Le jeune homme accusé d’avoir ouvert le feu lors des célébrations de la fête nationale américaine à Highland Park, près de Chicago, a été inculpé de sept meurtres et pourrait passer le reste de sa vie en prison, ont annoncé les autorités mardi.
À voir aussi sur Konbini
Robert Crimo, 21 ans, pourrait avoir à répondre de “dizaines d’autres chefs d’inculpation centrés sur chacune des victimes”, qui seront détaillés plus tard, a déclaré Eric Rinehart, procureur général du comté de Lake. S’il était reconnu coupable, il pourrait être condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle, a-t-il précisé.
Préparée “pendant des semaines”, son attaque a été menée avec un “fusil puissant similaire à un AR-15” pour tirer, du haut du toit d’un commerce, vraisemblablement au hasard sur la foule qui assistait au défilé du 4-Juillet, avait affirmé Christopher Covelli, un responsable de la police.
Robert Crimo s’était “habillé en femme” pour cacher son identité et pourrait avoir porté une perruque de cheveux longs pour cacher ses tatouages au visage, avait-il poursuivi, ajoutant qu’il avait ensuite abandonné son arme et s’était fondu dans la masse des gens qui fuyaient.
L’homme, surnommé Bobby, a tiré plus de soixante-dix fois, faisant sept morts et au moins trente-cinq blessés, selon un bilan de la police mardi.
Une photo avec un drapeau Trump
Ce frêle homme blanc aux cheveux noirs a le visage marqué de plusieurs tatouages, comme un “47” sur la tempe droite et un “Awake”, son nom de rappeur, au-dessus de l’arcade sourcilière gauche.
Son oncle, Paul Crimo, avec lequel il vit dans la ville voisine de Highwood, l’a décrit comme un “gamin très discret”, un “rappeur YouTube” qui “ne s’exprime pas, reste assis devant son ordinateur” et avec lequel il n’a “pas d’interactions”. En 2019, il a tenté de se suicider et des couteaux ont été retirés de chez lui par la police, ont indiqué les autorités mardi après-midi.
Un de ses amis dont il s’était récemment éloigné, Bennett Brizes, a confié au Washington Post que Robert Crimo était “toujours apolitique”. “Je sais pas, mec”, répondait-il invariablement lorsqu’on lui demandait son avis sur les affaires du monde.
Il avait pourtant publié sur son compte Twitter, désormais bloqué, une photo le montrant avec un drapeau Trump autour des épaules, ainsi qu’un dessin modifié de Pepe la grenouille, personnage devenu un symbole de ralliement de l’extrême droite américaine.
Awake the Rapper
Avant l’attentat, Crimo bénéficiait d’une modeste renommée en ligne, sous son nom de scène Awake the Rapper. C’est dans les clips de ses chansons aux quelques milliers de vues sur YouTube que le jeune homme de 21 ans, sans emploi après avoir renoncé à mener des études supérieures, laisse entrevoir la violence qui l’habite.
Le protagoniste de l’une de ces vidéos, qui sont désormais indisponibles, tire au fusil sur des personnes, dans un style de dessin animé aux traits grossiers, avant de se trouver lui-même couché dans une flaque de sang, abattu par la police. “Je veux juste crier/Que ce monde aille se faire foutre/Je vis mon rêve”, rappe Robert Crimo, surnommé Bobby, sur ces images.
Dans un autre clip qu’il a réalisé, des images glaçantes le montrent seul dans une salle de classe, affublé d’un casque et d’un gilet pare-balles, avec d’inquiétants rires sardoniques en fond sonore. Dans une autre vidéo encore, repérée par le Washington Post, il disait “détester quand les autres attirent davantage l’attention que (lui) sur Internet”.
Konbini news avec AFP