À la fin de chaque trimestre, la plateforme The Lyst (la data de la mode) dévoile son classement des marques les plus en vogue. Pour la première fois, c’est Loewe qui se hisse en haut du classement en grimpant de 13 places (rien que ça). Pour certains, il s’agit juste d’une maison au nom imprononçable, connue pour ses paniers de cool mom ou le débardeur Anagram que tout le monde s’arrache depuis qu’il a été vu sur Kylie Jenner.
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Grossière erreur : son histoire est bien plus lointaine. Petit topo historique : on est en 1846, le prêt-à-porter n’existe pas, les femmes portent encore des corsets et Heinrich Roessberg Loewe quitte l’Allemagne pour s’installer à Madrid. On cale donc notre seconde information capitale, parfaite pour briller en société, l’origine du nom de la maison est allemande. Heinrich est artisan et spécialiste du cuir et s’il ne perd pas une minute pour ouvrir son atelier après son arrivée en Espagne, il lui faudra plusieurs décennies avant de se faire un nom. Mais dès lors qu’il est lancé, ses boutiques fleurissent à Madrid et Loewe devient peu à peu une institution jusqu’à attirer l’attention du roi Alfonso XII, qui fait de lui en 1905, le fournisseur officiel de la maison royale. Le palais devient ainsi brandé Loewe des malles jusqu’au porte-courrier.
Du cuir au tissu
Après avoir servi les rois et reines du pays de Rosalía, la marque se lance dans le prêt-à-porter en 1970 et rejoint LVMH 17 ans plus tard. Durant cette période, la maison n’a pas de directeur artistique et est drivée par un collectif d’artisans. Il faut attendre 1997 pour nommer le tout premier DA : Narciso Rodriguez qui a eu l’honneur de faire défiler les modèles de la maison à Paris pour la première fois. Se sont ensuite succédé après lui José Enrique Oña Selfa, en 2001, qui présente un vestiaire chic et sophistiqué, et Stuart Vevers, en 2008, qui ressort des archives le sac Amazona, lancé pour la première fois en 1975. Mais le Loewe qu’on connaît aujourd’hui s’est créé en 2013, lorsqu’on a filé les clés de la maison à la bombe créative qu’est Jonathan Anderson.
L’ère Anderson
Jeune créateur d’origine irlandaise, sacré du British Fashion Award en 2015, Jonathan W. Anderson est déjà aux commandes de sa propre maison, JW Anderson. Sa vision de la mode se conjugue avec audace, piquant et légèreté à laquelle il ajoute une touche d’humour, notamment sur ses accessoires qui sont le nec plus ultra de ses collections. Les escarpins couverts de ballons de baudruche, c’est lui. Les talons aiguilles, adulés par Léna Mahfouf, qui semble briser un œuf en deux, lui encore. Les arums rouges XXL qui font office de tops, toujours lui.
À travers ses collections, il détourne la réalité afin d’intégrer à la mode des objets du quotidien. Pour son dernier défilé homme printemps-été 2024, il a recouvert les hommes de paillettes et a évidemment fait sensation. Si bien que le front row était principalement composé du cast de The White Lotus et Succession. C’est une évidence donc que Loewe soit sacrée marque la plus “hot” du moment, notamment après avoir été porté par Queen B sur la scène de son “Renaissance Tour”, radieuse dans sa combinaison dorée sur laquelle des bras noirs semblaient l’enlacer. On connaît ainsi tous la chanson, si Beyoncé valide : inutile de discuter.
