Un PSG 100 % Île-de-France, ça ressemblerait à quoi ?

Un PSG 100 % Île-de-France, ça ressemblerait à quoi ?

Image :

Photo by Giuseppe CACACE / AFP

photo de profil

Par Tidiany M'Bo

Publié le

En s’appuyant sur ce qui est reconnu comme l’un des plus importants viviers de joueurs au monde, le PSG n’y gagnerait-il pas sur tous les plans ?

Le printemps européen a de nouveau été synonyme de déception pour le PSG. Comme trop souvent depuis maintenant 10 ans et le rachat du club par QSI, le club a quitté prématurément la Ligue des champions dès le stade des 8e de finale. Sur ses 10 participations depuis son retour en 2012-2013, Paris s’est arrêté 5 fois sur 10 à ce niveau, pour seulement une seule finale et toujours aucune victoire.

À voir aussi sur Konbini

Chargement du twitt...

L’hypothèse d’un projet “made in Paris”

Face à ce constat qui mêle impuissance et incompréhension au sujet d’un club qui n’a pourtant jamais lésiné sur ses moyens, en attirant à coups de millions les meilleurs joueurs de la planète, de plus en plus d’observateurs et de supporters militent pour une réelle cassure dans la vision impulsée par les propriétaires qataris. “Ils ont acheté certains des meilleurs joueurs de ces 20 dernières années”, estimait Joe Cole, ancien joueur de Chelsea et de Lille, sur BT Sport après l’élimination contre le Bayern Munich. “Les jeunes joueurs français dispersés dans toute l’Europe pourraient faire ce que ces gars font pour un quart du prix avec une identité à laquelle les fans se rattachent”.

Cette notion d’identité et d’appartenance revient d’une façon de plus en plus récurrente dans les analyses. “J’ai dit très souvent qu’il y a une fracture entre le club et de nombreux supporters de l’ancien PSG”, abondait également dans ce sens Thierry Henry, interrogé sur CBS Sports le soir du match en Bavière. “Si vous avez une équipe comme celle du PSG, je vais comparer avec mon Arsenal, il faut pouvoir s’identifier à l’équipe et aller attraper cette communauté de supporters et de gens qui aiment le club. Qu’est-ce que le Paris Saint-Germain ? Qu’est-ce que vous construisez ? Allez-vous superposer des joueurs ou allez-vous construire quelque chose ? Pour moi, il faut faire revenir les meilleurs jeunes joueurs français. Parce que la plupart d’entre eux sont supporters du Paris Saint-Germain. Ils ont l’argent pour les faire revenir donc pourquoi ne pas le faire ?”

Chargement du twitt...

Symbolique, mais pas que

Imaginer une équipe “made in Paris” n’apporterait pas seulement la dimension de symbolique et d’appartenance nécessaires au regain du projet. Il y a une vraie perspective d’être compétitif au plus haut niveau européen. Un certain nombre de données laissent entendre cela.

Sur plus de 800 joueurs présents au Mondial (831, précisément), 61 joueurs étaient nés en France dont presque une trentaine (29) en Île-de-France. C’est plus qu’à Londres, Montevideo, São Paulo ou Buenos Aires, présentés eux aussi comme de grands viviers. L’Île-de-France regroupe à elle seule plus de 12 % des 2,2 millions de licenciés à la Fédération française de football. Générée par un des facteurs démographique, économique et social, cette concentration importante de clubs et de joueurs stimule la concurrence et élève le niveau chez des jeunes, pour qui le football est aussi un outil d’affirmation. La multiplication d’infrastructures de proximité comme les city stades, dans des zones où le foot s’impose très (trop ?) souvent comme une évidence, participe aussi à conditionner ces jeunes talents dès le plus jeune âge.

Un cadre propice que n’ignorent pas les grands recruteurs du continent. “Nous recherchons des joueurs qui ont cette culture du football de rue, avec une bonne technique et une bonne formation tactique”, disait par exemple Ralf Rangnick il y a quelques années, lorsqu’il était encore en charge du secteur sportif chez Red Bull. Un portrait-robot qui correspond presque trait pour trait au joueur “made in Île-de-France”, et qui a débouché sur le recrutement de joueurs comme Ibrahima Konaté, Nordi Mukiele ou plus tard, Christopher Nkunku.

Chargement du twitt...

Notre équipe type des joueurs nés en Île-de-France (en 4-4-2) :

Alphonse Areola, né à Paris

Le natif de la capitale n’a pas réussi à s’imposer comme titulaire au PSG malgré plusieurs tentatives du club de l’y installer entre 2016 et 2019 notamment. Areola figure, néanmoins, parmi les valeurs sûres du poste en France, en témoigne sa présence régulière dans les rassemblements de l’équipe de France.

Jules Koundé, né à Paris

S’il a grandi dans le Sud-Ouest avant de s’affirmer à Bordeaux puis de partir s’aguerrir en Espagne, à Séville et au FC Barcelone, c’est bien à Paris que Jules Koundé a vu le jour en 1998.

Ibrahima Konaté, né à Paris

Le défenseur des Reds est né et a grandi dans le 11e arrondissement de Paris. Après un passage par le Paris FC pour parfaire sa formation, c’est à Sochaux qu’il a découvert le monde professionnel, avant de rapidement s’envoler pour l’Allemagne et de faire, aujourd’hui, les beaux jours de Liverpool.

Axel Disasi, né à Gonesse (95)

Originaire du Val-d’Oise, le défenseur d’origine congolais est né à Gonesse mais il a grandi à quelques encablures de là, du côté de Villiers-le-Bel, avant lui aussi de passer par le Paris FC et de connaître ses premières joies de footballeur professionnel à Reims.

William Saliba, né à Bondy (93)

Dans la lignée de Kylian Mbappé, l’ancien défenseur de Saint-Étienne, Nice et Marseille est lui aussi né à Bondy. C’est seulement en 2016, à l’âge de 15 ans, qu’il quitte la région pour achever sa formation chez les Verts, qui le lanceront en professionnel dès 2018 alors qu’il n’a que 17 ans.

Adrien Rabiot, né à Saint-Maurice (94)

L’histoire entre Rabiot et le PSG a déjà existé et c’est peu dire qu’elle a été tumultueuse, tant elle a mêlé les espoirs et les incompréhensions. Il reste l’un des rares “titis” à avoir eu sa chance en équipe première ces dernières années.

Christopher Nkunku, né à Lagny-sur-Marne (77)

Comme Rabiot, Nkunku peut s’enorgueillir de figurer parmi les rares jeunes du centre de formation à avoir su gratter du temps de jeu en équipe première au PSG. Mais, comme trop souvent, c’est loin du club de la capitale, à Leipzig, qu’il a trouvé le contexte idéal pour s’épanouir totalement.

Kingsley Coman, né à Paris

Lancé en équipe première du PSG à 16 ans et 8 mois par Carlo Ancelotti, Coman est né à Paris mais il a grandi dans à Moissy-Cramayel, dans le 77. Il est parti très tôt rejoindre la Juventus puis le Bayern, avec qui il s’est affirmé comme l’un des ailiers les plus percutants d’Europe.

Moussa Diaby, né à Paris

Hormis une courte expérience à Crotone (2018) au tout début de sa carrière professionnelle, Moussa Diaby a passé le plus clair de sa jeunesse à Paris, dans le 19e arrondissement, où il a grandi avant de rejoindre le PSG jusqu’en 2019 et son départ pour le Bayer Leverkusen.

Randal Kolo Muani, né à Bondy (93)

Villepinte, Tremblay, Torcy, puis le FC Nantes : l’international français a écumé les clubs de région parisienne avant de s’aguerrir en national à Boulogne-sur-Mer puis à Nantes, qui avait rapidement misé sur lui. Il est aujourd’hui l’un des attaquants les plus convoités du marché.

Kylian Mbappé, né à Bondy (93)

L’égérie du PSG est aujourd’hui l’un des grands ambassadeurs de la France et de Paris en termes de rayonnement à l’international. Mais c’est aussi et surtout l’un des plus grands talents de sa génération. Son club de cœur parviendra-t-il enfin à atteindre son Graal avec cette Ligue des champions tant convoitée ?