C’est un coup d’État sans effusion de sang qui s’est déroulé ce lundi en Birmanie. Pour le justifier, l’armée a pointé du doigt d’“énormes irrégularités” concernant les législatives de novembre dernier. L’élection avait été remportée par la LND, le parti d’Aung San Suu Kyi au pouvoir depuis 2015.
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Ce lundi, des soldats armés ont bloqué les routes et positionné des véhicules blindés autour du parlement à Naypyidaw, la capitale birmane. Dans un communiqué publié sur Facebook, les soldats ont promis l’organisation de nouvelles élections “libres et équitables” une fois l’état d’urgence terminé.
Prix Nobel de la paix en 1991, la cheffe du gouvernement Aung San Suu Kyi a été arrêtée, tout comme le président de la République Win Myint et d’autres responsables du parti. D’après Myo Nyunt, porte-parole de la LND, ils seraient détenus dans la capitale, mais aucune précision concernant leur lieu de détention exact n’a été donnée.
Ce coup d’État était à prévoir. La semaine dernière déjà, l’armée n’excluait pas de reprendre le pays par la force militaire. Ce à quoi, Aung San Suu Kyi s’était empressée d’écrire sur les réseaux sociaux que l’armée tentait “de replonger le pays sous la dictature militaire”, en exhortant les Birmans à “ne pas accepter” ce putsch.
En 2015, la LND avait obtenu une large majorité et avait été contrainte de partager le pouvoir avec l’armée qui contrôle trois ministères, celui de l’Intérieur, de la Défense et des Frontières. À cette époque, l’armée avait déjà tenté d’empêcher cet accès d’Aung San Suu Kyi à la tête du gouvernement.
“Un coup dur aux réformes démocratiques”
Dans le monde, Aung San Suu Kyi est critiquée pour sa gestion de la crise des musulmans rohingyas. Pour rappel, en 2017, des centaines de milliers de musulmans ont fui les abus des forces militaires pour se réfugier au Bangladesh.
Cependant, la cheffe du gouvernement reste encensée par une partie de la population, elle qui a passé quinze ans en résidence surveillée avant d’être remise en liberté par l’armée en 2010, devenant ainsi la figure de proue des opposants à la dictature militaire.
Pour l’heure, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a fermement condamné ce putsch, arguant : “ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques”. L’Union européenne et les États-Unis ont aussi dénoncé ce coup d’État et invité les forces armées à libérer les personnes détenues.
Washington a fait savoir qu’elle pourrait prendre des “mesures contre les responsables”. Enfin, la Chine appelle de son côté à une discussion entre les partis “dans le cadre de la Constitution”.
Konbini news avec AFP