Pourquoi Antoine Griezmann est le meilleur joueur de l’équipe de France de l’ère Didier Deschamps

Une évidence

Pourquoi Antoine Griezmann est le meilleur joueur de l’équipe de France de l’ère Didier Deschamps

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© Jean Catuffe/Getty Images

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Par Abdallah Soidri

Publié le

Chouchou du sélectionneur, meilleur passeur et joueur complet : oui, Griezmann est le meilleur Bleu de l’ère Deschamps.

Depuis sa prise de fonction à la tête de l’équipe de France en 2012, en remplacement de Laurent Blanc, Didier Deschamps a fait appel à plus d’une centaine de joueurs. Mais s’il en est un qui rayonne davantage parmi la ribambelle de grands noms que le sélectionneur a eus sous ses ordres, c’est bien Antoine Griezmann. Lors de la dernière trêve internationale de 2023, contre Gibraltar et la Grèce, l’attaquant/milieu de l’Atlético de Madrid a encore délivré des prestations remarquables avec le maillot frappé du coq, rappelant à tous la pièce maîtresse qu’il est dans le groupe France.

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Quand il sera l’heure de tirer le bilan de la carrière en Bleu d’Antoine Griezmann, la discussion se portera sur sa place au panthéon des meilleurs joueurs de l’équipe de France. On peut facilement tabler sur une position dans le top 10, voire le top 5, mais ce qui est sûr, c’est qu’il est déjà le numéro 1 sous l’ère Deschamps. On vous dit pourquoi.

Le chouchou de l’entraîneur

Le natif de Mâcon fait ses débuts en sélection le 5 mars 2014, en amical contre les Pays-Bas (2-0), une rencontre qu’il débute comme titulaire. 126 sélections plus tard, il est le joueur le plus utilisé par Didier Deschamps sur ses 11 années de mandat, preuve s’il en fallait une de l’importance du Madrilène pour le patron des Bleus.

Véritable pilier de l’équipe de France, Grizou bénéficie d’une confiance aveugle du sélectionneur — qu’il ne manque pas de lui rendre sur le terrain — et a joué un rôle majeur dans toutes les campagnes de la sélection depuis son arrivée.

Le petit nouveau devenu taulier

Du jeune attaquant talentueux et timide que les Français découvrent au mondial brésilien en 2014, Griezmann finit par s’imposer comme le patron technique des futurs doubles champions du monde. Deux ans après les larmes du Maracana suite à l’élimination face l’Allemagne en quart de finale de la Coupe du monde, le numéro 7 tricolore brille lors de l’Euro organisé en France, emmenant son équipe jusqu’en finale (perdue contre le Portugal) et en finissant meilleur buteur de la compétition (six buts). Ses performances, couplées à sa belle saison en club, le placent comme un des meilleurs footballeurs de la planète, comme l’atteste sa 3e place au classement du Ballon d’Or 2016, derrière le lauréat Cristiano Ronaldo et Lionel Messi.

Dans la foulée, lors de la Coupe du monde en Russie, il confirme son statut de patron d’une fort belle manière. Dans le parcours héroïque des Bleus jusqu’à la 2e étoile, Grizou se montre décisif lors de chaque match de la phase finale, en marquant ou en étant à la passe. Là encore, son beau Mondial et son exercice 2017-2018 réussi avec l’Atlético le placent à nouveau sur le podium du Ballon d’Or.

Quatre ans plus tard, au Qatar, il brille tout autant, mais dans un rôle plus reculé en milieu de terrain et moins impactant d’un point de vue comptable, participant activement à l’épopée jusqu’en finale face à l’Argentine.

Devant Michel Platini et Zinédine Zidane

Dans le football actuel, où les statistiques individuelles semblent primer sur tout le reste, la justesse technique, l’intelligence tactique et le sens pointu du collectif de Griezmann valent peu de choses aux yeux des mathématiciens du ballon rond, qui ne jurent que par les chiffres, occultant sciemment ces qualités ô combien précieuses. Heureusement, le Mâconnais a aussi pour lui des lignes de stats en bleu bien garnies.

En moins de 10 ans en tant qu’international, l’attaquant s’est hissé au 4e rang des meilleurs buteurs de l’équipe de France, avec 44 réalisations, juste devant la légende Michel Platini (41) et derrière Kylian Mbappé (46), Thierry Henry (51) et Olivier Giroud (56). Il est aussi, avec sept buts, le 2e meilleur buteur tricolore dans les championnats d’Europe, derrière Michel Platini (9) et devant Thierry Henry (6).

En plus d’être un buteur prolifique avec les Bleus, Griezmann est aussi un passeur hors pair. Ce n’est pas pour rien qu’il est le meilleur passeur de l’histoire de l’équipe de France, avec 36 caviars pour ses coéquipiers, preuve en chiffre de son altruisme sur le terrain. Dans ce classement, l’ancien du FC Barcelone devance deux autres passeurs de génie, Zinédine Zidane, et Thierry Henry, tous les deux à 30 passes décisives.

Capable de jouer avec tout le monde

Mais la plus grande qualité du joueur formé à la Real Sociedad réside peut-être dans sa capacité d’adaptation. De ses débuts comme international à aujourd’hui, il a évolué avec quelques-uns des plus grands joueurs de la planète, trouvant toujours sa place sur le terrain. Quand il débarque dans le groupe en 2014, Karim Benzema et Franck Ribéry sont les tauliers de l’attaque des Bleus. Cela ne l’empêche pas de se distinguer rapidement et de se mettre en valeur quand le joueur du Bayern a dû déclarer forfait pour la Coupe du monde au Brésil.

L’éclosion au haut niveau de Kylian Mbappé, le retour de Benzema après presque six ans d’absence, la longévité en pointe d’Olivier Giroud, l’impact de Paul Pogba dans les grands tournois, les dribbles d’Ousmane Dembélé ou de Kingsley Coman… : Antoine Griezmann a montré en sélection qu’il était capable d’évoluer aux côtés de n’importe quel style de joueur, en les faisant briller tout en tirant la couverture sur lui quand il le faut.

Cette capacité d’adaptation aurait dû lui valoir d’obtenir le brassard de capitaine après l’annonce de la retraite internationale d’Hugo Lloris. Qu’à cela ne tienne. Malgré la déception, Griezmann a continué de montrer l’exemple et de régaler tout le monde, du public à ses coéquipiers en passant par le sélectionneur et bien sûr, lui-même.