“Ce qu’il faut condamner, ce sont les débordements et ce qui passe dans les bars dansants ou des rues à fort débit de boissons. Nous sommes médusés de constater que pour faire une discothèque aujourd’hui, il ne faut pas être une discothèque. Vous avez des gens qui se réunissent, sans masque ni distanciation sociale, et font la fête, près du canal Saint-Martin ou sur le bassin de Villette par exemple. Fermer des discothèques, c’est bien joli, mais on laisse faire pire que les discothèques partout ailleurs.”